ECLIPSE

30 | Taupe

CHAPITRE 30

TAUPE

☽

« Tout s'éteint decrescendo
Bientôt plus rien à perdre
J'vais m'occuper de ce quelqu'un d'autre
Oh, je veux qu'il le ressente »
Lomepal

J'ai chaud.

Il fait terriblement chaud, les flammes menacent de m'approcher, mais en réalité, elles m'appellent.

Sauve toi.

Je regarde autour de moi, espérant qu'une apparition miraculeuse pourrait m'aider, pourrait les aider.

Sauve-les.

J'entends soudainement des cris, des hurlements de douleurs et je sais qui les produits, je le reconnais.

— Aidez-moi ! Je vous en supplie ! Elle crie.

Sauve-la.

Les flammes me poussent à m'approcher de la demeure, forçant mes jambes à faire des pas. La chaleur devenait insoutenable mais ce n'était pas ma préoccupation.

Sauve-la !

Je m'arrête, je n'entends plus de cris, plus de bruit. Seul le crépitement du feu contre les poutres berçait la nuit.

Cela aurait pu me soulager, mais le fait de ne plus entendre la douleur qu'elle cris n'indique rien de bon. Il n'y a que deux options, elle a réussi à s'échapper, à se sauver ou bien...

Ou bien, sa si belle peau à décidé de se fondre aux couleurs orangés qui me brulent la rétine.

Ne meurent pas...pas maintenant.

J'actionne de nouveau mes jambes, mais cette fois je cours, je traverse leur allée autrefois fleurie remplie de cendre, de débris. Plus je me rapproche, plus j'entends la maison craquer, elle ne va plus tarder à céder.

Je n'hésite pas une seule seconde en touchant la poignée brûlante, j'ouvre la porte d'entrée si fortement qu'elle s'arrache de son encadrement.

La première chose que j'entends fut le bruit de la toux, quelqu'un est toujours en vie. Un espoir infime se réveille en moi.

— Il...Il y a quelqu'un ?!

Je tousse du à la quantité astronomique de fumée, la cuisine est remplie par les flammes, la salle à manger subit le même sort.

J'approche du seul lieu que je puisse accéder, le salon.

Je vois une grosse masse sombre devant la baie vitrée, mais elle s'approche bien vite du canapé pour se tenir, menaçant de s'effondrer.

— P-Peter ?

Je sais que c'est lui, je le reconnais, et ce n'est pas à cause de ça que je suis si dubitatif. Tout simplement à cause des larmes qui coulent le long de ses joues, de ses innombrables filets d'eau qui ruissellent de ses yeux.

Il me regarde aussi choqué que désespéré.
Je m'approche de lui pour le soutenir.

— On va...Je vais te sortir de là.