𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœur

Chapitre XI

- Soyez sans crainte, personne ne vous fera du mal. Maintenant, dites-moi comment avez-vous réussi à fuir de la Corée du Nord?

- Par voie maritime, je viens d'une famille de pêcheur, je savais nager.

- Cela me semble compliqué d'arriver à quitter le camp pour se rendre en bord de mer.Avoue Ha-eun en s'installant face à la jeune fille.

- J'ai eu une relation avec un garde, c'est lui qui m'a montré comment fuir. Dit-elle en rougissant de honte. Alors que nous nous apprêtions à fuir, d'autres gardent arrivèrent près de nous. Il les a tirés dessus mais, il avait succombé de ses blessures, j'ai été obligé de fuir sinon j'allais être tué aussi. 

- Je comprends votre peine, dit-elle en prenant la jeune fille par la main. Je suis navrée pour vous. Dans un camp de concentration, il n'y a aucune place pour l'amour et personne ne vous laisserait vivre une telle relation.

Elle acquiesça en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues.

- Où vivez-vous Sun-hi?

- Je vis dans la rue, je me suis enfuie du lieu où je vivais.

- Où? 

- Lorsque je me suis enfuie, je me suis retrouvée en Chine. J'ai rencontré un homme qui m'a fait la promesse d'une belle vie au Royaume de Corée, si je le suivais.

- J'imagine que vous l'avez suivi?

- Oui, parce qu'il a empêché un homme d'abuser de moi.Je ne sais pas pour quelle raison, mais j'avais confiance en lui.

- Mais?

- Sa promesse d'une belle vie était très loin de ce que j'avais imaginé. Il m'a emmené dans une maison dans laquelle vit une famille très riche. Il m'a abandonné et j'ai été une esclave dans cette maison jusqu'au jour où j'ai réussi à fuir, confie-t-elle alors que ses larmes déferlaient à nouveau.

- Vous connaissez le nom de cette famille?

- Non, je n'avais pas le droit de les approcher sauf lorsque le chef de famille désirait ma présence.

- Que voulez-vous dire par là?

Voyant qu'elle n'arrivait pas à parler, elle décida de se taire un instant.

- C'était bien pire que dans le camp, finit-elle par dire.Il me. . .

- Ne vous forcez pas à parler si vous n'y arrivez pas. Je pense avoir compris, la rassure-t-elle. On va trouver une solution pour vous Sun-hi.

- Je vous remercie peha, la remercia-t-elle en se levant pour s'incliner.

- Attendez-moi un instant, je reviens.

- Jagiya, pourquoi restes-tu si loin?

- Parce que je sais que tu es sur le point de faire une très grande erreur. Je te conseille de ne pas t'attachée à cette fille.

- Pourquoi tiens-tu de tels propos?

- Je l'ignore no sarang, dit-il en attirant la jeune fille contre lui. Je ne suis pas en paix dans mon cœur, alors écoute-moi et ne tisse pas des liens avec cette jeune fille.

- Tu es pourtant celui qui est le plus chaleureux avec les gens.

- Néanmoins, je ne le suis pas avec elle. 

- Nous devrions la mettre à l'hôtel, c'est l'hiver, nous ne pouvons la laisser dormir dans la rue. Nous prierons ensuite pour savoir ce que Dieu pense de tout cela.

- Cela me semble être une bonne idée, avoue-t-il en prenant son téléphone pour contacter sa secrétaire. Va donc annoncer à la jeune demoiselle la décision que nous avons prise. Elle se détacha de lui et se rendit vers Sun-hi, le cœur lourd. De loin, elle l'analysait, mais elle ne trouvait rien d'étrange chez la jeune fille. 

Son histoire paraissait tout à fait raisonnable. Mais, les paroles de son époux commençaient à semer le doute en elle. Il se comportait toujours bien avec les inconnus , mais il était tellement réticent aujourd'hui qu'elle commençait à se demander si ce dernier n'avait pas raison. Sa sensibilité l'aveuglait-elle ? 

- Nous avons jugé bon de vous loger à l'hôtel .Vous serez informé de notre décision définitive sous peu.

Émue, elle s'inclina jusqu'à toucher le sol de ses genoux pour remercier la reine.

- Je vous contacterai très bientôt Sun-hi, veuillez suivre le garde s'il vous plaît. La secrétaire du roi vous attend. Elle remercia encore une fois Ha-eun avant de se laisser diriger par le garde.

- Il est temps pour nous de rentrer , déclara le roi en enroulant son bras autour de la taille d'Ha-eun.

- Je n'ai pas envie de rentrer , avoue-t-elle en se blottissant contre lui. Je ne m'attendais pas à ce que cette journée se termine de cette manière.Pourquoi ai-je l'impression que plus, j'avance, quelque chose cherche à mettre un frein à ma joie?

- Tu es la seule personne qui peut donner l'autorisation aux choses extérieures d'atteindre ton âme.C'est la raison pour laquelle, je te demande de faire attention à qui tu ouvres la porte de ton cœur, car les hommes sont prêts à tout pour de l'argent. S'ils peuvent atteindre la reine qui fait déjà l'objet de nombreuses critiques dans la presse nationale,ce sera le gros lot.

- Je ferai attention, finit-elle par dire pour le rassurer.

- Puisque tu ne sembles pas être enchantée à l'idée de rentrer au palais maintenant, que souhaites-tu faire?

- Je ne sais pas. Je serais tenté de vouloir une sortie sans la compagnie de toute une armée de garde, mais ce serait joué avec le feu.

- Je suis désolé.

- Pourquoi t'excuses-tu si soudainement?

- Parce que nous ne pouvons pas nous permettre de faire tout ce que tu désires à cause de notre statut.

- Alors, je t'interdis de t'excuser pour cela, déclare-t-elle en relevant la tête pour atteindre son regard. Nous ne pouvons pas faire autrement, nous ne faisons qu'accomplir ce pourquoi nous avons été créés. 

- Tu as raison, dit-il en l'entrainant dans une promenade près d'un bâtiment qui était face à la mer.

- Nous ne sommes pas venus ici depuis des mois. Je pense que c'est par ici que l'on voit mieux la beauté d'un ciel étoilé en hiver.

- Je suis du même avis.Révèle le roi en se positionnant derrière Ha-eun pour l'entrainer dans une douce étreinte.

- Penses-tu que je devrais répondre positivement à la proposition de cette étudiante en art?

- Je doute que cette dernière ne soit pas remplie de bonnes motivations. Qui sait ce qu'elle fera de sa peinture?

- Elle compte la présenter à sa classe.

- Je pense que ce n'est pas une bonne idée. Et je trouve cela étrange que tant de gens envoient des demandes autant bizarres les unes que les autres.  Il y a un peintre qui peint tous les monarques du Royaume de Corée, personne d'autre n'est autorisée à peindre le roi ou la reine sauf si ces derniers donnent l'autorisation.

- Je trouve cela étrange aussi. Je me demande si ce n'est pas parce qu'ils ne savent plus ce qu'il faut dire pour me critiquer, alors ils essaient de créer eux-mêmes un problème.

- C'est là une autre raison qui devrait te conduire à faire très attention.