𝐗𝐚𝐯𝐢𝐞𝐫'𝐬 𝐩𝐨𝐯
La journée de cour du lendemain du bal est affreuse, j'avoue un mal de tête...je vous en parle pas.
Il est tard le soir dorénavant, et je sors en trombe de Nevermore, j'avais une petite idée pour faire une surprise à ma petite sorcière.
Je sors donc de l'établissement et marche jusqu'à l'arrière du bâtiment, ce qui me prend dix minutes. Qui a eu l'idée de construire ce bâtiment aussi grand ?
J'arrive finalement enfin en face de la fenêtre de la chambre de Mary.
Il y a des cailloux là où je me tiens, parfait.
J'en prends un, et vise pille dans le mille de sa fenêtre. Faire de l'archer aide à certains trucs, je ne l'aurais jamais cru. Merci papa, grâce au sport que tu m'as fais choisir de force, j'ai une chance de voir ma copine une fois de plus.
Après le deuxième caillou, elle ouvre grand la fenêtre.
— Xavier ?? Qu'est-ce que tu fous ?? Tu vas réveiller tout Nevermore !, elle s'écrit, mais en chuchotant à la fois — très bizarre, je sais —.
— Content de te voir aussi mon ensorceuleuse préférée ! Allez, descends, j'ai envie de te voir !, je cris.
Elle lève les yeux au ciel, mais je la vois fermer sa fenêtre. Si tout se passe, elle est sensée être entrain de descendre.
Quelques minutes plus tard, elle se tient devant moi, exacerbée par mon comportement qu'elle trouve immoral.
— On est sensé dormir, Xavier. Pas sortir toute les nuits.
Je sors de mon sac une bouteille de rosé de basse qualité.
— Ni boire chaque soir.
Je fais une petite mine qui se transforme rapidement en tête de chien battu.
— Même pas pour moi ?
Elle range la bouteille dans mon sac et me prend le bras brusquement.
— Très bien, mais après cette nuit on ralentit sur les soirées.
Je lui souris en guise de réponse.
♥
On finit par décider d'aller dans mon atelier, et arrivez là-bas, on finit par boire en fumant — ma marque préféré, des Malboro gold —, pendant que Mary est logée dans mes bras.
— Je t'ai parlé de mes parents hier, mais tu ne m'as pas vraiment parlé des tiens, j'ai remarqué.
Elle soupire, regarde ses pieds.
— Je n'ai pas vraiment d'idée de quoi te dire, ma mère m'a passé ses troubles alimentaires et mon père son impossibilité à réagir lors des situations réellement grave.
— Oh, je suis désolée, je ne voulais pas heurter un point sensible. Attends...des troubles alimentaires ?
— Rien d'important.
Mary reprend une gorgée de rosé, je ne l'avais jamais vu comme ça. Presque froide, mélancolique.
Je la sers plus fort dans mes bras.
— Parlons d'autres choses, tu veux ?, Elle dit.
— Tu veux mettre de la musique ?
— Seulement si je peux chanter.
Et elle sourit timidement. Cette tête m'avait manqué, que je ne le veille ou non.
Elle sort son téléphone de sa poche, et prend son temps pour trouver la chanson parfaite.
Finalement, son choix se porte sur « Say Yes », d'Elliott Smith.
Elle commence doucement à chanter.
— I'm in love, with the world, through the eyes, of a girl...
Elle se lève de sa chaise que lui ai assigné dans mon atelier, et me tend sa main tout en continuer de chantonner.
On fait un doux slow sur cette musique tout aussi douce, l'alcool nous montant doucement, juste assez pour nous mettre à l'aise.
Elle chante doucement, d'un rythme qui colle parfaitement à sa voix, comme une sorte de berceuse. Elle est adorable.
dès que la musique s'arrête, elle m'embrasse sur la pointe des pieds, délicatement.
— Dit moi, Xavier, est-ce que je te suffit ?
je lui sourit.
— Tu es parfaite, juste la bonne quantité de perfection. Et moi, Mary, je te suffit ?
— Tu ne devrais même pas te le demander.
Elle baille, mais je n'ai pas le courage de rentrer. Heureusement cet atelier est quasiment un bunker. Il y a dans celui-ci, un coussin, un matelas et un plaid. On aura pas très chaud, mais collés comme on sera, on pourra largement dormir correctement.
On finit donc par dormir dans ce lit improvisé, paisiblement malgré tout.
♥
Je me réveille au côté de Mary, qui est dors comme une enfant.
Merde.
On a cour.
Je la secoue, une fois légèrement. Une deuxième en étant un peu plus impliqué.
Toujours pas de réponse.
Je lui cris finalement :
— Mary, on a cour !!
Elle se réveille enfin.
— Hein..mais ?
— Pose pas de question, p'tite sorcière, on doit y aller, et vite !
