Ils furent surpris par les flashs des appareils photos, ils ne s'attendaient pas à voir tant de gens camper devant le bâtiment à les attendre.
Ils les laissèrent prendre quelques photos, avant d'être escortés à l'intérieur.
Lorsqu'ils pénétrèrent dans la pièce, Ha-eun fut surprise que la pièce soit si silencieuse. Les gens regardaient les tableaux protégés par des vitres, les mains sur la bouche, sur certains visages l'étonnement était palpable.Elle lut un profond respect sur le visage des personnes présentes.
Un léger instrumental jouait dans la pièce et contribuait à changer l'atmosphère.
Ils furent approchés par quelques personnes pour les saluer. Ha-eun les salua, mais elle avait l'impression de ne pas être dans la pièce. Elle découvrait, elle aussi, l'installation, bien qu'elle soit à l'origine de ces tableaux,elle eut l'impression de voir sa vie défiler devant elle. Elle n'avait pas peint que des tableaux qui révélaient les horreurs qu'elle avait vécues, mais également des scènes dont elle avait été témoin. Les autorités nord-coréennes, ne se contentaient pas seulement d'arrêter les personnes qui étaient accusées des délits, mais aussi leurs enfants et leurs parents. Et ce, afin « d'éradiquer la semence des ennemis sur trois générations. »
Elle avait tenu de plus à peindre un tableau assez particulier, celui d'un jeune homme qui regardait ses parents se faire tuer devant lui. Il était impassible,indifférent face à leur sort. Né dans le camp de concentration, on l'avait élevé comme un prisonnier, il n'avait aucun lien avec ses parents. On l'avait appris à ne pas être sensible face à la douleur d'autrui, on lui disait que plus il dénonçait ses parents ainsi que les autres prisonniers, il aurait des avantages. Il n'était qu'un simple adolescent.
Tout cela faisait que l'amour, la confiance et le sens de la famille n'étaient que des termes abstraits, tant que la lutte pour la survie est périlleux. Jusqu'à conduire des membres d'une même famille à se dénoncer pour avoir des récompenses ou plus de nourriture.
C'était donc sans surprise qu'il avait dénoncé ses parents, pensant qu'ils voulaient fuir du camp. Il était dépourvu d'humanité,il n'était qu'une marionnette dans les mains des soldats, qui eux,ont tout pouvoir lorsqu'il s'agit de brutaliser ou violer les détenus. Si des enfants naissent de relations sexuelles non agréées, la mère et l'enfant seront tués.
Elle tenait à mettre en lumière des réalités que le monde occidental ignorait, ou plutôt qu'il ne révélait pas.
- Gwaenchanhayo?S'enquit-il en entourant sa taille de son bras.
- Je ne sais pas ce qu'il faut que je réponde. Je me sens assez étrange, comme si je faisais un voyage dans le passé.
Il l'attira un peu plus près de lui, pour poser sa tête contre lui.
- Tu es une excellente peintre, no sarang. Lorsque le monde verra ces tableaux, j'ose croire qu'ils seront révoltés par ces horreurs.
Elle acquiesça en s'accrochant à lui de toutes ses forces.Ils furent interrompus, dans ce moment, par l'arrivée d'une jeune fille toute frêle, qui semblait apeurée à l'idée de s'adresser au roi et à la reine.
En la voyant ainsi, Ha-eun se redressa et esquissa un sourire pour l'encourager à s'approcher d'eux.Elle les salua, puis avec un soupçon d'hésitation, elle demanda à Ha-eun si elle pouvait s'entretenir avec elle.
Toute tremblante, elle osa parler:
- Je suis une rescapée d'un camp concentration également, murmure-t-elle d'une voix voilée par la tristesse.Elle tremblait de la tête jusqu'aux pieds. Ha-eun se voyait dans le regard de cette jeune fille, elle était aussi maigre qu'elle, lors de son arrivée dans ce pays.
VOUS LISEZ
𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœur
Romans𝓗𝓲𝓼𝓽𝓸𝓲𝓻𝓮 𝓬𝓱𝓻𝓮́𝓽𝓲𝓮𝓷𝓷𝓮 | (𝓣𝓮𝓻𝓶𝓲𝓷𝓮́𝓮) Entre menaces de guerre et réticence du peuple, face au fait qu'elle soit la reine du Royaume de Corée, Ha-eun se voit être engouffrée, dans une spirale infernale de tensions. Par ailleu...