𝐅𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 ²

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- eck, sérieusement, c'est encore long ?

Je décide de ne pas lui accorder à nouveau mon attention, trop concentrée sur mon prélèvement.

J'attends cette sortie depuis bien trop longtemps pour pouvoir tout envoyer balader par simple inadvertance.

Nous n'avons pas souvent l'occasion de quitter nos murs censés nous tenir en sécurité, alors lorsque nous en avons l'opportunité, nous n'avons pas d'autres choix, il nous faut être discret.

C'est d'ailleurs pour cela que nous ne sommes que deux aujourd'hui. Quand on est trop nombreux, on attire facilement l'attention, surtout ici.

Je sais que les Na'vis sont en guerre contre nous depuis un moment et que ces derniers temps, c'est encore pire, mais j'ai besoin de ces prélèvements.

Je pense avoir trouvé la clé. NOUS pensons avoir trouvé la clé pour sauver la Terre. Je tiens peut-être la solution juste là, entre mes mains, et rien ne m'importe plus que cette mission.

Je dois savoir si ce que contiennent ces racines pourrait vraiment nous sauver, non seulement nous, mais aussi les Na'vis de notre présence dévastatrice sur leurs territoires.

Mais alors que plus rien ne semble pouvoir me déconcentrer, ou même me détourner de mon objectif, et que l'excitation d'avoir peut-être trouvé cette solution me brûle les veines, un cri, qui semble être celui d'un animal, se fait entendre non loin de nous.

L'homme à mes côtés réagit instantanément et lève son arme.

Qu'est-ce que c'est ? Je lui demande bêtement, comme si il pouvait réellement m'apporter une réponse.

- Je n'en sais rien, mais ça ne sent pas bon. On se tire. Debout.

- Non, pas maintenant, encore quelques petites minutes, j'ai presque fini !

- Je n'en ai rien à foutre de ton bordel, je veux juste rester en vie.

- Tu ne comprends pas, j'ai peut-être trouvé de quoi sauver l'humanité ! Nous pourrons enfin quitter cette planète et sauver la nôtre.

Parce que tu penses sincèrement qu'on quittera cette planète ? C'est une putain de mine d'or, même si tu trouves de quoi nous sauver, ça ne changera rien au sort qui attend ce bout de cailloux et ces putains de sauvages.

Face à une telle réponse, je ne sais quoi dire et l'observe bêtement, dépitée par si peu d'intelligence et de compatit.

Je suis venue ici pour sauver la Terre d'un cancer, mais comment faire quand le cancer n'est rien d'autre que ses habitants eux-mêmes ...?

- Je n'aurais jamais dû venir ici... J'ai cru en l'humain comme si notre espèce n'était pas fondamentalement mauvaise et pourrie jusqu'à la moelle, mais quand j'entends ce genre de propos, je me dégoûte moi-même à travailler pour vous.

- Beck, ce n'est vraiment pas le moment de faire la rétrospective sur ta vie de jardinier à la con.

Me dit-il toujours en joue vers la forêt.

- Pour la trentième fois aujourd'hui, je m'appelle Hannah, alors arrêtes un peu avec ce fichu nom de famille.

- Putain. J'en ai rien à faire, prends tes conneries, on se casse.

Sans un mot, je m'exécute finalement, déconfite face à une réalité à laquelle j'avais conscience, mais que je ne voulais pas voir en face.

Je pensais travailler pour le bien, résultat, je participe indirectement au génocide d'un peuple.

𝐂𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐧𝐞̀𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐭𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant