Dix-huitième tatouage

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Les grandes vacances ont commencé il y a deux jours, vendredi, à dix-sept heures. Mais Tiago s'est fait trainer par ses collègues à une soirée le soir-même et le lendemain, il a décuvé une grosse partie de la journée avant de tomber de sommeil. Du coup, on se voit aujourd'hui et il a toujours l'air d'être dans le brouillard.

La porte ouverte sur son torse dénudé, un short qui lui tombe bas sur les hanches, il baille avant de s'écarter pour me laisser entrer. Ses cheveux sont en bordel, il plisse les yeux et se penche pour déposer un bref baiser sur ma nuque en claquant la porte du pied.

— T'as amené quoi ?

— Ce qu'il faut pour faire un après-midi chill. Pas touche, je siffle en tapant sa main qui tente de fouiller ma poche. Tu as mangé un truc ?

— Une clope...

— Super. Va te doucher, t'habiller, fais quelque chose pendant que je te nourris.

— Mon petit homme au foyer, murmure Tiago en s'éloignant et je lui balance un coussin. Hé ! J'ai raison !

— Je t'emmerde !

— On prend la douche ensemble ?

Je le dévisage alors qu'il sort juste la tête par la porte, grand sourire aux lèvres. Quand il réalise que je ne compte pas le suivre, il le perd et marmonne en laissant la porte ouverte. L'eau s'allume et je vide la poche sur le plan de travail, même si l'envie de me glisser contre lui est là. Rapidement, je lui prépare un petit déjeuner avec café et pain beurré que je mets sur un plateau. Puis je prépare les masques pour cheveux et ceux pour le visage.

J'aurai pu acheter des tout prêt mais j'ai envie de profiter de cet après-midi, de prendre mon temps, de m'occuper de Tiago comme il le fait avec moi. Lorsqu'il revient de la douche avec simplement une serviette nouée autour de la taille, je me demande si je vais vraiment pouvoir résister. C'est encore pire quand il se colle contre moi, ses mains qui passent déjà sous mon t-shirt alors qu'il me vole un baiser.

— Ça sent quoi ?

— Œuf et yaourt.

Ses yeux s'écarquillent tandis qu'il penche la tête vers mon épaule. Sa grimace me plait, j'en profite pour embrasser sa gorge. Un frisson court sur sa peau et Tiago s'écarte de moi. Ses doigts tirent alors sur un bord de sa serviette et nos yeux s'accrochent.

— Avant que tu n'essayes de me tuer, on s'amuserait pas un peu ?

La serviette tombe au sol et je chauffe brusquement. Nu, devant moi, sa peau mate m'attire. Mais je me baisse pour attraper le tissu et m'approche de lui avant de le remettre sur ses hanches. Du bout des lèvres, j'embrasse les siennes avec un sourire.

— Va t'habiller. Petit déj puis je m'occupe de toi.

— J'adore quand tu dis ça...

Je souris un peu plus et il s'éloigne en sautillant, content comme un gamin. Mauvaise pioche, il va vite redescendre de son nuage quand il comprendra que ce n'est pas de son corps, encore moins de ses fesses, dont je parlais. Le plateau qui déborde de bols, je rejoins le salon et le dépose sur la table basse. A la télé, un dessin animé s'apprête à être lancé et je ricane. Super la journée qu'il s'était prévu.

Cornflakes vient alors se glisser entre mes jambes et je lui gratte la tête en jetant un œil à l'aquarium. Batman et Robin continuent de rôder, à l'affût d'une menace qui peut surgir à n'importe quel moment. Faut que je propose à Tiago de renommer son chat en Joker ou le Pingouin. Ce serait plus raccord.

— Alors, on commence par quoi ?

Il tape ses mains l'une contre l'autre et Cornflakes fuit sur le canapé avant de miauler en direction de son maître. Tiago lui jette un regard noir, toujours plein de rancœur envers son chat. Petite pensée pour Ying et Yang, qu'ils reposent en paix. Puis il revient à moi et je lui indique le canapé.

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