𝐌𝐚𝐫𝐲'𝐬 𝐩𝐨𝐯
Je ne comprends plus rien. Plus rien de chez plus rien. Cette Bianca, Xavier qui change d'avis comme de chemise...ou peut-être que c'était moi qui me faisait des idées.
Revenons depuis le début, si vous me le permettez.
Après que j'ai été voir Xavier pour la dernière fois, il s'est passé quatre jours.
Quatre où, sur les quatre, j'ai encore vu des ombres. Mais passons, il ne s'est rien passé de grave avec elles.
Ce qu'il s'est passé d'important, c'est qu'Enid est rentrée dans ma chambre un soir.
Elle qui était si enjouée, avait l'air très perturbée. Et essoufflée aussi, elle devait avoir couru.
— Mary...Commença-t-elle, je...bon, je me lance...Xavier a embrassé Bianca, je les ai vu.
— Attends..quoi ?
Soudain tout se mélangea et je savais même pas pourquoi, mais j'essayais de faire semblant que je m'en fichais. Visiblement, Enid a du croire que c'est la vérité car elle retourna assez rapidement dans sa chambre.
Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Les larmes me montaient rapidement aux yeux, je me sentais comme trahie. C'est bizarre quand même, je pensais toujours avoir considéré Xavier comme un bon ami, rien de plus.
Puis en y repensant..C'est vrai qu'il me plait un peu, mais pas tant que ça.
Je trouve que c'était la pire façon de réaliser qu'il me plait.
Je pleurais, pleurais, pleurais. Sans m'arrêter.
Et le pire dans tout ça, c'est que je pense que si ça n'aurait pas été Bianca, je n'aurais pas été aussi affectée que ça.
Mais bon, allons dans le moment présent.
Je n'ai toujours pas reparlé à Xavier, je n'ai pas le cœur à ça.
Il doit être dix-huit heure, et je prends ma douche. L'eau chaude a toujours su me rassurer, pareillement pour la buée. Je trouve la chaleur d'une salle de bain vraiment réconfortante.
Je sors finalement après trente minutes à faire trempette.
J'enfile alors la tenue la plus comfortable de cette décennie, j'ai nommé : le t-shirt-culotte.
Incroyable ce combo, je pourrais écrire en thèse dessus.
Je m'allonge sur mon lit, dos sur le matelas, mon téléphone au dessus de moi pour regarder une série.
Puis on ouvre brusquement la porte de ma chambre.
— Xavier ?
♥
Je le regarde, et j'ai eu le bon réflexe de mettre mes jambes sous la couette.
Il avait l'air gêné, conscient à mon regard que je ne voulais pas de sa présence.
— Écoute Mary je..-
— Non, je ne veux pas t'entendre.
La rage sortie tout d'un coup de mon être.
Je me lève, soudain, je m'en tape complètement d'être à moitié habillée.
— C'est moi qui parle, Xavier. Je peux comprendre, je peux comprendre que toi aussi tu ai été perdu dans notre relation, parce que moi aussi. Mais sache que je me suis rendu compte, que quand tu l'as embrassé, certains signe que tu m'as donné était complètement faux. Alors dis le moi, Xavier, dis le moi si je me suis fait des plans sur la comète et que depuis le début je n'étais qu'un pansement qui tombait à pique depuis ta rupture.
— Écoutes moi, Mary, je t'en pris. Que ce soit avec toi ou Bianca, je suis perdu. Mais avec toi, c'est dans le bon sens.
Qu'est-ce qu'il voulait dire...?
— Éclaires moi deux minutes, mais tu ne serais pas entrain de me draguer alors que je veux juste des explications ? Tu es perdu? Très bien, j'attendrai juste qu'à ce que tu trouves ton chemin, mais à distance.
— Donc tu ne veux pas entendre ce que j'ai à te dire ?
— Non.
Je commence sérieusement à en avoir marre.
— Eh bien, essaye de me faire sortir pour voir, essaye juste.
Malgré tout, il a ce sourire agaçant sur le visage.
J'essaye de le pousser, mais il ne bouge que d'un millimètre.
Je suis dorénavant à environs juste dix centimètres de lui, et la différence de taille entre nous est flagrante.
Je soupire.
Pendant ces quatre jours, il m'a énormément manqué, mais je dois être fidèle à mes convictions.
Et si celles-ci incluent de ne plus parler à Xavier, et bien tant pis. Il y a du monde à Nevermore de toute façon.
Je relève la tête, et je le vois me regarder attentivement.
— Bien, je dis avec amertume, dis moi ton point de vu. J'évaluerai ensuite.
— Super. Elle m'a appelé, en pleure. Je ne savais pas quoi faire alors je suis venu dans sa chambre. Elle avait l'air si seule et triste. Puis je ne sais plus, trou noir. Puis Ajax et Enid sont venus me voir, furieux. Plus ils me racontaient, moins je comprenais. Moi? Embrasser Bianca? Ça n'avait aucun sens, et ça m'étonne que tu n'es pas pensé comme moi. Puis les éléments se sont alignés. Elle avait utilisé sa voix pour m'hypnotiser.
Qu'est-ce qu'il lui a pris de charmer une sirène aussi..
— Je vois, je vois. Je ne sais pas si je devrais, mais je vais te croire.
Il sourit, un vrai sourire rassuré.
Puis, sans que je m'y attende, genre, je ne m'y attendais vraiment pas mais..il dépose un léger baiser sur mes lèvres.
— À plus dans le bus, Mary !
Et il sort tellement rapidement de ma chambre que je n'ai même pas le temps de réagir.
Qu'est-ce qu'il vient de se passer...
Et puis, qui dit « à plus dans le bus » après avoir donné un baiser à quelqu'un? Qui, citez moi un nom !
Mais bon, au moins je suis fixée.
Il me plait. Je pense que je ne serai toujours pas sure que ce soit mutuel avant qu'il me l'ai affirmé lui même, mais au moins, de mon côté c'était clair.
Un souffle s'échappe de mes lèvres.
Je suis heureuse. Même si ce n'était que deux lèvres qui se touchent innocemment, j'en suis comblée. Une petite pointe de jalousie me prend, quand je repense qu'il a réellement embrassé cette sirène, mais le baiser qu'il m'a donné était d'une douceur certainement incomparable, comme si Xavier me disait « tiens, je te remercie » pour tous nos moments ensemble.
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai eu hâte de voir les prochains jours.
