𝐀𝐛𝐚𝐧𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞 ³

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Ma fuite est de très courte durée. Le Na'vi me rattrape en deux enjambées et me plaque au sol comme une brindille. Il me maîtrise et m'empêche de bouger. Je crie dans l'espoir que quelqu'un m'entende, mais en vain. Personne n'est ici, personne ne viendra pour moi...

Si j'avais su avant de venir que je finirais dans cette situation, je serais probablement restée chez moi.

Il place un tissu dans ma bouche, et je me débats comme je le peux. Je sais que je n'ai aucune chance de lui échapper, et la terreur m'envahit.

Je ne sais pas à quoi m'attendre et je suis complètement effrayée à l'idée de me retrouver dans le cœur d'une espèce alien, qui souhaite détruire mon peuple, pour des raisons légitimes certes, mais qui nous déteste tout de même. Que vont-il faire de moi ?

Parlent-ils tous notre langue ?

Est-ce que je vais vraiment avoir un débat sur une planète étrangère, avec un alien, à propos de mon sort ?

Inconsciemment, je me mets alors rapidement à lister des arguments et des qualités à mon sujet afin de me vendre au mieux si jamais il était réellement question de cela...

Après tout, on ne sait jamais...

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir leur dire ?

Salut ?

Mais bien sûr que non, c'est complètement déplacé.
De un, ce n'est pas mes amis et de deux, après tout ce que nous leur avons fait subir, je ne peux pas leur parler comme si de rien n'était. Même si, en toute logique, je n'y suis pour rien directement...

Pourquoi même me capturer leur semble être une bonne idée ?

Je ne suis ni influente, ni forte.

Au contraire, je suis même « maigrichonne » d'après lui...

Tout cela n'a aucun sens. Cette journée est un mauvais rêve, j'en suis convaincue.

Au moment où je m'apprête à me pincer dans l'espoir de, peut-être, me réveiller me voilà que je décolle du sol.

Mon pou s'accélère et je cherche à comprendre ce qu'il se passe en battant des ailes, mais j'ai rapidement ma réponse lorsque mon ventre vient heurter quelque chose de dur.

Il me porte comme un sac à patate... C'est humiliant...

- Du calme l'alien, on ne va pas te manger. Ton cœur bat à 20 000 km/h, tu vas mourir avant même d'arriver.

- L'alien ? C'est sacrément gonflé quand on ressemble à un schtroumpf de 3 mètres... Je marmonne.

- C'est quoi un schtroumpf ? Mince, il m'a entendu ... Et puis je te rappelle que c'est toi qui ne ressembles à personne ici, donc oui c'est toi l'alien.

Pas faux...

Durant le reste du trajet, le jeune Na'vi ne m'adresse plus la parole.

Le chemin semble long et fastidieux. Je le sens sauter à de nombreuses reprises et finalement, je le remercie intérieurement de m'avoir bandé les yeux.

Je préfère ne pas savoir au-dessus de combien de mètres nous sautons...

Seulement le silence me donne le temps de réfléchir et je me retrouve seule avec mes pensées.

Chaque minute ne fait qu'augmenter ma panique et mon stress.

Dans quoi je m'embarque encore ...?

Alors que des tas de questions se bousculent dans mon esprit, je n'ai pas le temps d'y trouver une réponse que nous voilà arrêtés.

- Que se passe-t-il ?

- On est arrivé. Fais-moi plaisir, ne fais pas un arrêt cardiaque durant la descente de mon épaule au sol.

Est-il vraiment en train de se ficher de moi ?

N'importe qui dans cette situation serait en panique... Enfin, n'importe qui de censé tout du moins.

Bon après, quand on y réfléchit, il ne faut pas oublier qu'ils ont ce qui s'apparente être des dragons en tant qu'animaux de compagnie alors oui, dans cette situation finalement, rien n'est vraiment censé...

Il me dépose sur le sol avant de venir m'enlever mon bandeau. Mes yeux prennent du temps pour s'adapter de nouveau à la lumière, mais quand finalement la vision me revient, je m'aperçois que nous sommes toujours en pleine forêt.

Aucune tribu de Na'vi , sans pitié, aux crocs acérés, prête à me transpercer de leurs flèches, plein de folie et de rage comme souvent raconté par les soldats revenus du combat.

Juste la forêt, avec ses plantes si particulières et la fin de journée, prête à montrer le bout de son nez.

Étonnée, je me retourne vers le jeune Na'vi qui a disparu.

Il est parti... Il m'a laissé ici... M'a-t-il menti ? Suis-je finalement devenu le repas de leurs Ikrans ?

J'attends plusieurs minutes ici, seule, mais rien ne se passe, aucun dragon, aucun Na'vi, ni aucune autre bête ne pointe le bout de son nez.

Ça y est, c'est officiel, je panique. Je ne peux pas rester ici indéfiniment. 

Comment je vais faire ?


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𝐂𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐧𝐞̀𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐭𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant