Wicked Game [Malec AU]

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Quand mon père me propose d'aller dans ma chambre pour discuter, je secoue de nouveau la tête et il n'insiste pas. À la place, il m'entraîne dans la salle de projection.

— Je pense qu'on a des choses à se dire, tous les deux, dit-il en fermant la porte derrière nous.

On descend s'asseoir sur l'un des canapés. Je sais qu'il a raison et j'avoue que je préfère qu'on le fasse dans un endroit insonorisé, je ne veux pas que Max entende quoi que ce soit, je doute que leur mère l'ait mis au parfum. Ce dont je ne doute pas, en revanche, c'est que Jace l'ait dit à Clary, qui l'aura dit à Izzy. Mais ma demi-sœur s'est montrée étonnamment silencieuse ces derniers jours.

Assis sur le canapé, je n'arrive pas à regarder mon père dans les yeux. J'essuie mes joues, au moins il pensera que c'est à cause des photos que je pleure.

— J'ai entendu que tu es allé à l'université, aujourd'hui, commence mon père d'une voix douce.

— Oui, mais je... je crois que c'était trop tôt. Je ne voulais pas rater davantage de cours et je voulais demander à mes profs de me donner ceux auxquels je n'ai pas assisté. Je suis pas sûr qu'ils le feront mais... je vais attendre encore.

— Peut-être... peut-être que ça ira mieux quand on sera allé voir la police, hm ?

Je le regarde enfin. J'aurais dû m'attendre à ce qu'il aborde le sujet, c'était évident, sauf que j'ignore comment il va prendre ma décision et, pour ça aussi, j'aurais voulu attendre encore.

— Je vais pas porter plainte, dis-je pour la deuxième fois de la journée. N'importe qui aurait pu prendre les photos et si quelqu'un avait vu, il se serait manifesté.

Je n'y crois pas moi-même, cependant ça prouve que je n'ai aucun moyen de mener une plainte jusqu'à un jugement quelconque. Bien sûr, je sais qui a pris les photos, Cat, Alec, Ragnor, ils savent tous mais il n'y a pas de preuve. Il n'y a que des risques de m'exposer encore davantage.

— D'accord.

Pensif, Papa s'affale contre le dossier du canapé et passe une main dans ses cheveux. Je m'attendais à tout, sauf à cette réponse.

— Et tu n'as pas envie de punir ceux qui les ont diffusées ? Tu en as le droit et on sait qui l'a fait, les noms sont sur les feuilles que le doyen a donné à Maryse.

— Tu les as vues ?

Je me sens blêmir, il hoche la tête et attend que je me sois repris pour continuer.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

— J'ai pas envie de me mettre en guerre contre la presque totalité des étudiants, expliqué-je. C'est déjà difficile de traverser les couloirs, mais si je me bats, ce sera encore pire ! Il faudra que je change de fac et peut-être aucune autre ne m'acceptera. Je ne sais même pas comment le doyen n'a pas trouvé une raison de me virer !

— Ta belle-mère, dit-il avec fierté. Il la connaît, il sait que s'il te vire, elle montrera les dents.

Maryse semble être déterminée à me protéger, même si son ex-mari – et probablement des contacts de ce dernier – veut lui faire baisser les armes.

— Je comprends. C'est ton choix, je le respecte, tu es presque un adulte et je sais que tu es responsable. Malgré tout, il y a certains points que j'aimerais éclaircir, tu veux bien ?

— Oui, réponds-je à contrecœur.

— L'autre soir, quand la colère s'est dissipée, après que tu es parti parce que je t'ai giflé, j'ai essayé de me mettre à ta place. Alors j'ai lu les messages et regardé les photos. Pendant quelques minutes, j'ai été persuadé que ça ne pouvait pas être toi parce que... parce qu'il y a toutes ces cicatrices et que je ne les ai jamais vues. Et puis j'ai réalisé que ça fait des années que je ne t'ai pas vu en maillot de bain ou en boxer, le matin ou à la sortie de la salle de bain. Ce sont des détails auxquels je n'avais jamais réfléchi mais... Est-ce que les messages disent vrai ? Est-ce tu t'es fait ça tout seul ?