Chapitre VIII

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Ton amour est sauvage pour moi, il brise toutes mes peurs. Il chasse chaque petit doute qui tente de s'emparer de mon cœur.Garde-moi enraciner dans ton amour et que je puisse comprendre la sublime vérité que ton amour est ma plus grande défense, Seigneur. 

Finie Ha-eun en se relevant, car elle était à genoux pour prier.

Elle décida d'aller se balader sur la plage, une habitude qu'elle avait prise depuis un moment déjà.Elle aimait marcher sur ce sable fin qu'elle comparait à l'amour de Dieu pour elle, un amour qui n'avait pas de fin. De la même manière que personne n'était en mesure de compter les grains de sables qui sont au bord de la mer, personne ne pouvait mesurer la hauteur, la largeur et la profondeur de l'amour de Dieu. Car il est sans limites, il s'étend d'âge en âge.

Il ne dépend que de lui-même, effectivement l'amour a un nom, et c'est celui de Jésus-Christ. L'amour est une personne.

Et elle se plaisait à se remémorer à quel point elle est aimé lorsque les souvenirs qu'elle pensait être enterrés refaisaient surface.Dès fois, il y a des souvenirs qui revenaient tels des flashs, elle ne se remémorait ces derniers que lorsqu'ils apparaissaient. 

Peut-être que le traumatisme était trop grand, au point où elle avait sauvegardé ces souvenirs en elle inconsciemment, de peur de les affronter. Elle avait fini par saisir que son cas était bien trop compliqué pour que tous ces souvenirs disparaissent aussi rapidement que le brouillard du matin.

Même si elle voulait oublier ces souvenirs très peu réjouissants, son corps, lui, se souvenait et se souviendrait encore de ces tortures. Les souffrances qui lui avaient été infligées dans son corps demeureraient incontestablement ancrées dans son être et elles parleraient certainement très fort lorsqu'elle voudra oublier, en guise de rappel. Sa mémoire pourrait effacer quelques souvenirs, mais la mémoire de son corps ne sauraient effacer ce qui l'avait transformé profondément. 

Elle s'installa sur le sable , elle ramena ses deux genoux contre elle en ayant les yeux fixés vers les vagues qui venaient s'écraser non loin d'elle. Elle se mit alors à comparer ces vagues aux difficultés auxquelles elle faisait face depuis son couronnement.

Ce jour, elle voulait le garder à jamais dans sa mémoire.Tout le monde semblait se réjouir du fait que le roi se soit enfin décider à se marier. Il allait définitivement se défaire du surnom qui lui avait été attribué par la presse:« l'éternel célibataire». Bien avant son union, le peuple commençait sérieusement à s'inquiéter pour la succession au trône.

Et lorsqu'il fit l'annonce de son mariage , ils avaient reçu la nouvelle d'une manière exceptionnelle. Mais, lorsqu'ils surent qui était la nouvelle reine, ils n'avaient plus du tout le même comportement. En effet, Ha-eun était légalement une citoyenne du Royaume de Corée, mais son passé paraissait vouloir mettre une barrière entre elle et ce peuple qui était terrifié à l'idée que la Corée du Nord attaque leur pays à cause de la reine.

Par ailleurs, Ha-eun ne se considérait désormais plus comme une citoyenne nord-coréenne depuis que ses pieds avaient foulé le camp de concentration de yodok.Lorsque l'on rentrait dans le camp, les gens étaient comme des troupeaux. Il n'y avait plus d'identité, ce n'étaient plus des hommes, des êtres singuliers avec des caractéristiques qui faisaient d'eux des hommes.

Alors, comment pouvait-elle oser se considérer citoyenne d'un pays qui n'avait aucune considération pour sa population? Un pays dont le dirigeant était dépourvu d'humanité.Elle aurait voulu rayer ce pays de ses pensées au quotidien, mais elle ne pouvait guère faire une telle chose. Ce n'est pas parce que l'on avait essayé de la déshumaniser qu'ils avaient atteint leur but. Elle ne pouvait pas ignorer les nombreux chrétiens qui vivaient dans la peur, la peur que l'on sache qu'ils sont chrétiens et qu'ils soient envoyés dans les camps.

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant