Chapitre XVII

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-Qu'insinues-tu ?

- à toi de me dire ce que tu as fait ce soir pour que tu te retrouves avec la blessure d'une balle dans la poitrine.

- Je ne suis blessé que légèrement, j'avais un gilet pare-balles.

- Je pense qu'il est plus judicieux que tu t'endormes, tu m'expliqueras tout, une fois réveillé. Parce que je suis vraiment en colère et je ne veux pas que ma colère me dicte mes propos.

Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, elle lui fit signe de se taire. Puis, l'intima à se coucher tandis qu'elle se leva pour aller s'asseoir sur un siège non loin du lit. Elle se recroquevilla sur elle-même, en rapprochant pour cela ses genoux jusqu'à poser sa tête sur eux.

Elle pleurait silencieusement, un flot d'émotions contradictoires l'assaillaient. Elle était en colère, frustrée et même temps soulagé qu'il soit de retour vivant. Elle voulait savoir ce qu'il s'était passé, mais elle avait peur de comment elle pourrait réagir.

Elle avait peur de dire plus qu'il ne fallait. Elle avait l'abominable impression d'être écartée des affaires importantes qu'ils étaient censés régler ensemble. Emprunt à une vive colère, elle quitta la chambre pour aller se servir ce verre dont elle avait été empêchée de prendre suite à l'apparition subite du roi.

Elle s'installa sur le canapé en priant que le roi ne sorte pas de la chambre. Elle n'arrivait pas à dormir jusqu'à rester éveillée jusqu'à quatre heures du matin. Elle avait fini par se réfugier dans la chambre de Su-yeon qui dormait très profondément. Elle caressa furtivement sa joue alors qu'une larme s'achemina vers le lit.

Elle ravale ses larmes, puis se coucha près de sa fille, cette fille qu'elle avait faillie perdre. Peut-être que c'était cela qui avait motivé le comportement de son époux ? Était-ce l'amour qu'il avait pour son enfant qui l'avait poussé à agir ainsi ou bien était-ce le désir de vengeance ?

Elle n'arrivait pas à déceler ce qui avait bien pu le faire agir de la sorte. Et elle était si en colère qu'elle n'avait même pas envie de voir le bout de son nez. C'est pourquoi elle avait pris le risque de sortir non loin de la maison en prenant bien soin de se couvrir la tête de sorte qu'on ne puisse deviner son identité.

Elle s'acheta un grand bouquet de fleurs de jacinthes qu'elle prit plaisir à humer leur odeur enivrante sur le chemin du retour. Le paysage était vraiment splendide en hiver dans cette partie du pays, c'est pourquoi c'était sa période favorite.

À son retour, elle vit le roi qui était debout, attendant son arrivée. Elle le contourna sans lui accorder un regard, pour aller déposer les fleurs dans un vase, de quoi redonner du charme aux lieux.

- Pourquoi es-tu partie sans ton téléphone ? Je me faisais un sang d'encre pour toi.

Elle ne fit aucun cas de lui, alors qu'elle se dirigeait dans la cuisine pour préparer un petit déjeuner copieux pour sa fille.

- Pourquoi tu ne me réponds pas ? S'enquit-il en s'approchant d'elle.

Elle découpait les fruits sans lui accorder un regard. Elle n'avait guère envie d'entamer une quelconque discussion avec lui. Alors, elle se contenta de dresser impeccablement les fruits, en ayant la ferme intention de ne pas se laisser convaincre par lui.

-Joesonghabnida, s'excusa-t-il en longeant sa main pour caresser furtivement sa joue. Mais, elle s'éloigna de lui pour ensuite revenir avec Su-yeon qu'elle installa dans la salle à manger pour la nourrir, mais cette dernière ne voulu point être nourri. Elle la laissa alors manger seule, tandis qu'elle prit une fleur pour la humer.

- Pouvons-nous parler ? L'interrogea le roi, appuyé contre un mur en portant un regard indescriptible sur elle.

- Je ne suis pas prête à entamer une discussion, répliqua-t-elle après un long silence qui avait semblé une éternité pour le roi.

Il ne s'attendait pas à ce que la jeune fille réagisse ainsi. Il pensait qu'elle allait comprendre sa manière d'agir, mais il s'avérait qu'il avait tort. Elle paraissait bouillonner de colère, elle était cernée comme si elle n'avait pas dormi depuis des jours.

- J'aimerais m'excuser Ha-eun, parce qu'à en juger par tes expressions faciales, tu es bien plus contrariée que je ne le pensais.

- Je te félicite de l'avoir remarqué, déclare-t-elle, ironiquement. Mais je t'ai dit que je ne me sentais pas prête à discuter de quoi que ce soit avec toi, rajoute-t-elle avant de débarrasser sa fille qui l'avait honoré en mangeant tout ce qu'elle avait préparé pour elle. Elle le félicita avant d'aller tout nettoyer.

Alors qu'elle était focalisée sur ce qu'elle faisait, elle sentit de grands bras, entourés sa taille. Elle ne bougea pas, alors qu'il déposait son menton délicatement sur son épaule.

- Mi-ahn-hae-yo, murmura-t-il près de son oreille. Je ne pensais pas faire mal en partant hier soir. En tout cas, ce n'était pas mon intention.

- Tu ne pensais pas faire mal ? Es-tu sérieux ou tu t'obstines à ne pas comprendre mes propos ?

- Je ne pensais pas mal agir, reprit-il en la retournant pour qu'elle soit face à lui.

- Premièrement, tu m'as mal parlé lorsque tu partais alors que j'essayais de te retenir. Mais, je n'ai fait aucune remarque sur ce point. Deuxièmement, tu es partie sans me dire où tu allais et pourquoi tu étais armé. Maintenant, si tu étais mort, qu'allais-je dire à Su-yeon? Si cette balle avait touché ton cœur, qu'allais-je faire ? Questionne-t-elle en le frappant de frustration sur le torse, malheureusement là où il était blessé, ce qui lui provoqua une vive douleur qu'il réprima.

-Mia-ahn-hae, s'excusa-t-il à nouveau alors que des larmes déferlaient sur les joues de la jeune fille.

-Je suis très contrariée et je ne veux pas que la colère contrôle mes actions, alors je te prierais de ne pas essayer d'engager une quelconque conversation avec moi tant que je ne me serais pas calmée.

- Et comment vais-je faire pour savoir que tu es calmée ?

- De la même manière que tu as fait pour déceler dans mes expressions faciales que je suis en colère contre toi.

- Mais. .

- Tais-toi, s'il te plaît, l'interrompt-elle avant de prendre la fuite vers l'extérieur pour aller se balader sur la plage. Elle avait l'abominable impression d'étouffer dans cette maison. Oui, elle se sentait à nouveau prisonnière pour des raisons totalement absurdes.


𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant