Les rues grouillantes de vie de New York défilent devant mes yeux, tandis que nous nous enfonçons plus profondément dans la ville, passant d'un quartier à l'autre, sans que je puisse véritablement deviner la destination vers laquelle il a choisi de m'emmener. La Skyline majestueuse de Manhattan se dessine au loin, illuminée par les lumières scintillantes de la nuit.
Au moins, je peux me réjouir du fait qu'il ne m'a pas abandonné sur le bord de la route, ce qui, je suppose, constitue un début prometteur.
A un moment j'ai vraiment cru que c'est ce qu'il allait faire.
Mais je me demande quelle est tout de même la décision la plus raisonnable : rester sur le bas-côté toute seule ou être en voiture avec un dealer supplément voleur.
C'est un choix difficile, c'est comme choisir entre la peste et le choléra.
Je sais que ce qui doit passer avant tout c'est ma sécurité et avec lui, même si je ne veux pas trop m'avancer, je pense que c'est tout sauf le cas. Surtout avec ce que j'ai entendu tout à l'heure dans la maison. Je sais que cette conversation entre lui et Léo ne me regardait pas mais je l'ai entendue et je ne peux nier ce que je sais.
500g de drogue c'est pas énorme ou pas... mais ce n'est pas la quantité qui compte, c'est ce qu'il fait à ses heures perdue.
Pourtant, je n'arrive pas à lui dire de faire demi-tour, je n'arrive pas à lui dire "stop" et de me laisser là.
Après tout, je suis déjà en train de toucher le fond. De quoi devrais-je avoir peur ? Ce n'est pas comme si il allait me kidnapper, me séquestrer et me tuer.
Fin je crois..
Et même si c'est la mort qui m'attend je ne la redoute pas, j'en viens même à l'attendre les bras grands ouverts.
J'exagère sûrement en peu, il y a une grande différence entre petit voyou et tueur après tout.
Il faut que j'arrête de me faire des films et de voir toujours le mal partout, je me stress encore plus à penser de la sorte.
J'attends avec impatience le moment où je pourrai enfin retrouver un souffle apaisé, laissant derrière moi ces pensées dévastatrices qui m'envahissent, et me permettre enfin de reprendre le contrôle de ma vie.
- tu m'emmène où ?
Il ne me regarde pas, il fixe la route sans même me répondre. Comme si mes questions ne valaient pas la peine d'avoir une réponse.
Ce qui ne change pas réellement de d'habitude, ce n'est pas comme si c'était l'homme le plus bavard que je connaisse.
- la moindre des choses c'est de me répondre non ? Demandais-je encore une fois en voyant qu'il ne me donne aucune réponse.
- la moindre des choses c'est de te taire non ? dit-il sur un ton calme qui fait froid dans le dos.
Je décide de me taire, non pas pour lui donner raison, mais parce que cela éviterait de me faire passer pour une personne ingrate, sachant qu'il aurait pu me laisser là-bas.
Alors je tourne la tête et je regarde le paysage défilé sous mes yeux tout en repensant à la soirée. Cette même personne qui me parle d'un air détaché et presque méchant est là même qui a voulu m'aider tout à l'heure.
Comment peut-il me mettre un sachet de chips sur la cuisse pour ne pas que les autres remarques mes traces à travers mes collants et puis me parler ainsi ? Il est tellement contradictoire, je n'arrive pas à le suivre et encore moins à le comprendre.
Les rues de l'Upper East Side commencent peu à peu à être remplacées par des rues de plus en plus dépravées et de moins en moins fréquentables.
Pendant environ une vingtaine de minutes, voire même un peu plus, nous roulons en voiture. Je ne suis pas sûr du temps exact, mais finalement, Kyle rentre dans une petite rue et roule plus lentement que tout à l'heure.
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RomanceAccepter cette éternelle solitude, Éva n'a pas d'autre choix. Accepter sa vie et ne jamais rien laisser paraître. Rester la fille forte aux yeux de tout le monde alors qu'à l'intérieur il ne reste qu'une fille brisée. S'en sortir, c'est que Kyle ai...