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Je suis encore en peignoir, les cheveux dégoulinant, lorsque j'entends la porte s'ouvrir.

-C'est occupé. Criai-je.

Je sens deux mains sur la peau humide de mes hanches, alors que je venais d'enfiler mes sous-vêtements. Je laisse échapper un cri strident et entends un petit rire, que je connais trop bien.

-Dylan ! Tu te fous de moi? Sors de là ! Hurlai-je en me tournant vers lui.

-Je voulais juste venir te dire que ... que ... les premières pizzas étaient cuites.

A cet instant précis, nous nous regardons encore une fois, droit dans les yeux. Je suis à moitié nue devant lui, mais je ne me cache pas, et lui, ne regarde pas. Il dévore simplement mes yeux bleus de son regard perçant. Je ne ressens rien. Ce que je veux dire, c'est que d'habitude, dans les films ou histoires féeriques, lorsque quelqu'un vit se genre de moments, la personne en question a des papillons dans le ventre et les mains moites. Ce n'est absolument pas ce qui m'arrive. Je vais bien. Très bien même. Tellement bien que j'aimerai de plus jamais bouger et rester dans cette position, avec Dylan, toute ma vie.

Je casse le lien qui s'était établie entre nous la première, me rappelant que je n'étais qu'en sous-vêtements. Je ramasse mon peignoir à une folle allure et le met.

-Désolé Abby. Je ne voulais pas... Dit-il en partant, me laissant seule.

J'en profites alors pour finir de m'habiller.

Assise sur mon lit, je repense à ce qu'il vient de se passer avec mon amie d'enfance. Pétard. Pardonnez moi du langage, mais je n'en reviens pas. Il m'a vu presque nue. S'il était arrivé plus tôt, j'aurai été complètement mise à nue devant lui, c'est le cas de le dire. Et le pire dans tout ça, c'est que j'avais adoré.

J'avais adoré le fait qu'il me voit comme ça, le fait qu'on soit aussi proche, le fait qu'un lien existait entre nous le temps d'un instant.

Je descends, et voit qu'il n'y a plus que Cassy dans la cuisine.

-Cassy ? Tu finis toute seule ? Il est où Dy' ?

-Oh j'ai pas trop compris. Je lui avais demandé de venir te chercher pour le four, mais c'est bon finalement j'ai réussi toute seule, et quand il est redescendu il était tout bizarre et a murmuré un truc dans sa barbe avant de partir. J'ai pas trop trop compris, je te l'avoue. Mais oui, en t'attendant, je finissais seule.

-Oh pétard. Dis-je, les yeux écarquillés, pensant que c'est moi qui l'avait fais fuir.

-Attends ... Cassy s'approche de moi, les yeux plissés, et me pointant de la cuillère. Me dis pas que ... Fin qu'il t'as vue... A OILPE?!

-Cassy et son langage... Toujours aussi directs. Rigolai-je.

-Tu n'as pas répondu !

-Non, il ne m'a vue qu'à moitié. Répondis-je naturellement.

-Ceci explique cela.

-Si tu veux. Bon, ces pizzas ne vont pas se finir toutes seules.

Ensuite, on range un peu la cuisine, et on accueille déjà plusieurs invités. Les pizzas partent au quart de tour. Vers vingt-trois heures, Dylan n'a toujours pas pointé le bout de son nez.

-Cassy, occupe toi de la musique et des pizzas. Je vais chercher ton frère.

Et c'est alors que je me diriges chez eux, trois portes à gauche de la mienne.

Juste, dis le.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant