|Chapitre 37|

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Retrouvés par Ozo, Leyra et Neytiri avaient hissé le corps de Eytukan sur l'ikran pour pouvoir le ramener au peuple. Tout na'vi, peu importe sa situation, devait être enterré et salué avec respect et honneur.

Et lorsque Mo'ät reprit ses esprit, malgré l'immense douleur qui la transperçait, elle prit les choses en main comme le faisait la Tsahik qu'elle avait toujours été.

Les Omaticayas rassemblèrent ainsi leurs morts, les installant sur des brancards de fortunes. Les blessés furent installés sur les pa'lis ou portés par leurs parents lorsqu'il s'agissait d'enfant.

Les chasseurs se chargèrent eux de rassembler tout ce qu'ils pouvaient, comme des vivres, des vêtements ou des armes. Mais malheureusement, le feu ne leur avait pratiquement rien laissé.

Et alors que la nuit commençait à tomber, malgré les cœurs lourds et les pleurs, ils prirent la route.

Sans maison, sans rien, il ne leur restait qu'un seul endroit où se réfugier. Un seul endroit où les morts pourraient être enterrés sereinement et où les prières pourraient être entendues: l'arbre des âmes.

Portant toujours sa sœur sur son dos, Leyra marchait derrière Neytiri et Mo'ät, fixant le sol. Ils avaient beau s'éloigner de l'arbre maison, les cendres continuaient d'emplir l'air et plus d'une fois elle dû tousser pour libérer sa gorge.

Epuisée par la vague de sentiments qui l'encombraient, les larmes sur ses joues étaient en train de sécher et son regard était vide. Elle n'avait plus aucun espoir. Elle se contentait juste de suivre son peuple et de garder Nekawn avec elle pour la protéger. Pourtant, ses bras commençaient à fatiguer sous le poids de l'enfant. Mais elle ne broncha pas. Veiller sur sa sœur, qu'elle avait cru perdre l'espace d'un instant, était bien plus important que n'importe quel tiraillement qu'elle pourrait ressentir.

Autour d'elle, certains na'vis continuaient de sangloter, d'autres reniflaient. Parfois, des râles de douleur -qu'elle soit physique ou mentale-, brisaient le silence de mort qui flottait au dessus du peuple. Même les animaux sauvages semblaient avoir disparu car elle eut beau tendre l'oreille, Leyra ne perçu même pas le chant d'un oiseau.

Et alors qu'ils s'éloignaient sérieusement de l'arbre maison, Leyra marqua une pause pour lancer un regard vers celui-ci. Toujours envahit par les flammes à certains endroits, leur maison gisait sur le sol de Pandora, emportant avec lui des générations d'histoires.

Les oreilles de la guerrière s'abaissèrent d'avantage avant que son regard ne se pose finalement sur un brancard où deux na'vis tiraient le corps inerte de Grace. L'avatar s'était écroulée soudainement peu après que les Omaticayas aient prit la route et Leyra se demanda ce qu'il pouvait bien se passer du côté des humains. Comment allait Grace? Et où pouvait bien être Jake?

Cependant la curiosité n'était plus réellement là et le visage toujours vidé de toute émotion, elle reprit sa route. Tout ce qu'elle devait faire, c'était suivre le mouvement.

Le peuple Omaticaya marcha toute la nuit, sans relâche. Et comme si la forêt ressentait leur douleur, aucun danger ne se présenta à eux. Les animaux les évitèrent et leur chemin fut parfaitement éclairé par les plantes environnantes.

Epuisée, Leyra commença à perdre de la vitesse lorsque la lune était au plus haut dans le ciel. Une faiblesse que Ka'ani ne loupa pas et il se posta à son niveau:

-Laisses moi porter Nekawn...

La chasseuse secoua la tête, trop effrayée à l'idée de perdre sa cadette. Mais Ka'ani insista, posant une main sur le bras de la jeune na'vi.

-Tu me fais confiance non?

Leyra tourna la tête vers lui, croisant son regard. Ses oreilles se baissèrent de nouveau. Bien sûr qu'elle lui faisait confiance. Il était son peuple. Il était son ami si ce n'est plus...

I see you |AVATAR|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant