25 | Kyle

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CHAPITRE 25

KYLE

« Souris, même si ton sourire
est triste, car il existe quelque chose de plus triste qu'un sourire triste, c'est la tristesse de ne pas savoir
sourire. »
Anonyme

J'ouvre les yeux en reprenant une grande inspiration. Mon regard se pose sur ce plafond blanc, toujours blanc.

Cela fait une semaine que je suis dans ce même lit, ça fait une semaine que j'observe ce plafond, ça fait une semaine que je fais toujours le même rêve, ça fait une semaine que mon corps subit le deuil de mon enfant.

Ça fait une semaine, jour pour jour, heure pour heure, que je suis morte.

L'horloge affiche 9h03, comme tous les matins où j'ouvre les yeux. C'est comme un rappel ou rituel depuis, mon cerveau est bloqué à cette heure depuis ma reprise de conscience.

Je me réveille toujours en apnée, complètement noyée de mon rêve, ou plutôt noyée dans mon rêve. Sombrant dans les profondeurs de l'océan, seule, sans personne pour m'aider ni m'accompagner.

Je coule encore et encore, l'obscurité emporte la lumière, c'est tellement terrifiant.

D'habitude il y a toujours un infirmier à cette heure-ci, vérifiant mes constantes, ma santé mentale ou bien même si je me réveille bien de mon cauchemar. Ouais, ils ont remarqué ou plutôt entendu, suffoquant, pleurant et peut-être criant ma détresse.

Alors généralement ils accompagnent mon réveil, je ne sais pas pourquoi ils ne me sortent pas de ce cauchemar bien avant, sûrement un truc psychologique, mais ça permet à ma souffrance de se développer au fil des jours.

À me rappeler chaque matin, pourquoi je fais ce putain de cauchemar, pourquoi je me noie et pourquoi je suffoque.

C'est de la torture...

Je pense à toutes les choses que je peux désormais refaire et ça me donne la nausée. Dorénavant je peux reprendre de la caféine pour me maintenir éveillée, je peux reprendre toutes sortes de médicaments, je peux négliger ma santé.

Plus rien ne me retient, et ça me fait terriblement peur. Je ne sais pas de quoi je suis et serai capable.

Si j'avais la force et le courage de tout abandonner, d'arrêter ma souffrance.

Le bruit d'une porte coupe court à mes pensées qui ne changent plus chaque matins. Je vois apparaître Aaron suivit d'Anton dans la pièce.

Ils chuchotent en ne faisant presque aucun bruit, mais la porte grinçant et le reflet dans la baie vitrée les trahis.

Ils ne savent pas que je suis réveillé vu que je suis dos à eux, je crois que c'est mieux comme ça. Je ne veux voir personne, parler à personne, pleurer devant personne, crier devant personne.

Je ne veux juste plus rien.

– Tu penses qu'on peut la réveiller ? Chuchote Aaron.

– Non, je crois qu'elle a besoin de dormir, l'infirmier a dit qu'elle dormait mal et peu. Patientons le temps, répond Anton.

ECLIPSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant