Je soupire de bien-être en me prélassant dans la rivière, l'eau qui m'arrive quasiment aux épaules.
Premier mai, Tiago ne travaille pas et comme je suis en pleine révision pour mes partiels, ignorant tout le monde, il s'est pointé chez Tilla pour m'amener ici. Le parc dans lequel on est accueille les familles, dont les enfants sautent dans l'eau à quelques mètres de nous. Des chiens jouent, des gens rient, d'autres se chamaillent, quelques-uns lisent. Au moins, j'ai plus la tête dans mes cours et je respire autre chose que l'odeur de mes clopes.
— Viens ici beauté, susurre Tiago en attrapant ma hanche.
Je m'agrippe à ses épaules, nos corps qui se rencontrent. Son sourire ne laisse aucun doute sur ce qu'il a en tête et je le retiens, mes doigts dans ses cheveux. Il rit doucement en descendant ses mains sur mes côtes, mon dos, avant de les arrêter sur mes fesses. Mon regard parcourt le haut de son corps et je finis par lui poser la question qui me travaille depuis deux heures.
— Tu n'as jamais voulu te faire tatouer ?
Je fais glisser un doigt sur sa nuque alors que Tiago ferme les yeux, ronronnant presque de plaisir. Sa peau est froide mais si douce que c'est un plaisir de venir déposer un baiser sur son épaule. Quand il s'est dévêtu, j'étais surpris de ne voir aucun tatouage sur son corps. J'ai cru que c'était son style, un peu faux mauvais garçon, sexy à souhait.
— Je n'en ai jamais eu l'occasion. Et je ne saurai même pas quoi faire.
— C'est con, ça t'irait vraiment bien.
Un sourire étire ses lèvres sans que je ne sache pourquoi, alors je fronce les sourcils sans cesser de caresser sa nuque. Puis il pince ma cuisse pour me rapprocher de lui et ses dents attrapent ma lèvre quand j'essaye de m'écarter.
— C'est éliminatoire si on n'a pas de tatouages ?
— Ca va le devenir, je grogne en tirant sur ses cheveux. Ta tête d'ange ne te sauvera pas.
— Tatoue-moi alors.
Je hausse un sourcil mais il ne dit rien de plus, penche la tête pour venir embrasser ma gorge. Un frisson parcourt mon dos et je soupire, nichant mon nez dans ses cheveux.
— Tu aimerais quoi ?
— Ce que tu veux, je m'en fous, murmure-t-il entre deux baisers. J'accorde pas un tatouage avec une histoire, fais-moi un truc qui te donnera envie de mon corps. Je sais ! Je veux que tu écrives « mange-moi » sur mon...
— Ferme-la.
Il éclate de rire en s'écartant de moi et je le repousse, mes pieds sur les cuisses, avant d'enfoncer ses épaules sous l'eau. Sauf que ses mains tiennent toujours mes hanches et je m'enfonce dans la rivière aussi. Je me débats en ressortant, inspire vivement et Tiago en profite pour me tirer contre lui. Ses lèvres m'embrassent brusquement, nos langues qui se retrouvent la seconde d'après.
Mes doigts s'enfoncent dans son dos alors qu'il soupire, relâchant doucement la pression sur ma taille. J'aimerai avoir plus de lui, de sa peau, de son corps, mais on est dans un lieu public, où il y a du monde. Alors je m'écarte, mon bras autour de ses épaules, et écarte une mèche de cheveux de son visage.
— Tu n'as vraiment aucun tatouage sans histoire ?
— J'en ai fait un, sur un coup de tête, je réponds en plongeant dans son regard puis j'esquisse un sourire. Je te tatoue « mange-moi » si tu trouves où il est.
Il écarquille les yeux avant de me tirer vers la berge pour qu'on sorte de l'eau. J'explose de rire en forçant sur mes muscles pour l'en empêcher mais il a bien plus de force que moi. Et il râle que je ne lui facilites pas la tâche, ses deux mains autour de mon poignet. On dirait qu'il tracte un animal mort.
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General FictionLyoris a fait de son corps une œuvre qui raconte son histoire. Tiago, lui, est subjugué par toute cette encre qui cache une âme abîmée. Mais ouvrir son cœur, c'est raviver des blessures. Lyoris le sait mais accepte de jouer le jeu quand Tiago comm...