23 : 𝐞𝐦𝐩𝐭𝐲

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𝐌𝐚𝐫𝐲'𝐬 𝐩𝐨𝐯

Le départ de Xavier fut brute, et je le regarde partir depuis ma fenêtre, voyant qu'il ne se retourne pas. J'ai un léger pincement au cœur, mais rien de grave.
Finalement, j'ouvre ma fenêtre et décide de me griller un clope. J'en sors une deuxième après avoir finis la première, mais l'amertume de la fumée ne calme pas celle qui réside au fond de moi. Je mets de la musique dans mes oreilles en fumant, et tombe sur « Mary On A Cross » de Ghost, celle que Xavier m'avait fait découvrir.
— Orh, ta gueule, je dis en mettant une autre musique.
Cette fois, c'est « Me And The Birds » de Duster. Ça correspond déjà mieux au mood du moment.
Je laisse mes écouteurs, et après avoir finis de fumer, je prépare ma valise. Je prends ce que j'avais déjà à Nevermore, et je rajoute quelques autres vêtements et autres babioles.
Une fois que j'ai terminé, je sors de la chambre, et lui lance un regard triste.
C'est fou toutes ces années où j'ai passé mon temps ici, dans l'illusion.

En ouvrant la porte pour sortir, j'entends ma « mère » sanglotant et mon « père » faisant de son mieux pour la rassurer.
Au moins, elle pissera moins.
Je sors donc de mon ancien chez moi — c'est triste de dire ça en considérant que je n'ai pas non plus de « nouveau » chez moi — en claquant la porte, et derrière celle-ci, j'entends les pleurs qui provenaient de l'intérieur redoubler d'ardeur. Ça aussi, ça me fait un peu mal. Mais qu'est-ce que j'y peux, ce n'est pas moi qui leur menti toute leur vie.
Je sors dans la neige, et me dirige vers la gare où le bus ne doit pas tarder. Mais avant, je fais une escale à l'épicerie d'à côté. Le vendeur me connait bien, et sait  exactement ce que je vais lui demander en rentrant dans sa boutique.
— Tiens, salut Mary. Ça fait un bail, dit il quand les clochettes de la porte retentissent.
— Ouep, Gab.
Sans que je ne lui dise rien, il prend derrière lui une bouteille d'Absolut Vodka, et me la tend.
— Ça fera onze euros et vingt centimes.
Je lui donne la monnaie et prend la bouteille.
Gab n'est pas réellement le vendeur en réalité, mais il est plus là que celui qui tient ce rôle. C'est le fils de l'épicier, et il a dix-huit ans. J'ai précisé qu'il est super craquant ?
— Je retourne dans mon internat, mais on se voit bientôt, je lui dis un faux sourit plaqué sur mon visage.
En réalité, j'ai envie de le revoir, mais je n'ai pas envie de retourner dans cette ville. Il s'y est passé trop de chose, et le drame avec mes parents c'est la goute qui fait déborder le vase.
Finalement, je prends mon bus direction Nevermore — fin pas vraiment, mais pas très loins de l'académie quoi — et m'installe, en commençant à boire.
Le trajet dur à peur près deux heures, sans interruptions, donc c'est parfait pour se bourrer la gueule. J'espère juste ne pas vomir à cause des virages.
Le voyage se passe bien malgré tout, et arrivée à l'internat, je suis complètement arrachée.
Je fouille dans ma poche pour trouver des chewing-gums, et j'en prends deux d'un coup, histoire de masquer l'odeur d'alcool émanant de mon alêne.
Je dis rentre directement dans ma chambre après avoir dis bonjour à Weems — j'espère avoir eu l'air sobre — , et commence à danser sans musique, comme une hystérique, après avoir poser mes affaires sur le lit.
Je ne suis même pas arrivée depuis dix minutes que quelqu'un toque à ma porte.
— Quoiiiii..., j'articule difficilement.
La personne ouvre la porte, et derrière son embrasure, se trouve Xavier.
Super, manquait plus que ça. En le voyant, toutes mes pensées s'emmêlent, d'haine ou d'amour. Mais je suis torchée, il m'a bloqué, et nous deux, c'est finis. Bel et bien finis.
— Qu'es...qu'est-ce que tu fous là...? Je dis, lentement.
Ça se voit tellement que je suis bourrée c'est sidérant. Mais quant on est sous l'effet de l'alcool, on s'en fout que les gens le remarque.
— Je suis venue t'apporter les affaires que tu as laisser dans ta chambre, il me répond d'un ton plus glaçant que l'Alaska.
— T'es même pas venus jusqu'à moi pour dire que tu m'aiiiimes...?
Il soupire.
— Ta gueule Young, t'es complètement torchée.
— M'en fouuuus, t'es qu'un connard t'façon !
— Super, on est content.
Et il balance les affaires que j'avais oublié, puis claque la porte de ma chambre.
Super, bravo Mary.
Et à ce moment là, je ne touche pas aux affaires. Je me contente de glisser sur le sol, lentement, jusqu'à me retrouver sur
Je me sens vide, complètement vide. L'alcool fait toujours effets, évidement, mais je me sens juste...je ne sais pas.
Je me mets à pleurer. Et pas des petites larmes, non. J'éclate en sanglots, je me noie sous mes pleurs...
Je ne sais même pas pourquoi.
C'est moi qui est commencé tout ça, pourtant.

she mesmerized me ♱ {xavier thorpe x oc} FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant