𝐌𝐚𝐫𝐲'𝐬 𝐩𝐨𝐯
Je ne sais pas. C'est tout ce qu'il me vient en tête. Comment j'ai pu me retrouver aux urgences...tout ça quoi.
La dernière chose que j'ai pu apercevoir, c'est cette ombre, agrippant mon coup. Puis deux coupures profondes au poignet.
C'est Ajax qui a appelé Weems, de ce que j'ai compris. Puis Weems a appelé le SAMU.
♥
Je me réveille doucement, en fait non. Sans douceur. Comme si j'étais assommée. Avec lourdeur, en fait.
Les infirmières viennent prendre mes constantes, je ne réagis à peine. Je n'arrive quasiment pas à parler.
Seule chose que j'arrive à prononcer : Xavier.
Je revenais de sa chambre quand c'est arrivé.
Attendez, j'essaye de me rappeler, les infirmières ont déserté ma chambre.
Je sortais, on venait d'écouter de la musique.
Puis j'arrive dans ma chambre, je me pose tranquillement sur mon lit, je traine sur les réseaux.
Et bam, comme le début d'une possession, l'ombre que je venais de voir quand je sortais dans la chambre de Xav' est revenue, et était entrain de m'étrangler, sans à peine que j'ai eu le temps de cligner des yeux.
Puis trou noir. Je me réveille juste à l'hôpital, avec ces entailles sur mon poignet.
♥
— Tu as essayé de te suicider, Mary, dit l'infirmière d'astreinte.
— Non, c'est l'ombre je vous dis !, répliquais-je, à la limite de la crise de nerfs.
Je commence sérieusement à en avoir mare. C'est la quatrième infirmière qui vient me voir, pour me dire la même chose que les précédentes.
— Il n'y a pas d'ombres Mary, et Xavier dormais quand c'est arrivé. Tu n'as plus d'excuses. Sois tu avoues tout, soit on attend.
— Je vous jure que je ne sais plus, madame...je me réveille de mon « mini commas », on me dit qu'un camarade a prévenu la proviseure, que la proviseur a prévenu le SAMU, je regarde mes poignets, et je vois des points de suture. C'est à vous de me dire ce qu'il s'est passé.
— Très bien, dit l'infirmière, ce qu'il s'est passé, c'est que ta principale nous a appelé, suite à des blessures aux avant-bras qui n'arrêtais pas de saigner, et tu répétais « à l'aide ». Qu'est-ce que tu voulais qu'on fasse ?
Wow, okay. Est-ce que je suis psychotique pour être dans ces états là?
Mais je suis sûre que c'est à cause de l'ombre.
♥
Deux heures plus tard, l'équipe médicale qui me prenait en charge décide que la « crise » qui me rendait folle est fini, et donc il me libère, en gros.
Je reviens à Nevermore, accompagnée de Weems. Et surprise, après notre entretien privé où je n'ai fais que répéter « oui, oui », mes amis marginaux m'attendent derrière la porte de son bureau.
Je saute dans les bras d'Enid, fait la bise à Ajax et Yoko. Puis je le regarde, Xavier. Il soupire, rassuré.
— Plus de bien que de mal, dis-je, heureuse de les voir tous.
Weems est à la limite d'exploser de rage.
— Young — mon nom de famille — , cri-t-elle, je peux admettre que de retrouver vos amis vous rend heureuse, mais je vous pris, les cours vont reprendre.
Je ferme la porte, et moi et la bande nous rions de bon cœur. Quelle folle, cette Weems, à me faire aller en cour alors que je reviens de l'hôpital, pour cause de santé mentale en plus !
— Allez, avouez les gars, je suis une détraquée, riais-je.
— T'es la plus gentille des détraqués alors..., dit Ajax doucement.
Si seulement je pouvais vous peindre la tête de Enid, mourant de jalousie.
Je ne comprend pas pourquoi, cependant.
Elle devrait se douter qu'Ajax devrait être avec elle, non ? Elle est faite pour lui, c'est évident.
Mais enfin donc, je ne regardais que Xavier. Je n'arrivais qu'à prononcer son nom, à l'hôpital, au début.
Peut-être que c'est juste parce que c'est un bon ami.
♥
Malgré tout, Weems m'a obligé à aller en cour pour le reste de la journée. Et elle m'a dit, je cite « tu peux nous prévenir si tu as d'autres....délires. ».
Maintenant je suis folle. Super la réputation dès le début de l'année.
Pourtant je suis sûre, je ne le suis pas. J'ai vu ce que j'ai vu, qu'ils disent ce qu'ils veulent.
Le reste des cours se passe bien, pas d'ombres flipantes en vu.
La bande m'envoie tous des mots pendant l'heure de biologie, encore d'autres en histoires des marginaux, et toujours plus en science surnaturelle.
Je les adore. Déjà quatre-cinq jours qu'on se connaît, et ils semblent réellement attachés à moi. D'ailleurs c'est pareil de mon côté.
Fin des cours, dix-sept heures trente-cinq.
On se rejoint, dans un petit coin isolé de la cour en hexagone.
— Tu es donc sûre de ce que tu avances, une ombre t'a étranglé ?, avança Yoko.
— Oui, sûre et certaine, si je mens je suis aussi mauvaise que Mercredi Addams, répondais-je.
En espérant qu'ils me croient.
Mais c'est qu'il advient. Ils me croient.
— Je sais que je te connais que depuis récemment, Youg, mais j'ai envie de te croire. Je veux vraiment te croire. Je sens que je peux te faire confiance, confessa Xavier.
— Merci, Xav', le remerciais-je.
Et c'est finit.
'Fin, j'espère.
♥
Quelques jours sont passés, toujours pas d'autres « délires ».
Mais je ne sais pas quoi ressentir par rapport aux avances d'Ajax.
Il est mignon, avenant mais..je ne sais pas, quelque chose me dérange.
De un, Enid est amoureuse de lui depuis un an, de deux, Ajax n'est pas mon type physiquement, de trois....juste je ne sais pas, j'ai l'impression que mon cœur mérite autre chose..quelque chose de plus « adapté » pour moi.
Je veux aimer sincèrement, c'est tout. Et je sais que je ne pourrais pas aimer Ajax convenablement. Pas comme il lui faudrait.
Dans ma théorie, on est unique, chaque être humain. Et donc, nous méritons une façon aussi unique d'être aimé, adaptée à nous et à nos expériences.
Mais bon, ce n'est que ma théorie après tout, faites ce que vous voulez avec.
Tout ce que je sais, ce qu'Ajax ne sera pas heureux avec moi.
Mais qui pourrait l'être, finalement?
J'aimerai avoir quelqu'un avec qui me confier.
Quelqu'un avec qui je pourrais échanger tout ça, genre, vraiment.
