Chapitre 5 : les Maisons de Guérison

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Tu ne sais pas combien de temps tu es restée comme ça, inerte, dans le noir, et un bourdonnement incessant pour seule compagnie. Les premières choses qui annoncent ton réveil est une mélodie que tu entends, près de ton oreille. Elle si est douce et si triste. Quelqu'un chante pour toi ? Non, c'est impossible.

Puis tu sens qu'on te prend la main, et un air pur qui rentre soudainement dans tes poumons te ramène à la vie en un instant. Tu sens à nouveau ta poitrine se soulever à un rythme normal, et tu reprend possession de tes sens.

??? : (ton nom) ...?

Tu ouvres difficilement les yeux et te redresses. Un mal de tête te vrille le crâne et brouille ta vision, mais tu vois que tu te trouve dans une chambre, et plusieurs personnes sont autour de toi.

Brusquement, tu sens qu'on t'enlace avec force, et quelques mèches couleur or pâle tombent sur ton visage. Tu ne vois plus rien car ta tête est enfouie dans le torse de la personne. Mais tu sais qui te serre contre lui, et tu reste immobile, étonnée.

Au bout d'une -trop courte- minute, il desserre son étreinte et te regarde droit dans les yeux. Tu distingue sur son beau visage des marques de fatigue et d'inquiétude ; le regard terne, la pâleur grisâtre inhabituelle de son teint.

Assis sur le bord de ton lit, il te murmure, l'air on ne peut plus soulagé :

Legolas : J'ai cru... J'ai cru que vous étiez morte...

Tu ne sais pas quoi répondre devant ses yeux brillant de larmes qu'il a l'air de contenir depuis des jours.

Une femme s'approche de toi et te demande doucement :

femme : Comment vous sentez vous, mademoiselle ?

Toi : Bien... enfin je crois... J'ai mal au crâne.

femme : Alors tout va bien, dans quelques heures les douleurs auront disparues.

Puis elle repart, l'air affairé. Tu reportes ton attention sur l'elfe à ton chevet. Tu remarques qu'il te tient toujours la main, et tu rougis un peu en demandant :

Toi : Qu'est ce que c'est que cet endroit ?

Legolas : C'est les Maisons de Guérison de Minas Tirith. Vous y êtes depuis trois nuits et deux jours, sans livrer le moindre signe de vie. (Il soupire) Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis apaisé de savoir que vous n'êtes pas... enfin...

Toi (pensées) : Je dors depuis autant de temps ???!!!!

Tu serres sa main un peu plus fort et il t'adresse un petit sourire.

Toi : Et vous, vous n'avez rien ?

Legolas : Non, seulement quelques égratignures. Rien du tout comparé à ce que vous avez reçu.

Tu portes ta main au dessus de ta tête, et tes doigts rentrent en contact douloureusement avec une bosse de la taille d'un oeuf de poule.

Toi : Tant mieux. Et qu'en est-il des autres ?

Legolas : La Dame Eowyn et Merry, sont ici aussi ; ils ont tué le Roi Sorcier d'Angmar. Son mal s'est diffusé en eux, mais il sont presque guéris. Il y a aussi Denethor qui est mort en essayant d'emporter son fils Faramir gravement blessé avec lui sur un bûcher.

Tant de nouvelles déstabilisantes t'étourdissent. Eowyn et Merry ? Tué de Roi Sorcier ? Comment ? Et puis il était de notoriété publique que Denethor préférait son premier fils, Boromir, à son deuxième fils, Faramir. Mais de là à essayer le le tuer ?

Toi : Et Gimli, comment va-t-il ?

Gimli : Je vais bien merci. Je sais que je suis un nain, mais il est honteux d'ignorer ma présence de la sorte.

Tu tournes la tête vers l'encadrement de la porte et tu vois le nain afficher un sourire réjoui.

Toi : Oh, pardon, je ne vous avais pas vu !

Malgré son affirmation, tu remarque un gros bandage sur son bras. Tu lui fais remarquer :

Toi : Mais vous n'avez pas l'air de vous en être sorti indemne...

Gimli : Oh, ça ? C'est déjà de l'histoire ancienne !

Toi : À la bonne heure. Et Aragorn ?

Gimli : Il va bien, comme toujours. Il fait le tour des chambres pour aider à soigner les blessés. C'est grâce à lui, que vous êtes revenue à vous !

Legolas : Oui, car on dit que "Les mains du roi sont celles d'un guérisseur". L'air pur que vous avez inhalé était de l'infusion d'athelas.

Il désigne un petit bol sur la table de chevet. Il est plein d'une eau fumante, à la surface de laquelle flottent de petites feuilles froissées.

Toi : Et...

Tu redoutes de poser la question.

Toi : Qui est mort ?

Legolas : Le Roi Theoden. Et beaucoup de ses soldats. Mais l'aide que nous ont apporté les Mort a été décisive. Sans eux nous étions perdus.

Un silence s'installe.

Legolas : Bon, vous devez avoir faim. Je vais vous chercher de quoi manger.

Il se lève du lit, et part d'un pas pressé, mais toujours aussi aérien. Une fois l'elfe parti, le nain te confie, presque à voie basse :

Gimli : Il vous a veillé, pendant les trois jours. Sans dormir, ni manger. Je pense affirmer sans me tromper qu'il tient beaucoup à vous.

Tu es heureuse d'entendre cette confidence, mais aussi un peu gênée qu'il se soit privé comme ça, rien que pour rester à tes côtés alors même que tu étais inconsciente.

Toi et Gimli restez un moment silencieux, jusqu'à ce que Legolas arrive, les bras chargé de provisions : du pain, des flasques d'eau, de la viande séchée, des oeufs durs, du fromage, des noix et des fruits secs.

Toi : Oulà ! Vous avez dévalisé les gardes-manger ?

Legolas : Il faut ce qu'il faut, pour quelqu'un qui n'a pas mangé depuis si longtemps !

Toi : C'est vrai, c'est pour cela que j'aimerai que vous partagiez ce repas avec moi.

Il te regarde d'un air interloqué, puis lance un regard accusateur à Gimli, qui lui répond par son plus beau sourire.


Legolas x reader La dernière quête (tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant