𝐋'𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 𝐝𝐞 𝐥'𝐨𝐜𝐞́𝐚𝐧 ²⁷

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Voilà plusieurs heures que nous sommes dans cette forêt. Je suis contente d'avoir pu nous écarter de la foule. Mais maintenant que nous ne sommes que tous les deux, je comprends que c'est une nouvelle fois un jeu dangereux.

Me retrouver seule ici avec lui n'est pas une bonne idée. Cependant, la boule au ventre constante que j'ai collée à la peau depuis quelque temps me rappelle désespérément à quel point c'est une mauvaise idée. La peur me tient à distance de lui, aussi difficile que cela puisse paraître.

Sur le chemin, nous avons continué mon apprentissage afin que cette journée ne soit pas complètement vaine. J'arrive à monter seule sur un Équidius, et Dieu seul sait que ce n'est pas une mince affaire vu la taille de la bête, même en tant que Na'vi.

J'arrive à monter également lorsque l'animal est en mouvement. Bien évidemment, nous ne sommes pas encore sur un grand galop, mais le trot est très rapide et assez difficile à gérer.

Neteyam m'a également fait expérimenter le trot, et quel plaisir d'aller aussi vite, j'avais presque l'impression de voler.

Maintenant que la journée se termine, nous avançons toujours vers notre destination, qui m'est toujours inconnue. Nous sommes silencieux, à moitié épuisés par cette journée et à moitié heureux de redécouvrir le calme. Enfin, surtout pour Neteyam, qui ne passe plus beaucoup de temps en dehors du clan ces derniers temps.

Moi, au contraire, j'ai pu profiter du calme, mais aucune journée n'a été aussi paisible que maintenant. C'est comme si mes peurs et les souvenirs se calmaient un peu lorsqu'il était là, tout proche de moi.

Non pas qu'ils disparaissent, mais tout me semble atténué, et quel plaisir de se sentir un peu libérée de cette charge mentale. Et puis surtout, j'ai pu me concentrer sur autre chose que le vrombissement des lampes au plafond de mon labo, qui me semblaient de plus en plus bruyantes à mesure que les jours s'écoulaient.

Malgré tout, je me sens tout de même coupable et soulagée à la fois. Coupable de lui avoir balancé de tels propos vis-à-vis de lui et de Muia. Coupable d'avoir perdu à nouveau mon sang-froid face à lui malgré mon obligation à lui tourner le dos. Coupable de lui avoir montré mes faiblesses après avoir presque transplané avec mon Équidius, mais soulagée qu'il semble moins en colère contre moi que l'autre fois près du feu.

Soulagée que cette journée ne soit pas complètement inutile, et soulagée qu'il ne l'ait finalement pas embrassée ce jour-là comme je le pensais vraiment...

Je sais que je devrais en principe les laisser vivre, ce ne sont pas mes affaires, etc., mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à le supporter. Il faut que j'arrête de réfléchir. Alors, pour faire taire toutes ces pensées infernales, je prends la parole.

- Tu ne m'as même pas dit où nous allons, Neteyam.

- C'est vrai, c'est parce que c'est une surprise. C'est un endroit où nous allions souvent lorsque j'étais enfant. C'est incroyablement beau et très calme.

- Mais la nuit est en train de tomber, ce n'est pas grave ?

- Pas le moindre du monde, au contraire, cet endroit est encore plus merveilleux le soir. Il nous reste encore quelques minutes de voyage, tu peux te reposer si tu veux.

En confiance entre ses bras, j'ai comme l'impression que rien ne pourra m'arriver, et je me rappelle avec envie du sommeil que j'avais eu avec lui après notre premier baiser.

C'était le sommeil le plus reposant de ma vie. Je sais que nous sommes loin du Zomiawi, donc pas d'inquiétude vis-à-vis de cette bête non plus. Je ferme alors mes yeux et me laisse aller, le dos contre son torse. Ses battements de cœur me bercent, et je tombe rapidement dans le sommeil.

𝐂𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐧𝐞̀𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐭𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant