Chapitre 14

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Quelque part au Japon, 15 ans plus tôt,

La pénombre des cieux nocturnes assombrissait les arbres, ainsi qu'un bâtiment d'un blanc inapproprié en ces lieux comblés de verdures du sol aux pointes de branches de hauts pins de la forêt Aokigahara. 

Des cris aiguës résonnaient entre les murs blafards de la bâtisse.  Le corps inerte d'une femme résidait sur les draps accordés aux murs de la pièce. Son nourrisson pleurant dans son landau balançant de chaque côté tapant contre les barreaux du lit.  

Un homme hurlait de rage, retenu par des agents vêtus de noir, à genoux. Son regard fixé sur le corps sans vie de sa femme, et son enfant dont les joues baignaient dans les larmes. 

Les agents relâchèrent leur prise et l'homme se jeta sur le landau soulevant sa fille dans ses bras contre son torse. 

Sa main glissa sur la joue froide de sa bien aimée, la pulpe de ses doigts caressant sa mâchoire. Sa prise se resserra autour de leur enfant et il murmura :

-"Bonne nuit, ma chérie."

Il apposa ses doigts sur ses paupières et les ferma. 

***

14h 34

Assise sur le petit lit au milieu de la petite pièce. Je regardais mes mains se contracter et se détendre sur les draps blanc.

Tout était blanc ici, les murs, le sol, les meubles, et même ma robe.

Ma main se mit à trembler attirant mon attention sur le bandage l'enveloppant. Je sursautais lorsque la porte claquait contre le mur, grande ouverte.

Un homme habillé de blanc lui aussi, posa un plateau au sol et referma la porte, faisant attention à la verrouiller.

Mon corps frêle d'enfant de cinq ans se leva du lit, manquant de chavirer sur le côté. Je m'accroupis devant le plateau. Purée et soupe. J'avalais un sanglot et grimpais à nouveau sur le lit.

Quelques heures passèrent, je crois, ou quelques jours, le temps passait sans que je ne le comprenne. La porte s'ouvrit sur une femme, toujours la même, vêtu d'une blouse blanche, de gants blancs, d'un masque blanc et d'une charlotte, blanche.

Je me redressais sur le lit, l'observais un moment avant de souffler et de me lever. Passant à côté de la femme, qui tapait du pied d'impatience.

Je reçus un coup dans le bas du dos, me faisant prendre quelques pas en plus. J'enterrais ma tête entre mes épaules et avançais la tête basse. Mes mains contractées sur les pans de ma robe, marquant ma peau des lignes du bandage.

La grande porte s'ouvrit laissant un nuage s'échapper. Soufflant dans mes cheveux aux tendances violettes.

Les bous noirs de mes doigts laissaient des traces sur les tissus. Cassant ce blanc écoeurant sur ma robe. A petits pas, j'entrais la grande salle. Mes maigres jambes tremblaient, bien plus que simplement à cause de mon poids.

Les yeux rivés sur le sol, je passais entre les médecins qui mettaient leurs gants en me regardant de haut.

Je tentais tant de bien que mal de monter sur le lit au milieu de la pièce. N'étant pas assez rapide à leur goût, je reçus une claque à l'arrière de la nuque.

La douleur traversa tout mon corps, créant la peur et engendrant l'adrénaline suffisante pour me faire grimper sur la surface froide.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 26 ⏰

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