Liberté.

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Assise derrière le bureau de son mari à Londres,la comtesse d'Ashford rédigeait une massive à sa mère pour lui relater ses deux dernières années.
L'esprit de la jeune fille était nébuleux,elle ne savait guère ce qu'elle devait lui écrire . Devait-elle faire le récit de ses souffrances ? Ou devait-elle lui peindre un tableau du bonheur parfait? Elle prit sa plume et la trempa dans l'encre;

Le 20 août 1813

Cher mère, ta fille adorée depuis
Londres.

Londres est une ville immense qui entre en activité aux aurores mais je ne puis profiter de ces divertissements puisque je viens d'arriver.

Durant ces vingt-quatre mois,je n'ai pu vous écrire étant donné que je m'établissais dans mon rôle de comtesse.

Cela ne justifie en rien le fait que je n'aie pas demandé vos nouvelles ou vous en donnez. J'ai tellement de choses à vous dire mais pour cette première lettre , j'aimerai m'enquérir de votre état de santé, et savoir comment est géré le domaine?

P.S. vous allez être grand- mère.

Bien à vous votre fille adorée.

Mary avait revêti une robe de jour de couleur jaune claire qui mettait en valeur ses courbes féminines arrondis par la grossesse,le plus saissant fut sa poitrine qui offrait un spectacle attrayant,cependant la robe ne laissait pas deviner l'état de Mary puis qu'elle était ample.
Enfin prête à se rendre à la poste, elle mit son chapeau et ses gants, lorsque Mme Ford fit son apparition pour lui annoncer une visite.

-Mme.Ford, êtes-vous prête pour notre départ, demanda-t-elle alors qu'elle ajustait son chapeau.

-Naturellement,il ne me reste plus qu'à mettre ma veste cependant vous avez une visite.
-Je pensais avoir un après-midi de libre et que ce n'était que demain que l'assistant de Charles devait venir pour les préparatifs du bal,se plaigna-t-elle.
-Il ne s'agit pas de l'assistant de Milord mais plutôt de M.Bradley.
-OH!, s'exclama-t-elle tout simplement, elle alla vers son miroir pour arranger ses cheveux qui étaient retenus en un simple chignon.

Mary ne s'attendait pas à ce que M.Bradley vienne aussitôt sonner à sa porte, c'était certes vrai qu'elle lui avait permis de la revoir cependant elle n'avait pas pris cette demande au sérieux.
Londres était plus un challenge pour elle qu'un lieu de tourisme néanmoins aujourd'hui elle comptait l'explorer et en profiter, alors pourquoi n'est pas le faire avec M.Bradley qui était son sauveur?

En descendant les marches, Mary trouva M.Bradley qui tenait un bouquet de fleurs.
Alors qu'elle atteint sa hauteur,il lui prit sa main et la porta à ses lèvres.

-Ce bouquet de fleurs est si différent, dit-elle poliment.

M.Bradley eut un demi-sourire.

-Vous avez une drôle de manière de dire bizarre.
-Loin de moi l'idée de vous vexer,ce que d'habitude un bouquet ne fait que d'une seule variété de fleurs.
Cependant le votre,on y trouve toutes les fleurs et on vient à se demander qu'avez-vous fait de l'harmonie ?
-Certes, c'est vrai qu' à première vue,ce bouquet donne l'impression que j'ai arraché les de mon jardin.
Cependant je voulais que chacune des ces fleurs fasse partie de ce bouquet.
-Je pense que vous avez opté pour ce choix puisque vous ne savez pas laquelle de ces fleurs est ma préférée.
-C'est bien là que vous vous trompez, Milady, chacune des fleurs relèvent un trait de votre personne car il serait impossible qu'une variété de fleurs vous définisse.
-La fleur rose blanche que veut-elle signifier?
-Que vous êtes une personne simple aux comportements vertueux.
-Et l'iris?
-Il n'y a qu'à vous regarder pour vous rendre compte que vous êtes l'incarnation de la beauté.
- Et les marguerites?
-On dit que les yeux sont les reflets de l'âme si cela s'avère être vrai, dans ce cas on aperçoit l'innocence et la candeur à travers vos yeux.
Dois-je également vous dire à quoi la fleur rose rouge vous ressemble-t-elle ?

Mary se sentit très gênée,elle n'avait pas pour habitude de fleurette et ce n'était pas une pratique qu'elle s'adonnait avec son époux ainsi elle préférait ramener la conversation vers un chemin moins glissant.

-M.Ford et moi, nous sommes en route pour la poster ainsi je ne pourrai vous accueillir comme il se doit.
-En venant vous voir, j'avais nullement l'intention que nous passions une aussi belle après-midi enfermé dans l'un de vos beaux salons.
J'aimerais être votre guide et je pense que vous n'avez nullement besoin de vous faire accompagner de Mme Ford, ajouta-t-il alors que Mary faisait signe à la gouvernante de se préparer.
-Je crois avoir consenti à cette demande hier et je ne puis m'en déduire.
_ Dans ce cas, hâtons- nous, le temps est propice pour une balade en tête à tête.
_ Vous m'en voyez désolé mais M Ford vient avec nous.Mon mari m'a laissée entre les mains expertes de ma gouvernante et je ne puis aller nulle part sans elle ,lui dit-elle d'un ton sans appel.

Ce qui plut beaucoup Mme Ford puisque malgré la légèreté avec laquelle avait débuté leur relation,sa maîtresse souhaitait enfin rappeler à l'ordre son invité. Sa maîtresse était parfois candide mais on ne pouvait la blâmer, elle n'avait aucune expérience de la vie, on pouvait la comparer à une petite poupée de porcelaine tout juste sortie de sa petite boîte.
M.Bradley était l'unique fils d'un monsieur pour ne pas dire vicomte puisque le frère de son père était un comte,le titre de courtoisie qui devait revenir à son père avait été donné au fils aîné de son frère.
Bradley était son prénom,il n'avait pas de nom puisqu'il ne voulait en rien être lié à son père car ce dernier avait détruit sa mère.

Après la poste,ils allèrent faire le tour de Londres en allant du musée aux cathédrales très appréciées pour leurs architectures,tout cela sous les regards chaponnais de la gouvernante.
Mary ne cessait d'interroger M.Bradley sur l'histoire des ces bâtiments spectaculaires qu'ils avaient eu à visiter.

- La cathédrale de saint Paul fut premièrement construite en bois ainsi elle a été l'un des édifices les plus touchés par l'incendie de 1666 et a dû être reconstruite à différentes reprises jusqu'à devenir le majestueux bâtiment actuel, érigé entre 1676 et 1710.
-Vous allez dire que l'église de Londres a toujours été cet endroit depuis des millénaires?
-Oui et cela depuis l'empire romain.
La dôme est la partie la plus attrayante et elle est composée de trois galeries circulaires.
-Ce qui m'a le plus surpris ce qu'au galerie de murmures, il est possible d'écouter le moindre murmure d'un bout à l'autre du dôme.
-Les moines de l'époque n'avaient pas droit au calomnie,ni au cachotterie, déclara-t-il d'un ton solennel

Mary éclata de rire ce qui fit que tous les regards des passants furent convergé vers elle, puisqu'il était mal vu qu'une femme rit à gorge déployée en public.

-Vous êtes très drôle cher monsieur.
Qu'est-ce qui vous fait penser que la construction d'une dôme empêche aux moines de se livrer à des telles pratiques?
- Je ne sais rien mais je pense que cela avait pour utilité de nous réduire à la vérité.
Voyons,nous sommes si prêts de Bond Street,il y a un excellent bar laitier.
-Je pense qu'il se fait un peu tard,je dois me reposer demain une longue journée m'attend.
-Je ne voudrais pas vous importuner cependant j'aimerais vous offrir un cadeau.

Perplexe, Mary se fit traîner vers une vendeuse de ruban à cheveux.
Il porta son choix sur un ruban rouge à motifs dorés.

-Dès que j'ai aperçu ce ruban, j'ai voulu vous l'offrir.
Il est assorti à votre robe jaune,vous aurez tout air d'une jonquille jaune au trompe rouge.

Mary éclata d'un rire sonore dans le petit magasin ce qui attira une fois de plus les regards.

-Votre obsession à me comparer à tout bout de champ à une quelconque fleur ne cesse de m'amuser, dit-elle une fois qu'elle avait repris son calme.
Suis-je une jonquille sauvage ?
-Ça je ne saurais le dire,il me reste encore plusieurs choses à découvrir sur vous.

Mary sourit allègrement.
La journée fut magnifique. Si durant la journée,la comtesse avait oublié son état,la soirée qui s'annonçait ne cessait de lui rappeler qu'elle devait s'allonger et se reposer.

-Entrez nous allons dîner ensemble.
-Je ne voudrais pas vous retenir aussi longtemps, vous avez l'air extrêmement fatiguée.
Je suis attendu ailleurs également,Milady ajouta-il puisqu'il avait lu de l'insistance dans le regard de la jeune femme.
-Je ne voudrais pas vous retenir,c'est fut un plaisir de passer cette journée en votre compagnie.
-Je ne saurais dire le contraire mais je pense que vous pouvez décupler ce plaisir en m'accompagnant à l'une des nombreuses invitations de bal auxquelles je dois répondre.

Ça continue...

Au-delà de ce que j'aurais pu espérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant