𝐌𝐚𝐫𝐲'𝐬 𝐩𝐨𝐯
Depuis le simple baiser qu'il m'a donné, je
passe la majorité de mon temps avec Xavier.
J'imagine qu'on fait ce que l'on appelle des dates ?
Il y a quelques choses dont nous sommes tous les deux effrayés, le manque de sincérité.
Alors on s'est fixé une règle : on ne s'embrasse pas tant que l'on est pas sûr des sentiments de l'autre. Ce qui est, très très dur. Mais on veut absolument être sûr que nos sentiments sont mutuels avant de s'engager dans quoi que ce soit, pour limiter les dégâts, vous voyez ?
Mais chaque moment avec lui est juste...je ne sais pas, ça va sembler très cliché, mais je trouve qu'ils sont specials.
Par exemple, on sort en cachette de Nevermore assez tard le soir et on se pose sur le pont où on était, le jour de mon arrivée dans l'établissement. Il dit qu'il déteste quand je lui fais des tresses ou des couettes, mais ça se voit qu'il adore. On peut courir dans son atelier pendant des minutes et des minutes, lui courant après moi pour me mettre de la peinture sur les joues. Et vu qu'on est des gros gamins, on joue à chat, aussi.
Également, je lui montrait comment je me sers de mes pouvoirs, et je lui disais pourquoi je ne jetterai jamais de sort d'amour sur lui.
La raison est, qu'avec lui, je n'ai pas envie de le forcer. Je veux qu'il m'aime pour qui je suis, et pas à cause d'un sort stupide.
Et évidemment, ce que je crois être notre plus gros liens, c'est la musique. On peut rester des heures allongés face-à-face pendant qu'il me fait découvrir The Neighborhood et Chase Atlantic, et moi Lana Del Rey, Artic Monkeys et Eliott Smiths.
C'est dans ces moments là qu'on regrette le marché qu'on a fait. Plusieurs fois, on se regarde dans les yeux, avidement, et ceux-ci font des petits écarts sur les lèvres de l'autre, pendant qu'on meurt d'envie qu'elles se touchent. C'est presque de la torture.
♥
Il est tôt le matin, environs vers six heures. Je baille à répétition, épuisée. Je déteste me lever aussi tôt, mais je n'avais pas le choix, je voulais être présentable aujourd'hui. Marre de passer toute les journées de cours avec une tête de déterrée ! J'avoue que j'ai fais un effort le premier jour mais je n'aime pas me sentir moche devant les autres. Je sais que c'est triste, de se sentir moche quand on est pas maquillé ou bien apprêté, mais ça ne me dérange pas. J'y ai pris l'habitude. Et puis, ça me détend de me maquiller, réellement.
Je me douche et j'enfile l'uniforme à laquelle je commence à prendre goût, puis je me sèche les cheveux tranquillement.
Mes cheveux n'étaient même pas encore secs, quand quelqu'un toque à ma porte puis l'ouvre d'un seul coup.
— Xavier, je t'ai dis d'attendre que je te répondre avant d'ouvrir, je dis en levant les yeux au ciel.
N'empêche qu'au moins, à chaque fois je sais que c'est lui.
— Mary Young, je t'annonce qu'on a pas cour !
C'est à dire que là..je me suis préparée pour rien. Super.
— Génial. Je me suis levée à six heures pour que dalle.
Xavier entre dans ma chambre et me prends par l'épaule.
— Et donc..je t'invite à prendre le petit déjeuner avec moi, à Jericho!
— J'imagine que je n'ai rien de mieux à faire, je réponds avec un sourire en coin.
— Assieds toi, je reprends, je vais me maquiller en vite fait et on y va.
Je finis de me maquiller rapidement, on prend donc nos vélos et nous pédalons jusqu'à la petite ville du coin.
On prend deux café à emporté, un americano avec deux doses de sirops à la vanille pour monsieur et un latte à la citrouille pour moi.
Ensuite, on se pose sous un kiosque, au milieu de la place principale. On parle de beaucoup de choses, on partage nos cafés respectifs, et Xavier a le culot de qualifié le mien de « spécial ». La météo est calme, sans avec quelques nuages à l'horizon mais rien de très alarmant.
Assise sur les marchés du kiosque à côté de lui, je pose ma tête sur son épaule.
— Le café m'a fatigué plus qu'autre chose, je soupire.
— je vois ça, dit-il en posant sa tête sur la mienne.
Soudainement, une idée de génie me vient.
J'enlève ma tête de son épaule et sors un rouge à lèvres bien rouge que j'applique sur mes lèvres.
Et puis je regarde Xavier, qui se doute de ma supercherie.
— Non, n'y pense même pas, réplique-t-il avant même que j'avance quoi que ce soit.
Je prends une tête et une voix de chien battu, et le supplie d'accepter. Finalement il accepte, mais uniquement pour un seul.
Alors je prends sa tête entre mes mains et commence par lui faire un bisous sur la joue.
Puis ça déraille très vite. Il y en a eu un deuxième, puis un troisième, et un quatrième, si bien que Xav' est couvert de marque de rouge à lèvres sur tout le visage.
J'arrête finalement, puis je le regarde et éclate de rire.
Mais lui ne rigole pas, non pas qu'il soit énervé, c'est juste qu'il me regarde avec un sourire léger et de grands yeux.
Je mets ma tête sur le côté, l'air sur mon visage de lui demander ce qu'il se passe.
Il passe sa main sur son cou, l'air gêné.
— Écoute Mary, est-ce que je peux t'embrasser ? Je sais que...Oh puis merde. Tu me plais vraiment, j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer au quotidien et quand je suis avec toi c'est comme si mes poumons si remplissais d'air. Et te voir comme ça, entrain de rire à gorge déployé..Je ne sais pas, te voir heureuse me donne encore plus envie d'être avec toi.
Wow, pour être une déclaration, ça s'en était une. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, et je baisse les yeux tellement je suis gênée.
Mes sentiments sont tout simplement mutuels, incroyable.
Soudain, il relève mon menton du bout du doigt et m'embrasse.
C'est entrain de se passer.
Je ne peux pas m'empêcher de rire pendant qu'il m'embrasse, mais il continue et finalement j'arrive à garder mon sérieux. Je voudrais l'embrasser jusqu'à ce que la nuit tombe.
Quand on arrête de s'embrasser, je le regarde, avidement, un sourire qui n'a toujours pas quitté mes lèvres. Lui aussi, sourit.
Puis quand je détourne mon regard juste un instant, j'en revois une.
Une ombre.
— Xav'..désolée de gâcher de moment, mais toi aussi t'as vu ça ?
— Je n'ai rien vu de particulier à part toi, non...?
Alors t'es bien gentil Xavier, mais je ne vais pas élucider ce mystère ombré toute seule.
