𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœur

Chapitre XIX

-À chaque fois que je me dis que je ne laisserai pas la tristesse m'envahir, m'enchaîner, elle vient telle de grosses vagues et m'emprisonne jusqu'à me faire sombrer, même si c'est pour un court moment. J'ai l'impression que tout est réduit à néant en peu de temps.

-La situation est délicate, mais Dieu n'a pas changé et il ne changera jamais. Il est toujours aussi puissant, il étendra sa main sur ce pays comme il sait si bien le faire.

-C'est tout ce que j'espère Clara.

-C'est ce qui se produira ma fille, tu ne dois pas te laisser abattre. Je t'ai déjà dit de faire attention à ta manière de t'exprimer. Reste dans la foi et tu verras la gloire de Dieu. Elle acquiesça alors que Clara caressa légèrement sa tête.

-Bientôt tout s'arrangera, tu verras, rajoute-t-elle en partant du salon, tandis que le roi venait de faire son apparition. Il avait un regard assombri, elle ne l'avait jamais vu ainsi. Il semblait être dépouillé de tout son éclat.

Il ne prononça pas un mot, il posa simplement sa tête sur les genoux d'Ha-eun qui était assise sur le tapis au lieu du canapé. Elle décida donc de ne rien dire pour le moment. Elle voyait dans l'expression de son visage que quelque chose n'allait pas. Il enveloppa la taille de la jeune fille de ses bras, alors que des larmes jaillissaient sur ses joues.

Elle se sentit atrocement impuissante. Elle effectuait de légères caresses sur sa tête, en attendant patiemment que ses larmes cessent.

-Que s'est-il passé ? Questionne-t-elle pendant qu'il essayait de se ressaisir pitoyablement.

-Nous avons trouvé par quel moyen Baek-hyun a réussi à revenir au Royaume de Corée sans se faire repérer.

- Et c'est cela qui te rend si triste ? N'est-ce pas une bonne nouvelle ?

- J'aurais voulu que ce soit le cas, mais les horreurs de cet homme sont au-delà de l'imaginable. C'est Sun-hi qui a parlé, nous avons retrouvé ses traces près de la frontière avec la Corée du Nord dans la province de Gangwon.

- C'est une très bonne nouvelle Jagiya, pourquoi es-tu dans un tel état ? Une chose s'est mal passée ?

-Un soldat a fait feu par erreur avec une mitrailleuse près de la frontière, avoue-t-il en se passant une main sur le visage.

-La Corée du Nord compte répliquer, j'imagine ?

Il acquiesça en se relevant.

-Alors que je termine à peine avec un problème, un autre revient aussi rapidement que le précédent.

-Il n'y a pas un moyen de contacter Pyongyang pour qu'ils sachent qu'il s'agit d'une simple erreur ?

- Ils ne répondent pas. Peut-être qu'ils pensent qu'il est question d'une réponse de notre part suite aux drones qu'ils avaient envoyés.

-Je suis certaine qu'on trouvera un moyen de freiner une quelconque guerre, articula-t-elle en l'intimant à poser sa tête contre son épaule

-Nous allons y arriver ensemble, je sais que c'est difficile de supporter toute cette pression et les gens ont peur, car les frontières sont fermées, mais Baek-hyun n'est plus une menace.

-Je ne peux pas dire qu'il n'est plus une menace, il a sûrement des complices avec lui. Et j'ignore où les trouver.

-Et si nous prions pour tout cela ? Nous ne faisons que nous plaindre alors que nous ne pouvons pas y arriver par nos propres forces, c'est pour cette raison que nous sommes si neurasthéniques face à tant de pressions sur nos épaules. Nous devrions tout confier à Dieu, il est le spécialiste des situations impossibles.

-Tu as pleinement raison, avoue-t-il en esquissant un faible sourire, alors qu'ils se mirent enfin à prier, ne supportant plus de batailler par leurs propres forces. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils ressentaient le besoin de tout le temps essayer de tout faire par eux-mêmes, même si au plus profonds d'eux, ils savaient qu'ils ne pourraient pas y arriver.

-Dieu veut nous emmener dans un endroit plus profond dans son cœur et dans sa présence. Mais, il exige que nous vivions entièrement dépendants de lui, commença Ha-eun. Il nous invite à une connexion plus profonde avec lui, où il n'est pas seulement notre ami, mais le Seigneur de nos vies, qui dirige nos pas et qui éclaire notre chemin. Il nous demande d'apprendre à le voir comme notre pain quotidien, celui qui met le souffle dans nos poumons tous les jours et qui tient nos vies entre ses mains. Là où il veut nous conduire nécessite une dépendance absolue à lui, déclare-t-elle en saisissant très fort ses mains.

-Il m'a dit la même chose, avoue-t-il en entrelaçant leurs mains.

-Nous sortirons de ces épreuves qui paraissent vouloir nous submerger, nous apprendrons à dompter les vagues impétueuses.

-Je suis du même avis que toi. Et je sais où trouver Baek-hyun, confesse-t-il en se levant.

-Où le trouveras-tu ?

-À Sinchon, il était là-bas depuis tout ce temps avec ses complices et ils n'ont pas de très bons projets dans leurs cœurs pour toi. Je dois y aller, maintenant.

-Tu te rends seul là-bas ?

-Non, je ne prendrai pas ce risque, assure-t-il en sortant son téléphone pour contacter son équipe.

-Pourquoi es-tu obligé d'y aller ?

-Je t'ai pourtant dit à plusieurs reprises que je suis le chef des armées, je ne peux pas ne pas m'y rendre.

- Je comprends, vas-y je prierai pour toi.

Il esquissa un sourire en s'approchant d'elle pour l'enlacer.

- Tiens-moi au courant de ce qu'il se passe, je ne veux pas me faire un sang d'encre à nouveau.

-Je te le promets, déclare-t-il en partant encore une fois. Tandis qu'Ha-eun décida de mettre de côté ses doutes, toutes ces inhibitions, pour confier à Dieu l'avenir de son bien-aimé et celui de ce pays qu'ils sont appelés à diriger avec le Saint-Esprit, ce ne sera jamais par leurs propres forces, comprit-elle.

Elle ressentait au plus profond d'elle un vent de changement, un vent nouveau qui allait souffler sur ce pays et que les gens apprendraient à se focaliser sur l'essentiel, sur Dieu et rien d'autre.

Elle eut l'assurance dans son cœur qu'elle rentrait dans une nouvelle saison de sa vie, alors qu'elle priait encore, elle sentit la présence de Dieu jaillir dans toute la pièce. Elle s'écroula sur le sol à genou, comme s'il y avait trop de la présence de Dieu dans la pièce, plus que ce qu'elle pouvait supporter.

Là, dans ce moment sans égal, elle était en formation pour de grandes transformations.