Wicked Game [Malec AU]

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— Comment tu t'es fait ça ?

Je sursaute un peu en entendant une voix qui ne m'est pas familière alors que je suis en train de travailler à la bibliothèque. Quand je tourne la tête, un étudiant s'assoit à côté de moi. Il me faut réfléchir pour me souvenir que nous avons échangé à propos d'un cours il y a une semaine ou deux.

— Je m'appelle Imasu ! se présente-t-il en souriant. Tu sais qu'il y a des rumeurs sur ton compte ?

— Quel genre de rumeur ? demandé-je aussitôt, sur la défensive.

— Tu es Magnus, c'est ça ? Certains t'ont vu discuter avec ton ex, avant-hier. Il paraît que c'était très tendu.

— O-oui c'est moi, mais... quel ex ? De qui tu parles ?

— Beh Jonathan.

Je me sens pâlir même si les mots ont du mal à trouver un sens dans mon esprit. Jonathan ? Mon ex ? Quelque chose ne va pas là-dedans et je n'aime pas ça ! Qui a imaginé ça ? Pourquoi quelqu'un aurait été dire qu'il est mon ex ? Ça ne ressemblait... Ça ne pouvait pas ressembler à ça !

— Alors... c'est faux ?

— Bien sûr que ça l'est ! crié-je.

Des « chut » se mettent à résonner dans la grande salle et je souffle en passant une main sur mon visage.

— Je suis désolé, je voulais pas te bouleverser. Mais j'aimerais qu'on me dise s'il y avait des bruits de couloirs sur moi.

— Non, je... C'est pas contre toi. Merci, tu as raison. C'est mieux que je sache.

Ça m'évitera de me demander pourquoi les gens parlent sur mon passage. Mais qui a pu avoir une idée pareille en nous voyant nous disputer ? Ce n'est quand même pas Jonathan qui serait allé dire... Non, à quoi est-ce que je pense ?

Incapable de continuer à me concentrer sur les cours, je referme mon calepin et pose ma tête sur la table en soupirant à nouveau.

— C'est pas mon ex, dis-je à Imasu. Il avait l'habitude de me persécuter quand on était plus jeunes.

— Sérieux ? Je me disais bien qu'il a une tête de connard...

Je relève les yeux vers Imasu qui regarde vers une autre table et en regardant à mon tour, je vois Jonathan. Je me crispe, je n'avais même pas remarqué qu'il était là. J'aurais dû, pourtant, et je sais que plus les jours vont passer, plus je vais surveiller qu'il ne soit pas autour de moi, comme je le faisais quand nous étions enfants.

Je commence à ramasser mes affaires, je me sais incapable de me remettre à travailler maintenant que je sais qu'il est à côté. Je n'arriverai pas à me concentrer. En me levant, j'hésite à envoyer un message à Alec, pour savoir ce qu'il fait, si on peut passer un moment ensemble. À la place, je me tourne vers Imasu.

— On va boire un café ?

— Avec plaisir !

Il se relève, attrape son sac et on sort de la bibliothèque. Il faut que je me change les idées et pas seulement à cause de Jonathan.

Comme il nous reste une heure avant notre prochain cours, que nous avons en commun, on s'installe à la cafétéria pour discuter. J'apprends qu'il est né au Pérou et que, bien qu'il soit arrivé aux États-Unis il y a une dizaine d'années, il est retourné vivre un an à Lima avant de revenir s'inscrire à Columbia et d'atterrir dans ce cursus.

— Tu as déjà fait une première année, alors ? m'étonné-je.

— Oui, mais c'était une petite université et mes parents ont estimé que c'était pas le niveau requis pour notre famille.