chapitre un

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﹫ ɪғʟᴍʏɴs ᴘᴀʀᴛ.



               FRICANDELLE ET MAÏS étaient désormais meilleurs amis depuis plusieurs années maintenant. Ayant dépassé la vingtaine tous les deux, leurs mentalités avaient énormément changé, leur vision du monde également. Mais ce qui avait le plus changé, c'était leur vision de l'amour.



               Effectivement, après avoir dépassé la dix-huitième année de leur vie, Fricandelle et Maïs avaient eu un déclic sur ce que les gens disaient de « difficile ».



               Ayant toujours eu l'habitude de vagabonder qu'à deux, les jeunes hommes ne s'étaient jamais concentrés sur les femmes ou les hommes qu'ils voyaient en se promenant dans la vallée d'Arenline. Maïs était plus du genre à matter les fessiers, frappant l'épaule de son fidèle ami en criant « Tema la paire de fesses ». Tandis que Fricandelle, lui, espérait trouver son âme-sœur sans faire d'effort, voir cette personne débarquer en face de lui, lui déclarant être l'amour de sa vie.



               Un beau jour d'août, les deux garçons allèrent à la rivière la plus proche, ayant l'envie soudaine de poisson panée.



               Pendant que l'un attendait que l'appât de la canne à pêche ne bouge, l'autre se cogna la tête contre l'arbre derrière lui, soupirant d'ennui :



— Dis, Frifri... Tu n'as jamais pensé que notre relation était un peu... ambiguë ?



— Eh, mec ? s'étonna le deuxième. Tu penses que je suis gay ? Seigneur.



               Il rigola nerveusement à la réaction de son ami. Il détourna le regard de honte, grattant faiblement ces graines de maïs.



— Tu n'aimes pas les personnes homosexuelles, Frifri ?



— Mon reuf, t'es malade ou quoi ? Jamais de la vie j'aimerais ce genre de perso-



               Avant que Fricandelle ne finisse sa phrase, Maïs se leva, énervé jusqu'à la racine, sous les yeux étonnés de son vieil ami.



— Sale fils de pute, je suis gay.



               Il lui asséna une patate dans la joue, le faisant trébucher de la colline, emportant avec lui sa si belle canne à pêche en pépites d'aurifère. Maïs, après cet acte abominable sur le coup de la rage, se courba doucement vers le bas du mont, et fut pris d'un haut de cœur robuste en voyant le corps sans vie et dissocié de Fricandelle, son meilleur ami mais aussi son amour secret.



               Après cette vision affreuse, il pleura, pleura, jusqu'à en sangloter et à ne plus en savoir respirer.



               Avant la fin du coucher de soleil, il attrapa un poisson avec la raie de son derrière, le mangeant comme un carnivore en manque de viande.



               Puis, ayant encore le sang de sa victime dans la main, il sauta de la falaise, explosant en deux en arrivant en bas.



               Mais ce que les deux ne savaient pas, malgré l'au-delà, c'était que leurs deux mains étaient liés entres elles.



               Aimez-vous, peu importe la religion, le sexe ou l'orientation sexuelle d'une personne, car après votre mort, on ne sait jamais qui sera le dernier à vous tenir la main.

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