Seule face au monde.

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Le carrosse roulait vers Londres depuis une demi-journée et le soleil avait atteint son Zénith.
La comtesse d'Ashford avait invité son sauveur M.Bradley à les accompagner durant ce pénible voyage,ainsi ce dernier occupait la banquette en face des deux dames. Si pour Mme.Ford le voyage était d'un ennuis mortel, pour Mary s'était bien divertissant puisque M.Bradley lui relatait ses aventures aux jeux hasards.
-Chaque quinzaine du mois avec mes amis,nous nous réunissons à la campagne pour se livrer aux diversement attrayants en tout genre.
-Pourriez-vous me révéler leurs natures?

Mme Ford lança un regard agacé au jeune homme puisqu'il était certes vrai que Mary était une femme mariée mais cela ne changeait pas le fait que certains aventures ne devaient pas parvenir aux oreilles d'une femme de bonne naissance.

- Le wishe et les paries occupent une grande partie de nos rencontres.
-Ne vous lassez-vous pas de toujours vivre la même routine?
-Il est presque impossible de se lasser de son gagne-pain,réponda-t-il avec humour.
-OH!, s'étonna-t-elle face à l'évidence qui venait de se former dans son esprit.
-Je ne suis pas un propriétaire terrien,mon père n'était que le second fils d'un comte.
-N'avez-vous pas une maison de campagne?
-Ma mère et moi,nous vivons à Londres toute l'année. La maison de campagne nous coûtait énormément donc nous l'avons vendu, voyez-vous.
-Naturellement,il est raisonnable que vous ayez diminué vos dépenses. Mais personnellement,je ne me vois pas passer toute une année à la capitale.L'air frais de la campagne est aussi apaisant qu' entendrisant me procure beaucoupde bien, déclara-t-elle d'un ton léger.
-Vous avez indéniablement raison Milady mais il s'avère que Londres a mieux à offrir que du silence campagnard,sans vous vexer.
-je ne saurai que vous dire,je n'ai moi même jamais goûté aux délices de Londres.
-Je me ferai une joie d'être votre mentor lors de vos découvertes,Je suis à votre entière disposition, dit-il avec un sourire flatteur.

Mme Ford leva cette fois-ci,les yeux au ciel,la gouvernante n'acceptait guère la légèreté et la familiarité naissantes entre sa maîtresse et ce gentleman.

-J'en serai flatté mais il ne serait pas convenable que je vous impose ma présence alors que celle de votre famille est de loin la plus agréable.
-Je ne suis pas issu d'une grande famille et ma mère ne pourra que trop bien se passer de ma présence.

Le voyage se poursuivit dans des éclats de rires de la jeune lady aux blagues du gentleman.
M.Bradley lui parla des aventures aux jeux et surtout de sa bonne chance légendaire.
C'était au environ de la troisième heure du matin que les voyageurs avaient aperçu le toit de l'église Saint James,elle était située dans le quartier le plus hype de Londres et tous les mariages de la haute société se tenaient là.
Saint James surplombait tout le quartier de Mayfaire.

Mary était tellement fatiguée qu'elle ne supportait plus le fait d'être assise sur la banquette à cause de son dos la faisait souffrir. De plus, elle ne put fermer l'oeil de la nuit, étant donné que l'éthique défendait qu'une femme dorme en présence d'un homme n'ayant aucun lien familial avec celle-ci.. éprouvée, elle avait les pieds tout enflés. Elle aurait pu mettre ses jambes sur la banquette en face mais cela était inapproprié. La seule chose qu'elle désirait ce que ce supplice prenne fin.
-Mme Ford, je veux continuer le reste du voyage à pied.

Cette déclaration déconcerta ses compagnons.

-Milady pourquoi voulez-vous vous faire cela à pareille heure?lui questionna M.Braley.

Mme.Ford était également fatiguée et cela se lisait sur son visage donc elle comprenait que ce voyage était beaucoup trop pénible pour sa maîtresse et qu'elle avait grandement besoin de se dégourdir les jambes.

-Ne vous dérangez pas M.Bradley,le cocher vous déposera chez vous.
J'ai énormément besoin de cette promenade,dit-elle alors que la voiture s'arrêtait.

Le valet aida la comtesse à descendre en premier et alors que la gouvernante la précédait, elle se rendit compte qu'elle avait du mal à tenir sur ses pieds.

-Il serait cavalier de ma part si je laisse deux dames sans escorte à une heure aussi tardive.
-Vous n'êtes pas obligé de le faire autant plus que Mme Ford est là.
-C'est d'ailleurs pour cela que je veux vous accompagner,M.Ford semble très fatigué.je doute fort qu'elle soit en mesure de supporter une telle escalade.

Mary se retourna pour regarder sa gouvernante qui avait l'air si épuisée qu'elle avait pris des rides en plus. Quand elle a pris sa décision,elle n'avait nullement pensé à son employé, c'était égoïste de sa part, songea-t-elle.

-Vous allez rester dans la voiture et M.Bradley et moi allons faire la marche jusqu'à Ashford's House à pied ainsi vous allez me surveiller en étant assise tranquillement dans le carrosse.

La gouvernante était tellement épuisée qu'elle n'avait pas la force de discuter de la décision de sa maîtresse qu'elle monta tranquillement dans la voiture, celle-ci se mit à rouler lentement pour se mettre au même pas que la comtesse.

-Apparement vous aimez les escapades nocturnes,lui déclare-t-il d'un ton taquin.
-elles me sont si séduisantes dernièrement dit-elle en caressant son ventre.

Le jeune l'observa attentivement et lui dit ;

-Attendez-vous un heureux événement, Milady?
-Cela va de soit sinon pourquoi une femme voudrait d'une promenade en pleine nuit, répondit-elle avec un sourire rayonnant.
-Votre mari le sait-il ?
-Il ne le sait pas encore mais cela ne saurait tarder.
-Vous devez être heureux d'avoir un enfant.
-Je ne saurai vous expliquer la joie qui comble mon cœur, Charles et moi nous avons tellement attendu ce moment que nous avons fini par perdre espoir.
-Vous l'aimez bien votre Charles, dit-il d'une voix rauque qui dissimulait une émotion contenue.
-Naturellement c'est mon mari.

Un silence pesant s'installa entre eux, ils continuèrent leurs marches sans mot dire alors que l'immense demeure médiéval se matérialisait devant eux.
Ashford's house était une imposante demeure faite de brique rouge dont l'une des palissades était ornée des marguerites.

- Je vous remercie pour cette promenade,le cocher va vous ramener.
-Ne vous donnez pas cette peine,je ne vis pas loin d'ici.

Il fit une baiser à la main de la jeune femme avant de la regarder partir.

- Pourrai-je vous escorter lors de vos promenades?

Mary se retourna et sourit avant de disparaître dans son champ de vision.
Bradley avança à grand pas pour atteindre sa résidence étant donné qu'il avait promis d'être là hier mais suite à l'incident de Mary son voyage avait connu un léger imprévu.
Il entra dans sa demeure et son majordome prit son chapeau ainsi que son manteau.

-Suis-je attendu ? Demanda-t-il
-Oui Milord dans le petit salon.

Bradley traversa rapidement les escaliers pour le petit salon et en entrant,il trouva ladite personne assise sur un canapé, une tasse de thé en main.

-Je l'ai trouvé,dit Bradley depuis le seuil de la porte.

Ça continue...

Au-delà de ce que j'aurais pu espérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant