la pluie avant la tempête.

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Ce n'est qu'en voyant le comte Drack en compagnie de sa fille que Charles avait réalisé à quel point il désirait être père. Il réalisa qu'il ne ressentira jamais ce bonheur d'avoir non seulement un petit être qui soit une part de lui, mais également la preuve d'un amour vécu.
Sur sa course vers le chemin du retour, Charles tenait son cheval à bride avalé alors que ses poumons étaient en feu.

Le comte fit halte en menant son cheval vers le lac et le laissa se désaltérer pendant qu'il allait se mettre à l'ombre où il laissa libre cours à ses pensées.
Pourquoi avait-il été autant déboussolé à la vue de son nouvel adversaire en compagnie de sa fille ? Tenait-il à ce point à être père alors qu'il n'était pas à la hauteur ?
Mais d'un autre côté, était-il réellement prêt à renoncer à donner un héritier au comté de Hampshire, surtout en sachant qu'à sa mort, tout allait revenir à son cousin indélicat?
Il n'avait pas de réponses précises à la myriade de questions qui lui traversaient l'esprit mais une chose était certaine, vu son rang,il devait impérativement donner un fils en guise d'héritier, ceci étant son devoir en tant que comte d'Ashford.
A chaque fois que son épouse s'était retrouvée dans cette situation inopinée,il était plus porté par son état de santé que par le sort de son titre ainsi que de ses terres.
Il avait réagi comme un homme ordinaire alors qu'il était l'un des pairs du royaume et qu'il devait une lignée à son roi. Il courait à sa perte puisqu'il serait dans l'obligation de léguer son héritage à l'homme qui construisait sa vie en détruisant celles des autres.
Maintenant qu'il comprenait la taille de l'enjeu, si Mary ne lui donnait pas cet enfant,il n'allait pas attendre un miracle,il était prêt à tout pour avoir cet enfant rédempteur.

Après cette rencontre infortunée avec son époux,Mary avait décidé de passer sa matinée dans sa chambre comme à sa marotte, elle avait pu dénicher une toile ainsi que des pinceaux ayant appartenu à la comtesse douairière.

Mary s'était mise sur un long tambour qui lui permettait d'être à la même hauteur que la toile,elle avait troqué sa belle robe de journée pour une robe couleur marron dont le corsage était décoré d'une rangée de boutons.
Elle avait retenu ses longues mèches en une tresse épaisse qui lui tombait jusqu'au bas des reins.

Même en se donnant avec tant d'ardeur dans son art, Mary n'avait pu éluder son esprit qui ne cessait de divaguer. Elle se demandait ce qu'allait advenir de leur mariage,ce qui lui taraudait le plus c'était ce qu'elle devrait faire de ces sentiments qui transperçaient le cœur à chaque fois qu'elle pensait à son mari.
Elle n'avait jamais rêvé d'être aimée, appréciée, considérée ou respectée, en bref elle n'avait jamais pensé connaître un bonheur conjugal, Charles l'avait fait miroiter tout cela pour la laisser seule dans une solitude affligeante.

Perdue dans ces pensées, Mary ne se rendit même pas compte du dessin qu'elle peignait.

-Vous avez des mains en or,tonna une voix masculine derrière elle qu'elle reconnut immédiatement comme celle de son mari. Vous êtes habilité à faire vivre un dessin,je pense que vos tableaux doivent être exposés à la galerie royale.

Mary se retourna afin de confronter son époux.

- Suis-je de nouveau dans vos bonnes grâces pour ainsi m'accorder quelques minutes de votre précieux temps, déclara-t-elle d'un ton de défi.

Charles s'approcha de sa femme et s'agenouilla devant elle afin que leurs visages soient à la même hauteur.

-Pitié ma colombe,dit- il en caressant la longue tresse de sa femme. Ne nous engageons pas sur ce chemin ardu.je crois que nous en avons suffisamment en pâti.
Tu sais Mary tu n'es pas la seule à souffrir, moi également.
-Charles sais-tu, expliqua-t-elle en lui effleurant légèrement le menton de sa main gauche.On ne peut pas expliquer ce que c'est que la perte de son bébé,cela est pratiquement impossible , déclara-t-elle alors que ses larmes inondaient ses yeux.
Sentir ce petit être grandir en vous et partager des moments intenses de votre existence,d'être impatiente de faire sa connaissance de lui tenir dans vos bras et de l'aimer pour ainsi le protéger, dit-elle en abordant un petit sourire.et sans crier gare vous le perdiez en ce moment vous comprenez que vous ne serez plus la même puisque vous venez de perdre une partie de vous.

Mary était submergée par la tristesse, elle n'avait jamais extériorisé ce qu'elle avait ressenti durant ces derniers mois,elle avait tout prise sur elle puisqu'elle voulait prouver à son père et au reste du monde qu'elle était capable.

Charles essuya les larmes qui sillonnaient les joues de sa femme,il la prit par la taille en l'entraînant dans sa chute, ils se retrouvaient en califourchon, Charles avait le dos collait contre le tambour.
Leurs regards s'accrochèrent et une décharge électrique traversa leurs corps.

-Regard-moi, dit-il, Vous êtes de loin la femme la plus forte qu'il m'a été donnée de connaître mais vous n'êtes pas seule, je suis là pour vous aider à affronter vos peurs.
-Quelles sont les vôtres,Charles ?la questionna-t-elle.
-Voudriez-vous que je vous parle sincèrement.

Elle lui fit signe que oui en hochant la tête.

-Jusqu'à ce jour ma plus grande peur était de vous perdre mais aujourd'hui je me suis rendu compte des obligations qui sont les miennes et j'ai peur que mon titre tombe aux mains de mon cousin,mon père se retournerait dans sa tombe si une telle chose arrivait.

Mary était un peu choquée et honteuse puisque c'était elle qui n'était pas en mesure de garder sa grossesse jusqu'à terme mais entendre que son mari prenait plus à cœur son devoir qu'elle l'avait perturbé.

-Je sais que cela vous paraît très égoïste mais en tant que comte d'ashford cela est un devoir intrinsèque liée à ma position sociale.
-Avez-vous déjà trouvé une solution pour éradiquer ce problème.
- Chaque chose à son temps, déclara-t-il.

Charles colla ses lèvres à celles de sa femme mais cette dernière chercha à s'y soustraire, sauf qu'il reserra l'étreinte.

-On ne s'embrasse pas que pour avoir des enfants.

Ça continue...

Au-delà de ce que j'aurais pu espérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant