Don't cry

Chapitre 70

~ Dominic  ~

Je suis déjà installé derrière mon bureau quand Emeraude me rejoint. J'entends ses pas derrière la porte avant qu'elle toque.

- Entre ma belle, c'est ouvert.

Elle apparaît dans l'embrasure, une assiette de cookies encore chauds dans les mains et un paquet de comptes en gourde coincés sous le bras.

Elle est folle avec ses compotes !

- Est ce que je peux te déranger juste un peu et après je ne t'embêtes plus ?

Elle affiche une moue désolée que je voudrais pouvoir effacer en collant mes lèvres sur les siennes.

- Je te l'ai déjà dit : tu ne me déranges pas ! Qu'est ce que tu veux ?

Elle s'approche du bureau, mes yeux posés sur sa silhouette fine qui s'avance, un peu hésitante, vers moi.

- Tu aurais un chargeur ? J'ai laissé le mien chez Julie et ma batterie est à plat...

Avec un sourire, j'ouvre l'un des tiroirs du bureau et lui sort ce qu'elle désire avant de lui tendre.

- J'ai un autre truc à te demander ?

Émeraude semble hésiter encore plus qu'il y a deux minutes alors je fronce les sourcils en lui faisant signe de poser sa question.

- Je pourrais euh... t'emprunter un livre ?

En comprenant où elle veut en venir, je lui adresse un sourire rassurant et me lève.

- Oui, bien sûre que tu peux. Je vais t'ouvrir la bibliothèque comme ça tu pourras y aller quand tu veux, ok ?

Nous allons ensemble jusqu'à la porte pendant qu'elle me répond :

- D'accord, merci. Je ne fouillerai pas dans tes papiers.

Qu'elle se sente obligée de le préciser me mets mal à l'aise. Ca fait des jours que je la sent en confiance avec moi et la j'ai l'impression d'avoir fait dix pas en arrière dans notre relation. Je ne lui ai pas proposer une seule fois de venir chez moi mais hier c'est elle qui m'a demandé de venir ici. J'appréhendé sa réaction et je ne voulais pas qu'un malaise s'installe entre nous. Mais entre ma gourde de ce matin et son malaise, je ne sais pas trop comment réagir.

Emeraude rentre la première, son expression est la même que la fois où je lui ai permis d'entrer ici. Un émerveillements sans nom éclaire tout son visage bien qu'elle connaisse les lieux et sans aucune hésitation, elle s'approche des étagères.

- Je trouve toujours ça aussi beau, chuchote-t-elle en passant ses doigts sur les livres.

En silence je m'approche d'elle et l'enlace d'un bras. Emeraude sursaute légèrement à mon contact puisque je la sors de ses pensées mais elle tourne son visage vers moi et me sourit.

- Est-ce que tout va bien entre nous ? lui demandé-je.

Son sourire s'efface, remplacé par une mine plus sérieuse.

- Oui, enfin je crois. Tu trouves qu'il y a un truc qui ne vas pas ?

- Je te sens... mal à l'aise, ou du moins, moins sure de toi que toute à l'heure.