Chapitre 13: Espoir de vie

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-Il vit encore! Il y a encore de l'espoir! Il y a encore un faible battement...je l'ai sentie! déclara Angélina, les iris luisants de détermination et d'espoir.

Tous les regards convergèrent vers la belle brune, hormis Esteban qui continuait à sangloter contre son père d'âme.

-Tu as sans doute raison, Angélina, releva Léa. Ses blessures sont en train de se soigner petit à petit maintenant que ta larme est entrée en contact avec ma magie. Une étincelle de vie le raccroche encore et l'empêche de partir.

-Alors, il faut l'amener à l'infirmerie pour cautériser toutes ces plaies, dit Isabella en essuyant ses yeux et en se levant.

Les ronces avaient fini par disparaitre et les élèves de l'accadémie se retrouvaient les uns les autres. Pedro et Sancho virent ce qui est arrivé à leur capitaine et ami. Des perles mouillèrent leurs joues alors qu'ils se serraient dans les bras l'un de l'autre et sanglotaient. La petite guérisseuse demanda à des apprentis chevaliers de soulever le corps du mercenaire. Un apprenti posa sa main sur l'épaule d'Esteban et lui dit qu'ils avaient besoin qu'il se dégage du marin pour qu'ils puissent soulever ce dernier, mais l'élu repoussa sa main.

-Je ne quitterai pas, Mendoza! répliqua le garçon, des larmes de chagrin continuant à dévaler le long de ses joues. 

Dehors, le ciel prit une teinte orageuse et fut maquillé de nuages gris lançant des éclairs féroces et violent. Étonnée, la fée du coeur fixa le ciel avant de se tourner vers son cousin dont les émotions avaient pris le dessus. Elle lui adressa un regard compatissant avant de poser ses mains sur ses épaules.

-Esteban, je sais que tu veux rester auprès de Mendoza, mais nous devons de toute urgence l'amener à l'infirmerie pour tenter de le réanimer. Ses blessures se cicatrisent petit à petit, mais Léa pourrait avoir besoin de l'aide des guérisseurs ou de sa mère pour le réveiller.

Le petit brun finit par hocher la tête avant de se dégager du corps du capitaine espagnol. Les apprentis chevaliers le soulevèrent ensuite et l'amenèrent vers l'infirmerie- qui était heureusement très proche du lieu où s'était passée l'attaque-avant de placer le stratège sur l'un des lits. La fée de la guérison les remercia et les pria de s'en aller. Seule la belle brune resta avec la jolie fée.

Assis dans la salle d'attente, Esteban fixa le vide, le visage strié de larmes et du sang. Ses mains étaient aussi tâchées de ce liquide visqueux. Le sang de Mendoza. Zia vint le prendre délicatement par les épaules et l'amena près de la cheminée où un feu était allumé pour lui apporter un peu de chaleur et apaiser ses tremblements. L'Atlante voulut débattre et aller rejoindre son mentor, mais il n'avait plus aucune force. Un profond vide avait emprisonné son coeur. Le fils de la lumière sentait une profonde culpabilité s'immiscer dans ses veines. La vie de Mendoza était en danger à cause de lui. S'il n'avait pas eu à le protéger, Mendoza n'aurait pas été blessé et ne serait pas dans cet état. 

Il leva les yeux pour voir Isabella assise dans un coin, seule et la tête baissée. Son visage était ravagée de larmes. Sabine lui pressait gentiment les épaules en guise de réconfort. La belle Inca passa ses bras autour de lui et l'attira dans une douce étreinte. Le garçon se sentit touchée par la présence et le réconfort de sa bien-aimée. Il enfouit son visage contre son cou et sanglota silencieusement. Zia lui caressa les cheveux et lui embrassa le haut de la tête.

*

-A-t-il encore une chance de survie? demanda la Grande Prêtresse à la Grande Guérisseuse.

-Je l'ignore, sa respiration devient de plus en plus faible. Seul un dernier battement garantit sa survie, répondit Sandra.

Angélina pressait tendrement les épaules de Léa dont l'inquiétude et l'impuissance rongeaient son visage. La guérisseuse avait réussi à soigner les blessures du bel homme mais la douleur se trouvait encore logée dans le corps de l'Espagnol et sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Le don de la vie des héritières ne semblait avoir aucun effet contre le pouvoir de la mort d'Angélica qui se trouvait dans ses balles qui aspiraient les forces vitales.

-On peut encore faire quelque chose? questionna la fée de la guérison.

-Tu en as déjà beaucoup fait, Léa. Ce qui est très bien, mais aucune magie ne peut plus rien faire.

-Il doit forcément encore y avoir une solution. Je refuse de me résigner au fait qu'il soit impossible de sauver Mendoza, rétorqua Angélina, déterminée.

-Moi non plus, ajouta Léa tout aussi déterminée.

Les deux femmes échangèrent un long regard avant de pousser un long soupir triste. 

-Nous allons voir ce que l'on peut faire. En attendant, je vais prier tous les dieux et toutes les déesses pour qu'il ne nous quitte pas et Sandra verra quoi faire avec les guérisseurs, déclara Pauline.

Les deux amies sourirent à leurs enfants avant de s'en aller. La belle étoile serra sa petite rose dans ses bras et la plaça sous son menton. Jamais la sublime guerrière ne s'était sentie aussi impuissante de toute sa vie. Une larme coula le long de sa joue et atterrit sur la tête de son amie. Soudain une vision traversa l'esprit des deux héroïnes, prédisant un dernier espoir de vie pour le mercenaire. Elles échangèrent ensuite un regard verni d'inquiétude et de choc avant de se regarder en hochant la tête d'un air entendu et déterminé. Elles savaient quoi faire désormais.

Quelqu'un toqua subitement à la porte. Léa se leva pour l'ouvrir, laissant apparaître Esteban, les yeux rougis et les joues encore humides. Les coeurs des deux splendides héritières se nouèrent à cette vue.

-Est-ce que Mendoza est...

-Non, Esteban. Il vit encore, mais..., commença l'atlantienne avec de se figer, ne sachant plus comment continuer.

-Il n'y a presque plus d'espoir, c'est ça?

Les deux jeunes femmes déglutirent, hésitantes. Le petit brun les fixa un instant avant de se diriger vers son père adoptif. Voir Mendoza d'une pâleur cadavérique et fantomatique serrait le coeur du garçon dont les iris se cristallisèrent.

-Esteban, je crois que nous pouvons encore essayer de sauver Mendoza, décréta Angélina.

Une lueur d'espoir-bien que faible-s'alluma dans les orbes marron du jeune garçon. Il croyait en les deux héritières de magie pure et savaient qu'elles pouvaient accomplir des miracles. Une infime certitude s'imprégna dans la conscience du petit brun. Il savait qu'il ne serait pas déçu par les deux belles.

Une perle cristalline était restée échouer sur le magnifique visage de la sublime guerrière. La guérisseuse l'attrapa et y lança un souffle de magie. Un halo rose enveloppa la paillette salée et la fit s'envoler vers la joue du mercenaire. Une lumière dorée se mit à se répandre dans toute la salle et prit la forme d'une étoile avant d'entrer dans le corps du capitaine, l'enveloppant d'une douce chaleur.

Angélina sentit subitement un martèlement dans le coeur du bel Espagnol. Celui-ci ouvrit faiblement les yeux, son visage reprenant des couleurs.

-Esteban? Angélina? Léa?

Le fils de la lumière, des perles de joie humidifiant ses joues, sauta dans les bras de son père de coeur. Ce dernier lui rendit doucement l'étreinte et adressa un petit sourire de reconnaissance envers les fées du coeur et de la guérison. Celles-ci adressèrent un doux sourire attendri à l'intention de leurs deux amis avant de s'en aller pour laisser l'élu et le navigateur entre eux.

-Mendoza..., je suis totalement désolé...Tout est de ma faute...Tu as failli mourir en me protégeant, dit le fils de la lumière, au bord des larmes, en baissant la tête.

-Non, c'est totalement faux. Ce n'est pas de ta faute, mon garçon, rétorqua fermement le bel homme en soulevant le menton de son protégé.

-Mais...

-Pas de mais, Esteban. C'est ma mission de te protéger peu importe le prix à payer.

-Je ne veux pas te perdre, Mendoza! s'exclama Esteban en retenant ses sanglots.

Le capitaine espagnol se tut, ne sachant quoi répondre. Lui non plus ne voulait pas qu'il arrive malheur au garçon auquel il s'était attaché et qui était comme un fils pour lui. L'Atlante avait déjà vu son monde s'effondrer en mille morceaux lorsqu'il avait appris la mort de sa mère, il ne méritait pas de telles douleurs. Il le serra dans ses bras, le laissant fondre dans une chaude étreinte, et posa son menton sur ses cheveux, la conscience tourmentée par profond malaise et un noeud de culpabilité enserrant son ventre.



Chroniques des cités d'or: Partie 2-Lumière contre TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant