Tome 2 Ω Sang-Mêlé Ω Vengeance

Chapitre 17

Ana

Préférant visiblement garder le silence, il me tourne le dos pour s'éloigner de moi. Mais bien décidée à obtenir des réponses, je le poursuis en le bousculant pour attirer son attention. Contrarié, il saisit ma main en plein vol pour m'attirer contre lui, immobilisant mon bras entre son torse brûlant et mon dos.

Un gémissement de douleur s'échappe d'entre mes lèvres sous la torsion effroyable qu'il maintient plusieurs secondes, profitant de ma vulnérabilité pour marmonner quelques mots à mon oreille d'une voix rauque :

- Tu n'es pas suffisamment puissante pour exiger quoi que ce soit de ma part.

Son souffle vient s'écraser contre mon cou, un contraste chaud et froid avec la température extérieure qui fait frissonner l'ensemble de mon corps. Je prie silencieusement pour qu'il ne remarque rien, mais lorsqu'un bref rire retentit derrière moi, mes espoirs s'évanouissent.

« Rends mon téléphone. Loin d'être une requête bien formulée, j'essaie de lui faire comprendre que cette situation gênante m'indiffère totalement.

- Je viens de te dire... » Le garçon chuchote désormais, laissant sa phrase en suspens. Je compte lui faire remarquer, lorsque je sens sa main libre remonter doucement le long de ma hanche avant de subitement faire pivoter mon corps.

Désormais forcée d'affronter ses yeux rougeoyants, il profite de la confusion pour saisir le bas de ma mâchoire. Un sourire en coin étire ses lèvres, apparemment satisfait de l'effet qu'il produit sur moi. Cette proximité soudaine fait silencieusement jubiler le garçon, approchant son visage plus que nécessaire du mien pour ajouter d'une voix grave :

- Que tu n'es pas en mesure de me donner un ordre.

« Tu penses ? Je lui demande d'une voix décidément beaucoup trop confiante, à cause d'une idée vicieuse qui trotte dans ma tête.

- J'en suis convaincu. Répond le garçon en m'observant de haut en bas, constatant avec fierté mon incapacité à pouvoir me libérer seule.

- Donc, si je me base sur ta logique... Tu refuseras n'importe lequel de mes ordres ? » Ma question le surprend, haussant un sourcil avant d'acquiescer d'un faible hochement de tête. Cette fois-ci, c'est à mon tour d'arborer un air suffisant, le prenant à son propre jeu.

- Embrasse-moi. Mon ton est loin d'être ferme, et pourtant son visage ne tarde pas à s'assombrir malgré l'obscurité. Je peux clairement voir son regard s'attarder sur mes lèvres, bien qu'un véritable conflit intérieur anime ses iris flamboyants.

Finalement, il resserre son emprise sur le bas de ma mâchoire, me faisant grimacer de douleur. Quelques secondes me suffisent pour regretter amèrement ma provocation, lorsque son autre main relâche mon bras pour enlacer fermement ma taille. Finissant de combler le faible espace qui persistait encore à séparer nos deux corps.

« Depuis quand tu joues avec mes nerfs. Marmonne le garçon en expirant bruyamment l'air.

- Depuis que j'ai appris à me battre. » Je m'exclame, profitant de l'effet de surprise pour lui écraser le pied avec mon talon tout en pivotant sur moi-même pour m'arracher à son emprise.

Libérée, je recule d'un bon mètre pour le regarder frotter machinalement son pied contre l'autre. Landry m'avait pourtant bien indiqué de fuir après cette technique, mais c'est tout simplement impossible dans la situation actuelle. Je n'ai pas le permis, et puis... il court probablement plus vite que moi.

- J'espère que tu apprécies, Landry était un bon professeur. Je prends l'initiative de rompre le silence, affrontant l'intensité folle de son regard.