Chapitre XIII

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-La princesse a été empoisonnée au taxus, une plante très toxique.

- Elle n'a pas été en contact avec des plantes aujourd'hui.

- Quelqu'un lui a peut-être donné, renchérit le médecin. Vous devriez questionner la princesse à ce sujet, peha, rajoute-t-il en les laissant seul un instant.

- Quelqu'un d'autre que moi t'a donné à manger ma chérie ? La questionna-t-elle en passant une main dans ses cheveux.

-Aniyo, eomma.

- Tu es certaine de cela ?

Elle acquiesça, et compliqua encore plus les choses.

- Mais, j'ai seulement bu le thé que tu avais laissé pour moi, sur mon chevet.

- Je ne t'ai jamais apporté de thé, dit-elle en s'asseyant sur le bord du lit. Tu sais pourtant que je ne t'autorise pas à boire du thé le soir. Désemparée, elle ne sut comment réagir. Elle ne pouvait gronder l'enfant.

- Je trouverai la personne qui est responsable de l'empoisonnement de notre fille, promit le roi.

- Comment feras-tu pour trouver la personne ? Nous étions non loin de la chambre de notre fille et nous ne nous sommes pas rendus compte que quelqu'un avait pénétré l'enceinte de sa chambre.

- Ceux qui montent la garde devant la porte de sa chambre doivent être de mèche avec le coupable, finit-il par dire en se laissant tomber maladroitement sur un canapé. Nous ne pouvons même pas avoir confiance en nos gardes, souffle-t-il en se passant une main sur le visage, déformé par l'inquiétude.

- Malheureusement, lorsqu'on a une position si importante, il est compliqué de faire confiance aux gens, finit-elle par dire alors que le médecin revenait dans la chambre avec deux infirmières.

- Je pense qu'il est préférable que la princesse reste sous surveillance jusqu'à demain. Le temps que son état se stabilise, dit-il après que Ji-hun l'a informé de la manière par laquelle Su-yeon avait été empoisonnée.

Le roi acquiesça, alors que le médecin les laissa seuls à nouveau, alors que Su-yeon s'était endormie.

- Que fais-tu ? L'interrogea-t-elle en le voyant captivé par son téléphone.

-Je vérifie les caméras de surveillances de la chambre de Su-yeon.

- Tu avais placé des caméras dans sa chambre ?

- Oui, avoue-t-il en vérifiant les caméras, mais il ne trouva aucun enregistrement qui pourrait lui permettre de trouver le coupable. Mais, je ne trouve rien. Je ne comprends pas comment les caméras ont pu être éteintes, j'ai interdit à quiconque d'y toucher.

-Nous ne savons pas qui est responsable de l'empoisonnement de notre fille, mais si les gardes n'ont pas empêché cette personne d'entrer dans sa chambre, c'est qu'ils étaient vraiment complices.

- Je dois rentrer pour vérifier les caméras. Je ne peux demander à autrui de le faire, puisque comme tu l'as dit, je ne sais pas qui est coupable.

-Tu retournes au palais maintenant ?

-Je pense qu'il vaut mieux que j'y retourne tout de suite, je dois vérifier quelque chose.

- Quoi donc ? Pourquoi es-tu si mystérieux ?

-Je te le dirai à mon retour, déclare-t-il en se levant. Je te promets de faire au plus vite, rajoute-t-il avant de se pencher pour embrasser son front.

- Mais, tu pars sans gardes ?

-Ne t'inquiètes pas, tout ira bien, assure-t-il avant de s'en aller rapidement.

Alors, Ha-eun se leva pour aller se coucher près de sa fille qui avait les yeux gonflés, tant qu'elle avait pleuré. Elle l'attira au plus près d'elle et entreprit de faire de légères caresses dans ses cheveux et dans son dos.

Elle se sentait terriblement coupable de ne pas avoir écouté son époux. La sensibilité dont elle faisait preuve lorsqu'elle voyait une personne souffrir semblait l'aveuglé au point de ne pas voir le mal autour d'elle. Elle se demandait si ce n'était pas parce qu'elle voulait oublier l'ambiance du camp de concentration qui conduisait les gens à survivre au point de dénoncer les autres pour les choses les plus futiles, juste pour un morceau de pain sec, qui ne serait absolument pas suffisant pour se nourrir.

Elle voulait vraiment oublier toutes ces choses auxquelles elle avait été habitué durant ces quinze années. Pour ne pas tout le temps soupçonner les autres de lui vouloir du mal. C'est pourquoi elle avait voulu aider cette jeune fille en qui elle arrivait à se voir, mais elle commençait à se demander si ce n'était pas qu'un jeu d'acteur. Sa sincérité, elle la remettait en question.

Dès le lendemain, elle prendrait les mesures nécessaires afin de trouver la véritable motivation de cette jeune fille. Elle ne savait pas pour quelle raison elle se sentait coupable de réagir de cette manière. Elle s'en voulait de se comporter ainsi alors que tout ce qu'elle désirait, c'était de ne pas se comporter comme si elle était dépourvu d'humanité.

Elle avait l'impression de mener un combat entre comment elle devait agir en tant que reine et comment elle devait réagir en tant que mère. C'était là une grande impasse.

Ha-eun n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Elle avait passé toute la nuit à prier au lieu de dormir. Elle voulait comprendre ce qu'il se passait, afin de pouvoir avoir le comportement adéquat. Elle ne voulait pas se laisser aveugler par ses émotions dans ses actions.

Alors qu'elle pouvait enfin partir, elle ne trouva pas le roi. Clara l'avait rejoint à l'aube sous ordre du roi, mais ce dernier n'avait plus donné de nouvelles.

- Cela ne sert à rien de t'inquiéter de la sorte, ma fille. Il reviendra, j'en suis certaine.

- Je trouve que c'est anormal qu'il ne soit pas déjà là. C'est étrange. . .

Clara ne répondit rien, elle se contenta de bercer l'enfant qui s'était réfugiée dans ses bras.

- Je ne sais pas si je dois me rendre au palais ou non.

- Lorsque je suis venu, c'est lui qui m'a conduit ici alors qu'il avait pris un tout autre chemin.

- Il n'est pas retourné au palais ?

- Non, il est parti ailleurs. J'ignore totalement sa destination.

Elle décida d'envoyer un message à son époux lui disant qu'elle se rendait dans la résidence familiale au lieu de se rendre au palais. Elle n'avait point la conviction de se rendre au palais, surtout qu'elle n'avait pas eu de réponse de la part du roi. Incontestablement, elle ne pouvait connaître le, ou les traitres.




Peha: votre majesté

Aniyo: non

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 𝗧𝗼𝗺𝗲 [𝗜𝗜] : Le défenseur de mon cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant