Après ce rendez-vous à quatre, des mois s'écoulent, et c'est finalement le réveillon de Noël. Mon moment préféré de l'année ! J'aime cette fête depuis toute petite : son côté familial, les cadeaux, le repas, les chansons, l'ambiance... Quand, à Nevermore sur cette table de pic-nique, Xavier m'a dis qu'il allait fêter Noël seul à l'internat, je n'ai pas hésité : il allait passer Noël avec moi, dans ma famille.
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Nous sommes donc le vingt-quatre décembre, et Xavier et moi sommes arrivés ce matin. Il est actuellement quatorze-heure, nous nous baladons dans ma ville natale avec Xavier et mes parents. Ça m'étonne qu'il est accepté de venir chez moi pour Noël, sachant qu'Ajax l'avait invité chez lui pour les fêtes, et que c'est son meilleur ami depuis ses sept ans. — Et donc, Xavier, tu es bon en cour ?, demande ma mère pendant qu'on marche sur le bord d'une route enneigée. Je souris discrètement, je me demande bien ce qu'il allait répondre étant donné qu'il a beaucoup d'absence, pareil pour ses notes qui se dégradent petit à petit. Mais n'empêche qu'il est très intelligent, sans aucun doute. C'est juste qu'il pourrait être plus studieux, quoi. Il se gratte l'arrière de la nuque. — Eh bien, répond-il, disons que je pourrais travailler un peu plus, mais je fais de mon mieux. C'est bien Xav', tu vas les avoir dans ta poche si tu continues ! — Et dans quoi souhaites-tu travailler plus tard ?, l'interroge mon père. — Je ne sais pas encore monsieur, mais j'espère pouvoir continuer à dessiner. Il n'est pas si timide avec mes parents, finalement. — Oh, appelle moi Franck, je t'en pris ! Et donc tu dessines ? — Oui, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup, une sorte de passion. — Je vois, c'est super que ma fille soit amoureuse d'un passionné. Je rigole. — Amoureuse, amoureuse..., j'ironise. Xavier me tape l'épaule avec une tête faussement outrée. Mes parents rigolent en cœur. Finalement, mes parents se séparent de nous, et Xavier et moi continuant à marcher sur le bord de route pendant qu'eux reprennent le chemin vers chez moi. Xavier me prend par l'épaule et me ramène à lui, pendant qu'on continue de marcher. Une idée traverse alors mon cerveau, et j'en suis surprise, car c'est le genre de chose auquel mon copain pense d'habitude et non moi. Je me sépare de lui, et m'en vais en courant. Xavier tourne alors la tête rapidement, surpris. Je m'accroupis, et forme une petite boule de neige entre mes mains. Puis, je pense fort à l'incantation que je récitait quand j'étais petite, quand il neigeait. Ça me fait bizarre de repenser à cette époque, mais passons. Grâce à ce sortilège assez simple, la boule de neige que je lance atteint directement le front de Xav'. — Espèce de..., il cri, exacerbé. — De quoi, trés..., je commence. Je n'ai pas le temps de finir ma phrase, car Xavier me lance une boule de neige deux fois plus grosse que la mienne, qui atterrit sur mon coup. — Eh, c'est super froid je te signale !, je cris. N'empêche que je voulais qu'il me lance une boule de neige en retour, car comme ça, on peut faire une bataille ! Et j'adore faire des batailles de neiges, encore plus avec la personne que j'aime. Surtout si c'est Xavier, qui en plus d'être un super copain, est très con, dans le bon sens, je veux dire... Comme je l'avais prévu, nous faisons une bataille. Violente et sans pitié. Finalement Xavier lâche l'affaire, en voyant qu'il se met à neiger. — Wow, il neige des cornes..., il dit en regardant vers le ciel. — L'expression c'est « il pleut des cordes », Xavier. — Oui, bon, ça va hein... En effet, Xavier n'a jamais été bon avec les expressions. Ce qui est assez drôle, en fait. Ensuite, je décide de faire un bonhomme de neige. Je lui met un cache-oreille — j'en ai déjà des tonnes donc ça ne me dérange pas de le lui donner — et Xavier lui donne son écharpe. On l'appelle donc Bernie. Bernie le bonhomme de neige, ça sonne bien non ? Je prends une photo de Xavier avec Bernie, et l'envoie sur le groupe whatsapp avec toute notre bande d'amis de Nevermore. Enid répond en mettant un selfie d'elle tenant une plaque de cuisson avec des cookies dessus, Yoko avec une photo des révisions qu'elle est entrain de faire avec un pouce en l'air, et Ajax avec une vidéo de lui entrain de jouer avec son chien dans la neige. Je souris en voyant toutes leur réponse. C'est fou de penser à quel point on est tous différent dans la bande mais si unis... Pardon, ça put le cliché, je m'excuse. Enfin bon, Xavier et moi rentrons à la maison — C'est à dire chez moi —, et nous sentons une odeur de sapins mélangée à celle d'une dinde au marrons. Je reconnais parfaitement cette odeur, vu que je la sens chaque vingt-quatre décembre. Mes parents sont en pleins préparatifs du réveillon, et nous propose d'aller nous préparer — il est déjà dix-sept heures — pour pouvoir commencer l'apéritif. Mes parents n'allaient avoir que nous, pour Noël, cette année. Mes grands-parents sont décédés il y a déjà deux ans de cela, et ma tante est en vacance dans le sud de l'Angleterre. Mais ça se voit que ça ne les dérange pas, au contraire, ils sont comblés de me voir avec aussi heureuse, avec un garçon presque parfait (la perfection n'existe pas). Finalement, l'heure du repas arrive très vite. Je n'ai pas vu le temps passer, tellement occupée à choisir ma tenue dans le dressing de mon ancienne chambre. Finalement, je choisis une jolie robe blanche fine, avec les épaules découvertes.
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Je rajoute à ça une paire de talons rose pâle, et me maquille très légèrement, car je sais que mes parents n'aiment pas quand je suis trop maquillée. Quand je rejoins tout le beau monde dans la cuisine, Xavier est vêtu d'un pantalon tailleur élégant et une chemise large qu'il ne rentre pas dans son bas. Il n'a attaché ses cheveux qu'à moitié, faisant un petit chignon de la moitié, et lassant lâché le reste. L'apéro est compliquée pour moi, je n'arrive pas à me dire que j'ai le droit au chips ou à un simple cocktail. Finalement, je prend trois gorgée de mon mojito, et une chips. Du calme Mary, tu ne vas pas grossir, ce n'est qu'un mojito et une chips. Xavier voit que ça ne va pas fort, et prend ma main sous la table. Qu'est-ce que je l'aime, ce type ! Le reste du repas se passe plutôt bien, je goûte un peu de dinde aux marrons qui s'avère être excellente, et la bûche...mais la bûche, alors là...un délice ! Tout simplement succulent ! Je félicite mes parents pour ce repas, car je sais qu'ils se sont démenés encore une fois cette année, et que leur travail a payé. Xavier parle de vive voix avec mon père, et je ne peux pas m'empêcher de le regarder en souriant. Je suis tellement contente qu'il s'intègre bien dans ma famille. J'aimerai qu'il sache que si la sienne est foireuse, il restera la mienne, toujours. Finalement, le repas prends fin, et nous allons tous nous coucher. Mes parents comprenant que je suis dorénavant assez grande pour être dans la même chambre qu'un garçon, surtout mon copain, je dors dans le même lit que Xavier. Je suis allongée, blottie contre lui, et nous rigolons suite un délire complètement stupide de Xav'. Ce crétin imaginait un couple — hétéro — qui, pour le jour de Noël, était entrain de faire l'amour. Et le mec, jouit en disant...attention...Joyeux Noël. Hilarant, je sais. Puis, la blague part un peu trop loins quand je lui dis « Ça pourrait trop être nous ! » Et mon idiot de copain, renchérît en disant « et si ça l'était ? » Et je vous laisse imaginer la suite... Heureusement, il n'a pas jouit joyeux Noël !
