Chapitre 1

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Ma journée terminée je peux enfin quitter mon poste de travail. Je me dirige rapidement vers le vestiaire pour hotter ma tenue de serveuse et enfiler mes propres vêtements pour rentrer chez moi.

Mon téléphone affiche minuit passé et la nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant. Je ferme mon manteau le plus haut possible. Le temps est frais en ce mois de novembre, il ne fait que pleuvoir depuis quelques jours.

J'accélère le pas pour arriver devant mon immeuble et entrer dans mon appartement pour me réchauffer. Je retire mes vêtements et dépose le courrier récupéré dans ma boîte aux lettres sur la table, je le regarderai demain, trop fatiguée pour le faire ce soir.

Je prends une douche rapide et me faufile sous mes draps.

Lorsque mon réveil sonne, je mets plusieurs minutes avant de l'éteindre. Mes paupières sont lourdes et je peine à les ouvrir. La nuit a été bien trop courte.

Comme je déteste travailler aussi tard.

Je fini par me lever, prendre une douche et m'habiller d'un jean et d'un sweat noir. Ma journée va encore une fois être longue, très longue.

Je regarde mon courrier avant de partir en cours. J'ai encore du retard dans les factures de l'appartement. Je n'y arrive plus, j'ai beau travailler jusqu'à très tard, je n'ai jamais assez d'économie pour me payer trois repas par jour, un toit et l'université. Je crois que je vais devoir sauter les midis désormais.

J'attrape mon sac et quitte ma maison pour aller en cours.

Dans un mois je vais avoir dix-neuf ans et ça fait maintenant dix bonnes années que je me débrouille seule. Mes parents ont eu un accident de voiture alors que j'étais à l'école. Personne n'a accepté d'avoir ma garde, alors je me suis retrouvée à voyager de foyer en foyer, jusqu'à ma majorité.

Désormais, je vis seule, ou du moins j'essaye. C'est compliqué entre mes études et mon boulot. Mais je me dis qu'une fois que mes études seront terminées je n'aurais plus qu'à travailler, plus besoin de les payer et tout mon temps au travail. J'ai hâte d'être à ce moment.

Je rentre dans le bâtiment et me faufile entre les étudiants pour atteindre l'amphithéâtre. Mon premier cours de la journée porte sur l'éloquence.

C'est bien d'être en filière art, mais il faut savoir faire ce qui accompagne mes études. C'est à dire, bien s'exprimer.

Ce que je déteste le plus dans ce cours c'est la pratique. Par groupe de deux nous devons communiquer de différentes manières, que ce soit en élevant la voix, par la gestuel ou encore les tenues.

Chaque détails compte à l'oral pour se faire entendre et ne pas paraitre pathétique.

Le problème, c'est que je n'ai aucun ami. Alors faire un travail à deux c'est compliqué.

Le jugement des gens quand tu leur parle de ta vie. La pitié qui apparaît dans leur yeux. Ce n'est pas pour moi.

La porte de l'amphi s'ouvre sur une élève essoufflée à force d'avoir couru.

- Je suis vraiment désolée pour mon retard, madame Grant, s'excuse l'élève en s'approchant de la prof.

- Ce n'est pas la première fois que vous êtes en retard mademoiselle Smith. Vous viendrez me voir à la fin du cours.

La jeune fille acquiesce de la tête et part s'asseoir. Je suis désespérée par ma promo.

Le cours se termine et je m'empresse d'aller au prochain.

Les heures passent rapidement et lentement à la fois. J'aime ce que je fais, mais je n'aime pas les études. J'ai toujours voulu travailler dans la musique et voilà que ce sont les notes qui définissent notre intelligence et votre notre avenir.

Quelle connerie !

Je n'ai jamais été très bonne à l'école et plus les années passent, plus je perds confiance en moi. Comment voulez-vous réussir là où l'on vous dit que vous n'atteindrez jamais l'excellence.

Ce n'est que le début de l'année et je sens déjà les crises d'angoisse arriver.

~~

Le reste de la journée se passe tranquillement. Il ne me reste plus que dix minutes de mon cours de littérature avant de pouvoir enfin aller en Musique.

Je secoue nerveusement ma jambe et fais tourner mon stylo dans ma main.

- Pour la prochaine fois je veux que vous me répondiez, sous forme d'essai, à la question suivante : En quoi l'art peut-il changer le monde ? N'hésitez pas à aller jeter un œil aux livres proposé à la bibliothèque, fit madame Anderson.

Seize heure !

Je range mes affaires et quitte l'amphithéâtre pour me diriger vers le conservatoire de l'université.

Quelque élèves s'y trouvent déjà. Je pose mon sac dans un coin de la salle et me faufile sur la scène. J'attrape un bloc, un stylo et une guitare et je m'assois au sol.

Je griffonne quelques phrases sur mon bloc et les joues avec la guitare pour me former une mélodie. J'ai un peu de mal avec les instruments de musique alors les notes sont parfois fausse. Mais avec un peu d'entrainement je peux y arriver.

- Je peux m'assoir ? me demande un étudiant, me faisant sursauter.

Je relève la tête vers lui et lui autorise à s'asseoir à mes côtés.

- J'ai remarqué que tes notes étaient fausses parfois, sans vouloir te vexer bien sûr. Est-ce que tu veux que je t'aide ?

- Heum... Si ça ne te dérange pas.

- Evidemment que non, si je te le propose.

Je souris et lui tend la guitare. Il me montre les bons mouvements, me dit ou mettre mes doigts et me redonne l'instruments pour que je fasse les gestes.

Etrangement, mes sons deviennent plus agréables à l'oreille.

L'heure passe bien plus vite que les autres heures de cours. Je rassemble mes affaires, remercie et dis au revoir au garçon qui m'a aidé et je me dépêche de quitter l'université.

J'aurai bien aimée rester un peu plus longtemps avec ce garçons mais malheureusement je dois aller travailler.

Je me dépêche d'atteindre le club pour échapper à la pluie qui n'allait pas tarder à tomber. Une fois arrivée je pars enfiler une robe courte qui m'arrive à mi-cuisse avec un corset que je dois serrer pour rehausser un maximum mes seins puis je commence mon service.

Je sais que ce n'est pas forcément le meilleure boulot pour une étudiante mais je n'ai pas vraiment le choix, c'était l'unique proposition avec un salaire plutôt élevé, mais même ça ce n'est pas assez.

A dix-huit heure, il n'y a pas encore énormément de monde. C'est à partir de vingt et une heure trente que ça devient compliqué.

La soirée passe rapidement, je cours partout pour éviter de faire patienter les clients trop longtemps mais mes pieds commencent à me faire mal à cause des talons hauts.

Minuit.

Les client commencent à quitter le bar par petits groupes.

Je me dirige vers le vestiaire pour me changer. Je retire les pourboires que j'avais coincée dans mon corset et les comptes avant de les ranger.

Quatre cents dollars.

J'attrape mon sac, le sourire aux lèvres et quitte mon travaille en disant au revoir à mes collègues. Il fait encore plus froid que la veille, j'accélère le pas pour rentrer chez moi.

Je me mets à courir parce qu'il commence à pleuvoir mais je ne vois plus rien tellement la pluie est forte.

Un bâtiment lumineux se dresse devant moi alors je me rapproche de celui-ci et entre à l'intérieur sans même regarder l'enseigne. Tant que je peux m'abriter, ça me va.

Mais lorsque j'observe l'intérieur, je tombe des nu. De nombreuses personnes sont présente et ont l'air de s'amuser. Mais l'ambiance est très étrange, les gens sont habillés de manière très...bizarre.

Certaine personnes sont à quatre pattes, d'autre portent des colliers avec des... laisses ?

Mais ou est-ce que je suis encore tombée ?

Sous Haute Tention Où les histoires vivent. Découvrez maintenant