Chapitre II

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Il n'y a pas de mur que tu ne peux pas anéantir, Seigneur. Il n'y aucun mensonge qui puisse tenir debout dans ta gloire. Seulement le murmure de ton nom, calme les tempêtes les plus furieuses.

S'il te plaît aide-moi à ne plus porter de l'intérêt aux dires des autres. Je sais que tout ce qui se produit aujourd'hui est dans ton plan. Je ne suis pas reine par hasard, je devais l'être à ce moment, à cette époque précise.

Je ne sais pas encore pleinement ce que tu feras de ma vie, mais ce que je sais, c'est que je te l'ai donné entièrement. Donc, fais ce que tu veux de moi, même lorsque les vagues impétueuses de la vie viennent s'abattre sur moi.

Ce que je sais, c'est que j'ai fondé ma vie sur toi qui es le rocher des siècles, ma famille est enracinée en toi. Alors, je ne crains pas les tempêtes, je n'ai pas peur des torrents, car tu es une fondation ferme. Tu es ma fondation, dit-elle dans un faible murmure. Je sais que ton amour combattra toujours en ma faveur. Tu démoliras tous les mensonges.

Tu as transformé ma vie en un magnifique jardin, désormais, je dois te laisser en prendre soin. Ce qui implique d'arracher les mauvaises herbes au moment opportun et aussi enlever les branches qui n'ont plus leurs places. Ou encore celles qui étouffent les autres plantes, et les empêchent de s'épanouir. Fais ton œuvre Seigneur, même si je dois avoir mal pour un moment. Je sais que tes épaules seront toujours là pour moi, pour que je répande les abattements de mon cœur. Et c'est avec tendresse que tu me rassureras comme tu sais si bien le faire.

-Eomma? Entendit-elle à l'autre bout de la pièce.

- Oui chérie. Approche, dit-elle à Su-yeon.

- Tout va bien ? La questionna-t-elle.

-Baegopayo répondit-elle en tortillant ses doigts.

- Qu'aimerais-tu pour le dîner ma chérie? Demanda-t-elle en la soulevant dans ses bras pour se diriger vers les cuisines du palais.

N'ayant reçu aucune réponse, elle décida de préparer une soupe dont elle avait appris la recette dans la semaine qui s'était écoulée. Elle n'était pas une grande cuisinière, mais elle apprenait rapidement.

Elle pénétra dans la cuisine, heureuse qu'il n'y ait personne aux alentours. Elle installa sa fille sur une chaise tandis qu'elle sortait du réfrigérateur les ingrédients dont elle avait besoin pour le doenjangjjigae, un type de soupe coréenne, qui est l'un des plats les plus cuisinés dans les foyers coréens traditionnels. Sous sa surface terreuse se trouve un ragoût copieux rempli de légumes et de tofu crémeux.

-Tiens ma chérie, dit-elle en déposant une infusion devant elle.

-Gamsahapnida, eomma, la remercia-t-elle en offrant à Ha-eun un sourire chaleureux.

- Votre majesté, annyeonghaseyo! Déclara la jeune fille en s'inclinant, surprise de voir la reine dans un lieu pareil.

- Annyeonghaseyo, Hayun. Que faites-vous là à cette heure?

- J'ai entendu du bruit alors que je rentrais chez moi, j'étais juste venu vérifier. Si vous avez besoin de quelque chose, je peux m'en occuper. Vous ne devriez pas être dans la cuisine, rajouta-t-elle.

- Je peux me débrouiller Hayun, vous pouvez rentrer chez vous. Et une reine peut cuisiner également. Passez une bonne soirée mademoiselle!

- Bonne soirée à vous aussi peha, renchérit-elle en s'inclinant. Puis, elle disparut plus vite que son ombre de la cuisine.

Ha-eun se focalisa sur ce qu'elle faisait. Elle servit à sa fille qui semblait aimer la nourriture énormément. Elle aimait cette facette d'elle, une enfant qui n'avait pas besoin de grand-chose pour être satisfaite. Elle s'installa face à elle, alors qu'elle la regardait manger toute seule, tout en salissant la table. Elle ne voulait pas être nourrie par Ha-eun, pensant qu'elle était déjà une grande fille. 

- Mange un peu plus lentement Su-yeon, dit-elle en essuyant la commissure de ses lèvres. Je vais te donner un verre d'eau, dit-elle en allant en prendre dans le réfrigérateur.

- Appa! S'exclama Su-yeon en ouvrant les bras.

- Tu es déjà de retour? Je ne pensais pas te revoir avant ce soir,avoue Ha-eun en se retournant.

-Il est vingt heures Jagiya.

- Oh!... Je n'avais pas remarqué.

 -Je me languissais de te voir, lui répondit-il tout en prenant sa fille dans ses bras. Elle lui offrit un faible sourire. Puis, elle lui tendit le verre d'eau pour qu'il fasse boire Su-yeon qui commençait déjà à s'endormir.

- Je vais m'occuper d'elle, ensuite, je serai tout à toi. Notifia-t-il en sortant de la cuisine. 

___________

- Tu es encore là?

- Je réfléchissais et j'ai laissé mes pensées me distraire. Tout s'est bien déroulé pour toi? Questionna-t-elle en comblant l'espace qu'il y avait entre eux.

- Ce fut une magnifique inauguration. Et toi, qu'as-tu fait en mon absence? S'empressa-t-il de demander en constatant que son visage était aussi pâle que lorsqu'ils discutaient il y a de cela quelques heures. Il la hissa sur la table et se mit devant elle afin qu'elle le regarde dans les yeux.

-J'ai pleuré, répondit-elle après un long silence. Ne t'inquiète pas, je vais bien.

-Ne te voile pas la face, jagiya. Ton regard me dit autre chose, déclara-t-il en caressant sa joue. 

- Et si nous partions loin de la ville, de tous ces bruits pour quelques jours?

- Mais, n'as-tu pas des choses à faire ici?

- Rien n'a plus d'importance que toi, lui confia-t-il en embrassant légèrement sa joue. Alors? Quelle est ta réponse? Je suis certain que tu en as besoin. 

-Je dis oui, répondit-elle en lui offrant un large sourire.

-Nous allons y arriver, lui dit-il en liant leurs mains. Plus la nuit est sombre, plus les étoiles sont brillantes. Et plus la nuit est sombre, plus le matin est lumineux. C'est donc dans les nuits les plus sombres que naissent les étoiles les plus scintillantes.

- C'est si bien dit! Murmura-t-elle en entourant le cou du roi de ses bras. Bientôt des étoiles vont prendre naissance dans nos vies alors?

-Bientôt, répondit-il en humant sa fragrance. 

Quelques jours loin de la ville serait la meilleure chose pour elle. Elle avait tant de pression sur ses épaules, tant d'attentes de la part de ceux qui n'avaient guère une once d'affection pour elle.

Elle ne s'attendait pas à être aimée, mais elle ne s'attendait pas à un tel déferlement de haine véhiculé par les médias et les réseaux sociaux. Elle regrettait même d'avoir appris à s'en servir.

-À quoi penses-tu?

-À tant de choses. . . Je sais que les choses vont changer. Mais, j'en ai un peu marre de ces tensions futiles.

-Alors ne te fait pas du souci pour ces futilités. Je me charge de tout, promit-il en déposant un baiser sur sa tempe.

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant