Chapitre 11

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Karma

Le regard perdu dans le vide, je serrais la main froide d'Omamori dans la mienne. Cela faisait deux heures que je l'avais allongée dans le lit, deux heures que je ne bougeais pas d'un poil.

Une heure qu'elle tenait fermement ma main dans la sienne.

Doucement, je me retirais de sa prise. Je devais m'éloigner quelques minutes. Elle me rendais complétement barge. Et qu'est-ce que j'aimais ça.

Les yeux rivés sur les arbres pouvant être vus par la baie vitrée, j'entendis Omamori gindre.

Mon corps répondit automatiquement et en un quart de seconde, je me retrouvais dans l'encadrement de ma porte.

Omamori était toujours allongée, tremblante et bougeant dans tous les sens comme si elle se débattait. Ses paupières étaient froncées et ses joues s'humidifiaient.

Prudemment, je m'asseyais à côté d'elle. A peine ma main eut effleurée sa peau, qu'elle se réveilla. Sa respiration était courte et ses yeux écarquillés. Ses pupilles balayèrent la pièce avant de rencontrer les miennes. Ses yeux retrouvèrent leur petite forme.

Sa main saisissait mon haut tellement fort que l'arrière de mon col m'appuyait sur la nuque.

Comprenant son état panique, je la prenais dans mes bras la faisant lâcher un petit cris de surprise.

-"Qu'est-ce que ... tu fais ?" Dit-elle d'une voix courte.

-Je te sors d'une pièce chaude alors que tu as des bouffées de chaleurs insupportables.

La serrant contre moi, je tapais dans la porte de la salle de bain. Lorsque je m'approchais du tabouret, Omamori secoua violemment la tête et s'enfouit dans mon épaule. 

-"D'accord. Je ne m'éloigne pas." 

J'attrapais le coussin du tabouret et le posais sur la vasque de l'évier. Je redressais Omamori et l'asseyais sur le coussin. Elle gardais ses bras enroulés autour de ma nuque, me forçant à rester près d'elle. 

Avant d'ouvrir le placard, je décalais ses jambes sur le côté gardant ma main dessus, faisant en sorte de ne pas briser le contact physique. 

Je passais le gant de toilette sous l'eau tiède et le collais contre le front d'Omamori.

Ses yeux se fermèrent et ses épaules se relâchèrent.

Ma main glissa sur sa joue, ses iris rencontrèrent les miennes et mon regard dévia sur ses lèvres et se bloqua dessus.

Les tremblements avaient laissés place à des frissons le long de sa peau.

Machinalement, mon visage s'approcha du sien. Sa main sur mon haut tira dessus m'attirant vers elle. Nos lèvres se frôlaient presque.

Ma chaleur corporelle augmenta, m'étouffant. Le besoin de l'embrasser me comprimait les tripes.

Le gant tomba de ma main s'écrasant sur sa cuisse, la faisant brusquement reculer.

Mon regard tomba, gêné de ce qui aller se passer. Pourtant, lorsque mes yeux se posèrent sur elle, ses iris me fixaient, ses joues étaient rouges sang, et ses doigts touchaient ses lèvres.

Cette vision brûla mon bas ventre, et mon envie de poser mes lèvres sur les siennes était déchirante.

-"J'ai l'impression que mon ventre va exploser. Et... Mes lèvres me brûlent..." Chuchota-t-elle.

Oh putain Omamori.

Ses yeux s'agrandissaient comme si elle se rendait compte de ce qu'elle venait de dire. Ses traits s'abaissaient subitement. 

MéphistophéliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant