Chapitre 61

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~ Emeraude ~

J'ai faim.

Voilà la première envie qui me traverse l'esprit en ouvrant les yeux. Ça sent les pancakes et j'ai terriblement faim.

Julie a du rentrer dans la nuit mais je ne l'ai pas entendue.

Guider par mon estomac, je sors de mon lit, enfile un jogging et vais directement à la cuisine.

Je crois que mon corps s'arrête avant même que mon cerveau assimile l'information que lui transmettent mes yeux.

Un homme, torse nu avec seulement un jean qui tombe sur ses hanches, est dos à moi et s'affaire au fourneau. Dominic cuisine en sifflotant avant de se retourner vers moi avec un pancake en équilibre sur une spatule.

Un sourire prend place malgré moi sur mes lèvres et mon cœur se gonfle de façon anormal.

Il me sourit presque tendrement et dépose son pancake sur une pile déjà bien conséquente.

- Bonjour, ma belle. Bien dormi ?

J'ai envie de lui sauter dessus et de me glisser dans ses bras. Voilà la première idée qui me traverse l'esprit. Au lieu de ça, je me contente de sourire un peu plus, de hocher la tête et de lui demander.

- Qu'est ce que tu fais là ?

Il fronce les sourcils et me fait signe de m'installer.

- Tu ne te souviens pas de ce qu'il s'est passé hier soir ?

Les évènement de la veille me reviennent en mémoire de façon très claire. ma crise de panique à cause de l'homme qui grondait son fils, mes larmes qui refusaient de cesser de ruisseler sur mes joues et mon acte irréfléchi et impulsif, c'est à dire appeler Dominic en espérant qu'il vienne m'aider.

Il l'a fait.

Dominic n'a pas hésité une seule seconde à me rejoindre. Pire, il était inquiet pour moi, malgré mes larmes je pouvais entendre son empressement et son inquiétude à travers le combiné. Je me souviens avoir passer de très longues minutes dans ses bras, avec la sensation d'être enfin en sécurité, puis il m'a ramené chez Julie et m'a mise au lit. Oui, je me souviens bien de la soirée dernière, surtout quand il m'a aidé à me déshabiller et qu'il se moquait de moi.

- Merci d'être venu, lui soufflé-je en m'essayant autour de la table de bar.

Il m'adresse un grand sourire, se retourne une seconde avant de poser l'assiette sur la table.

- Il n'y a pas de soucis. Tu as eu raison de m'appeler. Tu aimes le sirop d'érable ?

Je hoche la tête alors qu'il met plusieurs pancakes dans une assiette et les recouvre de sirop.

- Qu'est ce que tu faisais dehors, toute seule alors qu'il faisait nuit ?

Sa question ne sonne pas du tout comme un reproche, il se contente simplement de faire la conversation et de me parler alors je lui répond honnêtement.

- J'aime bien marcher toute seule. Et il ne faisait pas nuit au début, je regardais des enfants jouer et...

J'hésite, pas franchement sereine pour lui parler de la panique et la peur qui m'ont envahit en entendant l'homme crier.

Don't cryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant