Harry
Six princes des enfers réunis dans un seul et même endroit. C'est une situation impensable à mes yeux, et pourtant ils sont bien là, dans leurs formes originelles aussi imposantes que celle du titan. Seul Lucifer manque à l'appel, mais c'était avant que je n'aperçoive les yeux noirs de mon frère, dont les ongles sont désormais pareils à de longues griffes animales qui extirpent violemment la dague de son ventre pour la jeter par terre.
J'identifie rapidement Bélial, le démon de la colère. C'est un monstre de muscles surplombé par deux cornes. Sa peau aussi foncée que l'ébène ne laisse place à aucun doute quant à sa nature profondément démoniaque. Dans mes souvenirs, il est des six le plus virulent.
- Gamin capricieux. Grogne le démon, contrarié.
Mammon demeure en retrait, encore stupéfait de cette convocation impromptue. C'est un sentiment de surprise partagé, même notre père n'a jamais pris le risque de les invoquer tous à la fois. La tentation de fomenter une rébellion en enfer en tente plus d'un, c'est pourquoi ils ne sont jamais réunis. D'ailleurs en temps normal, ils ont même l'interdiction de se rencontrer.
Le démon de l'avarice se pavane avec curiosité, bien que sa démarche très saccadée est sûrement dû au fait que son corps humain à l'apparence très frêle soit dirigé par une tête de vautour dont les yeux jaunes perçants scrutent les moindres faits et gestes de Nathan.
-Je veux, je veux ce marteau ! Exige Mammon, bien décidé à acquérir ce nouveau bien qu'est l'arme antique.
Il freine considérablement son entrain à la vue de Belzébuth, le démon de la gourmandise qui semble ne pas apprécier la situation. Enfant, je n'ai fais qu'apercevoir sa silhouette, et aujourd'hui je me dis que ce n'était pas aussi mal. C'est un satyre à l'allure démoniaque, ses sabots sont recouverts d'un sang encore frais, continuant de frapper inlassablement la terre avec agacement. Le plus troublant est situé au niveau de son visage, ses yeux démesurément grands sont similaires à ceux d'une mouche.
- Son âme est à moi. Marmonne la personnification du pêché de la gourmandise, souhaitant obtenir le paiement qui lui est dû pour sa venue.
Mais le plus répugnant, c'est Asmodée. Le démon de la luxure est un hybride à la peau flétrie par le temps. Ses ailes noires sont affaissées, et traînent derrière lui l'air malade. Sa gueule squelettique continue de fixer le titan avec convoitise, pourtant ces spécimens ne sont pas rares au sein de la prison Infernale. Interdit, je m'arrête un instant sur les deux cornes difformes qui poussent dans son dos, faisant fléchir son corps amaigrie jusqu'à ce que ses griffes acérées touchent le sol.
- Son corps, son corps. Répète le démon immoral d'une voix éraillée, salivant sur les atouts de sa proie affaiblie.
Finalement, la sensation d'être en danger stimule mes sens endoloris par le surmenage. Du coin de l'oeil, j'aperçois des yeux reptiliens de couleur rouge m'observer avec une soif de sang à peine dissimulée. Léviathan, démon de l'envie dont l'apparence ressemble à un crocodile préhistorique avec une caractéristique supplémentaire, soit son côté démoniaque. Il garde le silence, mais une langue noirâtre vient lécher ses canines inférieures avec envie.
Enfin, il y a Belphégore. Je serai naïf de penser qu'il est le plus inoffensif de par la personnification de son pêché. Certes, il refuse de prendre part à la discussion par paresse, mais c'est un démon habile qui profite de l'inattention de sa victime pour se nourrir. Privé de la vue, il s'est adapté jusqu'à développer son odorat pour percevoir la manifestation physique des émotions humaines. Bien que son apparence demeure repoussante, à l'image d'un gigantesque rat déformé dont les six pattes supportent difficilement le poids. Sa queue dépourvue de poils traîne mollement dans la terre, soulevant dans son passage un nuage de poussière.
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Tome 2 Ω Sang-Mêlé Ω Vengeance
ParanormalTôt dans la matinée, une jeune femme blonde aux yeux bleus faisait son jogging quotidien dans le plus grand parc de New-York. Et c'est plus motivée que jamais qu'elle s'élançait sur la dernière ligne droite. Une musique entraînante envahissait ses o...