CHAPITRE 17
ÉNIGMATIQUE
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« Il est toujours aisé d'être logique. Il est presque impossible d'être logique jusqu'au bout. »
Albert CamusAaron vient de suivre Anton à l'étage, et vu son ton et regard ça avait l'air d'être assez urgent.
Malgré moi, je suis presque sûre que c'est en rapport avec moi, sans doute avec l'un des trucs que j'ai avoué un moment à l'autre.
Ma logique me pousse à me dire que j'ai loupé un truc, un truc vraiment important. Je ressasse sans cesse la scène d'il y a quelque heures.
Je le revois s'arrêter brusquement, voyant que je ne le suivait plus. Je me revois figée devant son parapluie, le parapluie. Puis lui qui me questionne sur mon nom de famille.
Je le sens, il y a quelque chose dont je ne suis pas au courant, mais quoi ?
Je sais qu'il y a un lien avec le fait qu'il soit à l'enterrement, mais seulement lequel ?
La seule hypothèse qui me vient est celle qu'il connaissait l'un de mes deux hommes décédés.
Seulement, cette hypothèse, je n'arrive pas à l'admettre, à la faire rentrer dans ma tête.
Je sais qu'il y'a beaucoup plus de chance qu'il ai un lien avec mon frère, vu que la réponse que je lui ai donné concernait plus mon frère qu' Eddy.
Mais je refuse de l'admettre, rien que d'y penser ça me donne la nausée. Car si je suit ma logique, cela voudrait dire que mon frère connaissait Anton. Qu'il tramait dans cet environnement, dans ce monde qui ne nous appartient pas.
Et je ne l'accepte pas.
Comment aurait-il put rentrer ? Pourquoi l'aurait-il fait ?
Si c'est vrai, quel était son rôle ?C'est une énigme qui pour le coup ne me donne pas envie de savoir la fin, je ne veux pas connaître la vérité.
Tellement embrouillée par mes pensées que j'en oublie ce que je viens de découvrir, enfin plutôt d'entendre.
J'ai entendu la vie, le cœur de mon bébé qui bat.
C'était merveilleux mais aussi tellement douloureux, tout simplement car c'est la seule chose, le seul petit être qui me raccroche encore à mon passé, à ma vie d'avant...
J'ai entendu son cœur battre, je me suis effondrée en souriant, tellement d'émotions présentes mais aussi mélangés.
Commençant par la surprise puis la joie, l'attendrissement, la tristesse, le manque et enfin la réjouissance et la chance.
Je me sens chanceuse pour l'être qui grandit en moi, je me sens chanceuse d'avoir eu un frère aussi formidable qu'Elliot et d'avoir eu un fiancé.
Mais cette chance et accompagnée de malchance, la malchance de ne pas avoir connue mes parents, la malchance d'avoir perdue mes hommes et la malchance de m'être retrouvée ici.
En réalité, avec mes « parents » je m'en veux. Même si je ne les ai jamais connu j'éprouve du regret. Elliot déteste en parler enfin détestait...
Il m'avait dit qu'il avait connu nos parents mais qu'il avait de très bref souvenirs. Ils nous ont littéralement abandonnés quelques mois après ma naissance d'après ses dires.
Et je m'en veux, je me demande si c'est à cause de ma naissance qu' Elliot n'a pas vécu avec nos parents jusqu'à ses 18 ans.
Je me dis que quand je suis née, j'ai dû faire quelque chose. Peut-être que je pleurais trop, que je n'étais pas assez mignonne, pas assez belle, pas assez en bonne santé. Que je ne valais pas la peine...
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ECLIPSE
RomanceEt si un jour tout pouvait basculer. Cette femme, si discrète et seule, va un jour rencontrer l'homme de tout ses malheurs. Elle pensait vivre un enfer mais comparé à la suite, ce n'était qu'un avant goût. Elle n'a plus personne pour la protéger, en...