Tome 2 Ω Sang-Mêlé Ω Vengeance

Chapitre 26

Ana

Profondément endormie, je ne vois pas le temps passer jusqu'à ce qu'un sentiment d'inconfort gagne mon bas-ventre, et me réveille.

En émergeant, la sensibilité exacerbée de mon intimité me fait grimacer de douleur. Le malaise grandissant, je laisse ma main errer entre les draps à la recherche de sa présence réconfortante. Mais après plusieurs secondes, je suis forcée de constater qu'il n'est plus là.

Déçue, je me redresse toujours nue dans le lit, pour découvrir sur la table de chevet un petit mot accompagné d'une pilule blanche. Celle-ci ressemble au médicalement élaboré par Harry, déjà pris plus tôt dans la journée.

Je sais que son effet est temporaire, alors je m'empresse de l'avaler avec un peu d'eau tout en lisant la petite note :

- Je reviens avec tes vêtements. Ne fais rien d'imprudent. Bisous.

Cette simple attention me fait aussitôt sourire, heureuse. Ma déception s'envole à mesure que son mot me réchauffe le coeur.

Soulagée, j'abandonne le lit douillet pour une bonne douche bien chaude, qui décontracte rapidement mes muscles endoloris.

Désormais enroulée dans la serviette, je tente une première confrontation face au miroir, depuis mon agression. Cette fois-ci, le reflet qu'il m'offre est déjà plus à mon avantage. Mes cheveux blonds, légèrement ébouriffés tombent en cascade le long de mon dos. Et mon teint habituellement pâle est joliment marqué par la rougeur de mes joues.

Satisfaite, j'enfile la veste de Nathan et retourne dans la chambre toujours vide. Je pince mes lèvres, observant distraitement la porte avec l'envie de la franchir pour le retrouver.

Mais ma tenue plus que légère refrène mes ardeurs...Enfin, peut-être que si je reste dans l'hôtel, elle reste acceptable ? Après tout, la veste suffit amplement à dissimuler le bas de mes fesses.

En revanche, ce simple argument ne risque pas de convaincre Nathan. Et malgré cette évidence, je suis déjà dans le couloir guidée par la hâte jusqu'à l'ascenseur. Les portes automatiques s'ouvrent sur une cabine vide, pour mon plus grand soulagement.

En effet l'idée de partager ce petit espace exigu, dans une telle tenue, avec une famille et des enfants en bas âges ne m'intéresse pas particulièrement.

Finalement, j'arrive au rez-de-chaussée en moins de cinq minutes. Un simple coup d'oeil autour de moi m'indique que je suis seule, avec l'hôtesse dont le regard insistant commence à me mettre mal à l'aise.

« Bonjour. Je l'interpelle doucement, m'avançant d'un pas hésitant jusqu'au comptoir.

- Mademoiselle, dois-je vous faire monter des vêtements ? Elle m'interroge, m'observant de la tête aux pieds avec... dégoût ?

- Merci, mais... mon compagnon s'en occupe. L'avez-vous vu ? Je lui demande, prenant soin d'éviter son regard méprisant.

- Au sous-sol, à la laverie. » L'hôtesse me répond froidement, tout en reportant son attention sur l'ordinateur devant elle.

Je m'empresse de la remercier, pour rejoindre l'ascenseur mais elle interrompt mon élan, d'une voix pleine d'agacement :

- Cette pièce est uniquement accessible par les escaliers.

Je sursaute légèrement, surprise par l'intonation étrange de ses paroles. Je ne m'explique pas son attitude méprisante à mon égard, alors qu'à notre arrivée elle souriait de toutes ses dents.

Une marche après l'autre, je comprends que la présence de Nathan devait y être pour beaucoup. Mais je préfère étouffer rapidement ma jalousie en imaginant le fils du seigneur des enfers, faire une lessive.