Je ne veux pas mettre Enid dans ce bordel. J'ai déjà perdu Xavier à cause de ça, même si c'est un con, ça fait toujours mal de perdre quelqu'un. Je suis figée sur place après l'apparition de cette silhouette dorénavant disparue, et Enid me le fait remarquer. — Ça va ? Tu es toute blanche, on dirait que tu as vu un fantôme ! Je reprends alors mes esprits en secouant légèrement ma tête. — Oui, oui...J'ai juste entendu quelque chose dans la forêt, je mens. Elle n'a pas l'air très convaincu, mais je ne développe pas. Puis, je reçoit un SMS. D'un numéro masqué.
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Je suis tétanisée. Qui est-ce ? Et qu'est-ce que ce message signifie ? C'est certain que ç'a un rapport avec ma mère biologique. Si seulement elle était là, pour me dire ce qui se passe...
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Finalement, je pars en courant. Je ne peux pas rester seule dans cette situation plus longtemps, il faut que je prévienne quelqu'un. Dans l'idéal, ce serait Weems, mais il est trop tard. Tant pis, j'attendrais demain, mais pour l'instant il faut que je rentre et que je sois tranquille. Enid cri mais ne me poursuit pas, et en me retournant je vois son regard perdu. Je repasse devant la bande, et je vois Xavier qui rigole, certainement de moi. Oh p'tit con, tu vas souhaiter ne jamais avoir fait ça. Je m'arrête et regarde dans sa direction, chose qui le surprend. Je croise les bras. — Qu'est-ce qu'il y a, hein, Thorpe ? Son sourire est toujours là, comme coller sur son visage. — Rien, jolie sorcière, je me demandais juste pourquoi tu reparles à Enid mais que tu refuses de m'adresser un simple mot. — Parce que tu es, excuse moi du terme, excessivement con. Et en plus de ça, je ne te trouve plus rien, ni même amicalement. Ça te va ? Ma voix est glaciale, j'en ai tout simplement marre. — Ça me va. À vrai dire, je ressens la même chose, dit-il. Tout les autres ont leurs yeux braqués sur nous, mais je m'en contre-fiche. Ce mélange de haine et de tristesse que j'éprouve pour lui, je l'ai gardé en moi trop longtemps. — Mais répond à une question, avant que je parte. Pourquoi tu n'es pas resté, à Noël, hein ? Il a l'air complètement décontenancé. — Tu ne peux pas me dire ça. Vraiment, tu ne peux pas. Un moment de silence s'installe. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, je pourrais répondre du tac au tac mais je sens qu'il a encore quelque chose à dire. Et étant donné que j'ai toujours raison, il reprend, non sans crier. — Je suis toujours, toujours, resté. Jamais une fois je ne suis parti. Cette fois-là, tu ne m'as pas laisser le choix. Alors n'ose pas dire que je suis parti par pur volonté, je t'en pris. Je suis sans voix. Je décide de partir, et de laisser cette conversation derrière moi. Ce que je hais à propos de cette altercation, c'est qu'au moment de la dernière phrase qu'il a prononcé, il a eu complètement raison. Et je réalise que je ne le déteste pas vraiment. Qu'il me manque. Et je ne supporte pas ça.
