l'annonce

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Il était assez tard pour qu'une jeune fille convenable continue à arpenter le domaine sans chaperon. Elle regardait le coucher du soleil après avoir passé toute l'après-midi à dessiner.
Mlle Mary Neville adorait dessiner, c'était le domaine dans lequel elle excellait depuis sa tendre enfance. C'était pour cela qu'elle sortait souvent du manoir pour faire des croquis splendides du paysage de Yorkshire qu'elle représentait de fois avec son pinceau ou juste avec du rayon. Ces précieuses heures de liberté,elle pouvait en disposer qu'après avoir fini diverses obligations de jeune fille de bonne famille étant donné qu'elle devait gérer tout le manoir.
Sur son chemin de retour, elle s'apperçit une jolie voiture noir portant les armoiries de sa famille. Ce qui voulait dire que son père était revenu de Londres. Il ne revenait qu'une fois tous les trois mois ce qui faisait qu'on l'attendait qu'environ un mois. Mary avança gracieusement dans le vestibule en saluant le majordome ainsi que la jeune servante venue l'annonce que son père voulait lui parler.Lors qu'elle s'approcha du petit salon,elle entendit la voix grave de son père, s'adressant à sa mère.

_ je lui ai trouvé un mari, dit-il d'une voix rauque et imposante avant de se retourner vers le seuil de la porte.
entre donc jeune fille,ajouta-t- il en lui faisant d'avancer.

Celle-ci s'exécuta en fixant sa mère dont le regard était brouillé d'émotions.

_ bonsoir père,nous sommes tous ravis de vous voir de sitôt,dit-elle.

En réalité ,ni elle,ni sa mère n'étaient ravies de le voir puisque sa présence était source de problèmes pour tous les habitants du manoir car sir John Neville exigeait la perfection,en plus d'être d'une nature exécrable.

_ je sais que cela vous étonne car je n'ai pas pour habitude de changer la routine mais je suis là pour une affaire pressante,dit-il.

Alors qu'un silence plaisant envahissait la pièce.

_ Ta mère s'est chargée des préparatifs du voyage. Tu n'auras besoin que du strict minimum car les restes tu les auras à Londre,dit-il en marquant encore une pause.

Mary se demandait si son père avait changé d'avis sur sa sortie officielle dans le monde.C'était la seule raison pour qu'il veille l'amener à Londres mais son père poursuit en disant ;

_ Demain, nous partirons à Londres dès le lever du soleil, mon secrétaire a déjà tout organisé avec la modiste. Grâce à Dieu, l'une des employées de la modiste te ressemble ainsi ma chère, tu as d'ores et déjà un trousseau,dit-il.

La jeune fille plissa les yeux,perdue.Il venait de dire trousseau comme trousseau de la jeune fille à marier. Avait-elle mal compris ?. Qui devait se marier ?. Tellement des questions tournoyaient dans sa tête lors que son père coupant court à ses pensées,en déclarant ;

_ Ensuite,nous irons directement chez ton mari car il souhaite te voir sans tarder. tu es à présent la comtesse Ashford,tu peux disposer.

N'importe quelle jeune fille aurait pris cette nouvelle avec une certaine manifestation de colère ou de tristesse. Mais Mary Neville était d'une docilité sans faille,elle ne s'imaginait pas contredire son père. Elle avait un grand sens de responsabilité et une personnalité taillée à l'image de sa mère. Comme toutes les jeunes filles anglaises des bonnes familles Mary savait qu'elle n'était ni la première,ni la dernière à se retrouver dans une telle situation. Elle arriva à sa chambre où elle trouva sa femme de chambre qui s'occupait des préparatifs du voyage.elle s'allonga sur son lit avec nonchalance. A qui son père l'avait-il donné en mariage ? puisqu'il avait que des alcooliques,des personnes agressives, vieux ainsi que les crapules de son espèce comme entourage,tout ce monde n'attachait aucune valeur à la famille.

sa mère entra et s'assit sur son lit.

_ ma chérie, j'aimerais te parler avant que tu t'en ailles.tu es ce que j'ai de plus précieux et je t'aime tellement. tu vas terriblement me manquer mais c'est le dessin de chaque femme.

_ Moi, également je t'aime tellement mère.

Sa mère l'a prise dans ses bras et la serrant très fort et elles pleurèrent en chaudes larmes.

_ tu es une fille très bien éduquée et tu feras une excellente épouse mais à condition que tu sois une épouse effacée.Que tu ne tiennes Jamais tête à ton mari,obéit lui sans poser des questions c'est lui le maître de la maison et de ta vie.Remet toi à lui sans le questionner cela te protégera de son fouet et de sa colère.Promet moi que tu suivras mon conseille toute ta vie.je ne supporterai pas te voir malheureuse ma chérie,dit elle en pleurant.

Mary écoutait les dires de sa mère car elle était sa source de sagesse depuis son enfance à ce jour.elle n'avait jamais vu sa mère tenir tête à son père et ce dernier ne levait jamais la main sur celle-ci mais cela ne voulait pas dire que sir kenworthy respectait sa femme juste qu'ils vivaient dans un semblant de paix et Mary était prête à tout pour vivre la même situation.

_je tiendrai parole mère, dit-elle avec une détermination farouche.
_ Et surtout tu lui laisseras faire ce qu'il veut de toi sans réagir ni le questionner.

Mary acquiesça par un signe de tête quand bien même qu'elle ne comprenait pas ce que voulait dire sa mère.

_ Bien, ma fille, repose-toi,je ne pourrai pas te dire au revoir puisque ton père n'aime aucune manifestation d'émotion.Au revoir chérie,je te souhaite une heureuse vie conjugale,dit-elle en se levant et en souriant.

_ Au recevoir mère,prenez soin de vous.

Elle allongea pendant ce qui lui a paru une éternité jusqu'à ce qu'elle trouve le sommeil.

Comme tous les matins,les métayers vaguent à leurs occupations et Mary était assise à côté de son père dans un silence de cathédrale.elle réfléchissait  aux événements avant son départ.Sa mère avait tenu parole, elle ne l'avait pas vu pour la dernière fois. les domestiques avaient été aux petits soins avec elle, C'était une façon pour eux de lui dire au revoir et la gouvernante s'était montrée plus aimable que d'habitude.Elle repensa aux magnifiques paysages familiers de Yorkshire qu' elle n'avait jamais quitté depuis sa naissance et tout cela allait terriblement la manquer.

_Mary Neville Charonne comtesse d' Ashford, tu dois faire honneur à ta famille. Ce mariage est d'une importance cruciale autant plus pour ton frère car cela lui permettra de côtoyer la crème de la haute société.
Grâce à cela , il pourra contracter un mariage avec une fille de haute lignée. alors tu as intérêt à te comporter comme il faut,ne pense même pas à souiller le nom de ma famille. Si tu t'avises avoir une attitude déplacée envers ton mari. Tu seras une épouse docile et passive, est-ce que je me suis fait entendre,dit-il de la façon la plus effroyable tout en lui agrippant le bras.
_ Oui père,dit-elle simplement.
_ tu ne t'exhiberas pas en comme une catin et surtout tu ne parlera que si on y autorise,prend ta mère en exemple.
_ oui père, répondit-elle,

Mary était prête à faire ce qu'on attendait d'elle sans aucune résistance car elle était l'exemple parfait d'une lady anglaise.
Le reste du voyage se poursuit en silence de cimetière, jusqu'à ce qu'ils s'arrivaient chez la modiste qui avait confectionné une vingtaine des robes pour diverses occasions ainsi que des accessoires, des chemises et des déshabillés. C'était la première fois de voir autant d'habits neufs pour la jeune fille et le plus étonnant était que son père ait dépensé autant pour elle.

Leur voiture se dirigeait vers une allée, sa nouvelle demeure était de style médiéval et faite de briques rouges.la voiture ralentissait ainsi elle pouvait admirer le magnifique jardin. Elle descendit en prenant élégamment la main du valet.Aussitôt un majordome se présenta à l'entrée avec un grand respect à leurs égards.

_Le maître,vous attend dans le salon,dit le majordome tout en les conduisant vers le salon.

La maison était richement décorée,on se rendait compte de la situation financière du propriétaire.On y voyait des tableaux de collections, tout au long du couloir. Mary fut introduit dans un salon de couleur vert et doré et à son entrée se leva un homme en tenue de gentleman.

_ Mary Neville,je te présente, Charles Charonne le comte d'ashford ton mari.

C'était donc lui son mari se dit-elle dans son fond intérieur et Charles lui sourit de toutes ses dents en se disant c'est donc elle, Mary Neville tout en la scrutant de la tête aux pieds. Le dé était ainsi lancé la partie pouvait commencer.

Ça continue...

Au-delà de ce que j'aurais pu espérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant