Chapitre 78

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~ Emeraude ~

Et une fausse peau de plus de noircie.

Voilà des heures que je travaille sur mon projet mais je ne parviens pas à le tatouer à la perfection alors je recommence encore et encore pour m'occuper l'esprit et ne pas penser à ce que Dominic et Sydney peuvent bien être en train de faire.

Alors que je relève la tête pour replonger mon aiguille dans l'encre, un mouvement dans mon dos attire mon attention.

- Depuis combien de temps tu es là ?

- Tu devrais être toujours attentive à ce qui t'entoure.

La voix de Dominic envahit la pièce et, malgré la colère que j'éprouve à son égard, elle me colle des frissons qui remontent dans mon dos.

- Pourquoi ? Tu as l'intention de me planter un couteau dans le dos ? Craché-je sans le regarder.

Je l'entend et le sens approcher mais il ne me touche pas.

- Je suis là depuis une bonne vingtaine de minutes, souffle-t-il à mon oreille.

Il me prend tellement par surprise que je rate mon train et dépasse sur plusieurs points.

- Fait chier, râlé-je en éteignant l'aiguille.

- Et pour répondre à ta question : non, je n'ai pas l'intention de te planter un couteau dans le dos.

- Ah non ? Hargné-je, le sentiment de trahison encore trop présent dans mon cœur pour ne pas laisser échapper ma colère. Tu me rejettes, me tourne le dos, m'ignore, baise avec Sydney et oses revenir comme une fleur.

Je me retourne vers lui, aussi blessée qu'en colère. Il s'éloigne en comprenant que je ne plaisante pas, alors je me lève pour lui faire face.

- Est ce que c'est vraiment comme ça que tu me vois, Dominic ? Comme une pauvre idiote présente quand tu en as besoin mais qui ne mérite pas ne serait ce qu'un regard quand ça ne va pas ? Je vaux mieux que ça, Dominic ! Beaucoup mieux que ça ! Un jour tu me demandes de revenir vivre avec toi et le lendemain tu en baises une autre... Tu es affreux, Dominic.

Je me tais en entendant ma voix se briser et m'apprête à quitter la pièce pour ne pas qu'il me voit encore une fois pleurer à cause de lui.

- Laisse tomber... ça n'en vaux pas la peine.

Je suis sur le point de partir qu'une main s'enroule autour de mon poignet et me plaque contre le mur.

- Hurle moi dessus, reproche moi toutes mes actions merdiques, soit en colère contre moi autant que tu le veux, mais ne dis pas que ça n'en vaux pas la peine, qu'on n'en vaut pas la peine.

- Lâche-moi, Dominic.

Je n'ai pas envie de savoir ce qu'il a me dire, j'en ai assez de ses mensonges et des ses excuses de merde mais je ne suis pas assez débile pour ne pas me rendre compte que niveau rapport de force, je peux rester clouée contre le mur aussi longtemps qu'il le désire.

- Non écoute moi d'abord. Je te laisserai me fuir si c'est vraiment ce que tu veux mais tu dois m'écouter avant, s'il te plaît.

Don't cryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant