|Chapitre 38|

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-Sages ancêtres qui vivent en Eywa, guidez nous. Donnez-nous un signe.

La voix de Mo'ät s'élevait au dessus des autres, guidant les chants auxquels les Omaticayas se livraient depuis de longues minutes.

En effet, les sanglots avaient cessé et les blessés s'étaient endormit. Les autres, tous assit en tailleur face à l'arbre des âmes, face à Mo'ät, avaient les yeux fermés et suivaient les chants et les prières, l'intérieur de leurs bras tendus en direction de l'arbre comme prêt à recevoir n'importe quel signe de la part de Eywa.

Les voix du peuple s'élevaient en une seule et chacun y mettait toute la peine qui les envahissait.

Les chants de prières étaient pour les na'vis le meilleur moyen d'y voir plus clair, d'apaiser leurs esprits et de reprendre des forces. Par ces chants, ils rendaient également hommage aux victimes de l'attaque et ils se préparaient à commencer une vie sans eux.

Leyra se tenait agenouillée sur les rochers au pied de l'arbre, près de Mo'ät, placées ainsi légèrement plus en hauteur que le reste du clan. Neytiri était à ses côtés ainsi que Ninat, la meilleure chanteuse du clan. Ne voulant pas lâcher sa sœur, Nekawn se tenait entre les jeunes femmes, les imitant.

Tsu'tey, le nouveau Olo'eyktan, était lui assit juste en face, chantant tout en observant son peuple d'un œil protecteur.

Leyra avait comme les autres les yeux fermés, et ses paumes de mains étaient tournées vers le ciel. A travers le chant doux qui s'échappait de ses lèvres (les na'vis étant tous prédisposés au chant), elle laissait s'écouler toute la peine et la colère qui l'avaient envahit. Plus elle priait, mieux elle se sentait et plus ses muscles se détendaient. Le fait d'entendre la voix enfantine de Nekawn chanter près d'elle jouait également sur ce soulagement.

Et bientôt, toutes ses pensées furent tournées vers le futur.

Que devaient-ils faire à présent? Allaient-ils fuir? Se cacher? Où allaient-ils s'installer?

Tant de questions sans réponses pour le moment. Des questions que tous se posaient, et plus particulièrement Tsu'tey qui n'aurait jamais imaginé que son début en tant que chef se passe dans de telles conditions.

-Eywa, grande mère... apportes nous un signe, guides nous et emmènes nous sur le chemin de la paix et de l'équilibre... Chanta Leyra, le coeur battant avec tranquillité.

Et à cet instant, alors que le soleil du matin réchauffait leur peau, la chasseuse sentit une grande ombre sur son visage. Comme si quelque chose s'était interposé entre le soleil et le peuple.

Songeant d'abord à un nuage, elle ouvrit doucement les yeux. Mais ce qu'elle vit n'était pas du tout un nuage...

C'était un Toruk, la dernière ombre.

L'animal, bien plus gros qu'un ikran, se dirigeait droit vers eux, cachant le soleil de ses grandes ailes de feu.

A l'approche du prédateur, les chants cessèrent aussitôt et tous les visages se tournèrent vers le ciel. Puis, tous se redressèrent, poussant des cris de surprise et de peur.

Leyra ne fit pas exception. Se relevant, elle tira Nekawn contre elle et laissa échapper un cri, effrayée, tandis que Tsu'tey s'approchait d'elles par réflexe.

Les Toruks étaient certainement les prédateurs les plus dangereux de la jungle. Et si celui-ci venait dans le but de les attaquer, il se ferait sans mal un grand festin.

Heureusement, ou plutôt étonnamment, l'animal n'avait pas une posture agressive.

-La mort elle même vient nous saluer... Souffla la Tsahik sur un ton solennel.

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