12 | Fiel

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CHAPITRE 12

FIEL


« Un voyage de mille kilomètres commence toujours par un premier pas. »
Lao Tseu

Je venais de lui dire mon prénom.

Je me rappelai de sa phrase parlant de confiance et d'identité, j'espérais maintenant que ce que je venais de lui dire l'aiderais. Enfin non, m'aiderais plutôt.

Il reste figé devant moi, aucune émotion, aucune réaction visible. Je crois qu'il pensait que je venais de révéler une info de Cortes mais visiblement non.

Si je devais raconter ma vie pour sortir de ce trou à rat, je le ferai sans aucune hésitation. Je ferai tout si ça me le permettrait, tout ce que je serrai capable de faire.

Il me regarde droit dans les yeux, sûrement à réfléchir l'utilité de l'information que je venais de révéler.

Ton prénom est Elie ? Me surprend-t'il.

Il avait dit ça sur le ton d'une question mais aussi d'une affirmation, comme si il devait rentrer cette information dans sa tête.

Oui.

Il prend une grande inspiration, j'eu l'impression qu'il allait s'énerver pendant trois petites secondes mais non.

Dans ce cas, ton nom ?

Harris. Dis-je avec une boule dans la gorge en repensant à Eddy.

Elie Harris.

Oui, je m'appelle Elie Harris.

Je te jure que si j'apprends que tu viens de me mentir, j'appelle Will et tu pourras dire Adieu à tout tes proches y compris ton bébé ! Dit-il d'une forte voix.

Je déglutit difficilement, pensant au seul proche qu'il me restait dans ma vie, mon bébé...

Je ne vous mens pas.

Il reprit une grande inspiration, l'odeur ne devait pas le dégoûter, sûrement l'habitude, puis sort de la cellule en la refermant derrière lui.

Me laissant dans le noir avec un corps en décomposition à côté de moi.

Tu sais George, parfois je me demande « a quoi bon rester, plus personne m'attend à la maison » puis je me rappelle que mon bébé existe. Je suis une mauvaise mère. Tu sais pourquoi ?

Je dirige mon regard vers le cadavre à qui j'ai donné un nom tellement l'ennui est présent.

Parce qu'il y'a des moments où je me dis « De toute façon si je meurs avec mon bébé, personne m'en voudra, personne ne tient à moi » car même si mon bébé naît, il ne connaîtra jamais l'amour d'un père, les soirées avec son oncle, les recettes de grand-mère ou même l'histoire de la rencontre amoureuse entre ses parents. Ils n'aura rien qu'une mère qui a déjà pensée à sa mort...

Je laisse quelques larmes couler le long de mon visage fatigué et maltraité par les coups ainsi que le manque de nourriture.

Je ressemblerai bientôt à George, la peau sur les os, même si mon ventre allait bientôt commencer à grossir, la masse de graisse disparaîtra.

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