IT WAS WRITTEN

2. KYLE

Kyle.

Bronx

Fait chier, dans quelle merde je me suis encore foutu. A chaque fois que je me dis que je vais arrêter mes conneries avant qu'un truc dégénère et bah c'est déjà trop tard.

C'est toujours trop tard, j'agis à chaque fois avant de réfléchir.

Ma mère me répétait souvent des phrases pas très agréable à mon égard avant qu'elle ne parte avec quelqu'un d'autre. Maintenant je n'ai plus à les entendre mais j'ai l'impression qu'elles continuent de tourner en boucle dans ma tête, je peux même entendre son horrible voix qui accompagnent ses propos comme quoi je ne serais qu'un raté et que je ne ferrait jamais rien de bon dans la vie. On dirait bien qu'elle avait raison cette garce.

C'est ma faute, je lui ai donné raison.

La preuve, je me retrouve dans cette cave avec pour la plupart des inconnus à mes côtés et tout ça à cause de Zachary.

C'est toujours à cause de lui.

Punaise, quand il m'a appelé je n'aurais jamais dû répondre à ce téléphone. Je ne réfléchis jamais avant d'agir et voilà où je me retrouve. J'aurais dû m'y attendre avec lui, à chaque fois c'est la même histoire et même si je connais la musique on dirait que j'ai du mal à suivre le tempo.

je n'en peux plus de cette vie.

Ça m'apprendra...

Une odeur d'égouts et d'excréments se mélange dans l'air, un mixte d'arômes extraordinaires pour mon nez.

Et il y a ce mec-là, qui est devant nous sur une vieille table en bois qui est d'une couleur verte décolorée. Elle me rend dingue car elle n'arrête pas de grincer à chaque mouvements de l'homme.

Il est allongé devant nous, en train de faire une putain d'overdose et je ne sais pas quoi faire pour l'aider. On l'a tapé sur là, sur table, mais ce n'est pas comme si ça allait changer grand-chose.

Je ne sais pas comment ça a pu autant dégénérer, merde ! Il m'appelait juste pour une transaction de base pas pour une overdose.

Mais ça ne va rien changer au fait que je finis par être là comme un gros con en train de regarder le quadragénaire convulser.

Je vois qu'il y a de la mousse blanche qui commence à sortir de sa bouche, et former de petites bulles.

Il se tourne vers moi , et à travers ses yeux, je ressens presque un cri silencieux, une supplique mentale. C'est comme s'il me demandait de l'aider mais que les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche.

Voyant que je ne bouche toujours pas, il finit par ouvrir la bouche. Il essaye de me dire quelque chose mais il s'étouffe presque avec sa propre salive.

Il me fait pitié...

Je n'essaye même pas de faire un effort pour comprendre ce qu'il dit, je suis devant en train de mater cette scène et en ne bougeant pas d'un poil.

Mais au fond je sais pourquoi j'agis comme ça.

C'est parce que j'ai peur, j'ai tellement la frousse que je suis tétanisé, je n'arrive même plus à bouger un seul de mes membres comme si mes muscles étaient tous gelés.

Alors que son souffle agonisant ralentit et que ses yeux cherchent désespérément l'air, je tiens mon souffle. Puis, sa tête retombe brusquement sur le côté, un son lugubre de sa tête contre bois résonne dans toute la pièce si j'ai que des frissons me parcours le corps.