Chapitre 38

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~ Emeraude ~

Dominic est tendu. Il quitte la salle de sport, le téléphone à l'oreille sans pour autant répondre à son interlocuteur. Il n'a même pas dit le traditionnel « allo », il a simplement décroché après m'avoir dit que son père tentait de le joindre.

J'ai bien compris que son père n'est pas un homme fréquentable et que lui et Dominic ne semble pas très proche. L'amertume de Dominic quand il en parle pourrait facilement faire penser que les deux hommes se détestent.

Je termine de m'étirer et récupère ma bouteille d'eau que je vide d'une traite. Je quitte la salle de sport en emportant ma bouteille vide et la serviette de toilette que m'a donné Dominic.

Je monte jusqu'à ma chambre sans le croiser. Mes jambes sont lourdes et j'ai l'impression qu'elle pèse une tonne. Une énorme couche de sueur recouvre la totalité de mon corps alors je décide de prendre une douche.

Je prend le temps de laver mes cheveux. Quand on est allé faire les magasins avec Julie, j'ai fait couper les pointes blondes qui recouvraient autrefois la totalité de mon crâne. Une coloration blonde c'est jolie si on l'entretient. Là, mes cheveux ne ressemblaient plus à rien et avaient grandement besoin d'un coup de ciseau.

La différence me paraît énorme et pourtant la coiffeuse a seulement coupé quelques centimètres. Ma tignasse tombe toujours en cascade dans mon dos, jusqu'à effleurer mes fesses.

Une fois ma douche finit, je m'enroule dans une serviette en coton blanche et essors mes cheveux avec une autre. J'attrape une brosse à cheveux et commencer à démêler mes mèches une à une avant de leur appliquer une crème réparatrice.

Julie m'a donner une lotion qui devrait définir mes boucles alors je suis la notice et « scrunche » mes mèches humides pour en faire de jolies ondulations.

Après ça, j'applique de la crème hydratante sur chacune de mes cicatrices pour qu'elles deviennent plus souples et que la peau soit moins tirée.

J'effleure le pansement sur ma cuisse du bout des doigts. Ça ne me fait pas trop mal mais la plaie commence à me gratter, signe qu'elle est en train de cicatriser.

Dominic a dit qu'elle ne ressemblerait pas à une grosse balafre, qu'elle serait plus jolie que les autres.

Si il s'avait.

Si les cicatrices sur mes cuisses le répugnent, il n'a encore rien vu. Il ne verra rien d'ailleurs, je refuse de montrer à qui que ce soit les horreurs qui recouvrent ma poitrine, mon ventre et mon dos.

Mon reflet dans le miroir attire mon attention. Je laisse tomber ma serviette et ose pour la première fois m'observer totalement nue.

Mes jambes n'ont jamais étaient aussi fines et je me demande comment elles arrivent encore à me porter. J'ai repris un petit peu de poids mais mes os sont toujours très apparents.

Mes doigts effleurent mes côtés. Les balafres qui les recouvrent entièrement me dégoûtent. Dominic a raison elles sont moches.

Ignobles.

Dégoûtantes.

Je me dégoûte. Mon corps me dégoûte.

Don't cryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant