Juste, dis le.

9

-C'est bon, on est là. Annonçai-je au reste du groupe qui nous attendait pour commencer le récit de la soirée.

On se met tous en cercle, et Margaux et Camille commencent à nous raconter la soirée en résumé.

On a joué à la bouteille ; Camille et Margaux se sont découvertes lesbiennes ; elles ont bien fais un plan à 3 avec Arthur ; Damien a embrassé plusieurs fois -avec la langue- Lucas.

Bref, on dirait une bande de pervers dis comme ça, mais non, juste des jeunes bourrés qui voulaient s'amuser. Ah bah pour le coup, c'est bien réussit.
Après, Cass a voulu lancer un défi : celui qui est cap d'aller se baigner àpoil dans la fontaine -le petit monument historique de notre village,la fontaine sur la place principale, eau à 10 degré- gagne une nuit torride avec elle. Je ne me rappelle absolument pas de ça. Mais apparemment, c'est arrivé. Et devinez qui à accepter. Et oui, moi. Les petites malignes -Camille et Margaux- m'ont même prise en vidéo pendant que je me déshabillais et courais nue tel un ver sur la place jusqu'à la fontaine où je saute dedans. Lucas et Cass m'ont rejoins -mais habillés-. Dylan est allé me chercher des affaires sèches.
On est ensuite aller sur la place et on a joué à chiche/action/vérité. Les souvenirs de fou que ça a remonté. Quand on avait 10 ans de moins, tous les soirs, on jouait à ce jeu, au même endroit.

Puis on a tous atterris ici, chez Arthur puisque ses parents n'arrivent que demain en fin d'après-midi.

Bizarrement,je me fichais d'avoir fais toutes ces choses, je me fichais d'avoir vomis, d'avoir pleurer tout à l'heure, d'avoir une haleine affreuse.A vrai dire, la seule chose qui me préoccupait à présent était une phrase qu'avait prononcé Camille durant son récit. "Dylan et Abby se sont embrassé. Qu'une seule fois, au début. Mais après ça Dylan n'a plus voulu joué et est allé tout seul dans son coin.".

-Eh Abby, qu'est ce que t'as? Me demande Cass.

-Rien,rien pourquoi?

-Tu fais une tête chelou.

Je me force à sourire pour montrer que rien ne cloche mais c'est dur. Je suis préocuppée par Dylan. Oh qu'est ce qu'il m'énerve ces temps ci. Il occupe toujours mes pensées, mauvaises ou bonnes.

-Bon allez, aidez moi à ranger et oust, tout le monde dehors! Dis Arthur.

C'est parti pour le ménage -youhou-. Près de 30 minutes plus tard, on rentre tous chez nous. Sauf moi, je m'incruste chez les jumeaux après avoir avertit mon père.

-Bon les filles, je vais dans ma chambre. Seul. Dis Dylan en rentrant chez lui.

-Ça, ça veut dire "merci de ne pas déranger, je vais aller me pomper." Ria Cass.

Je ne peux contenir mon rire et j'explose, littéralement, de rire suite à sa phrase.

-On se regarde quoi?

-Le plus beau film de tous les temps ?

-BridgetJones !

-Le 2, c'est le meilleur.

Sur ce, nous montons dans la chambre de ma meilleure amie.

-Eh Cass?

-Oui Abby?

-Ouais c'est vrai, j'avais une tête chelou taleur...

-J'en étais sûre! Dis à tata Cassy ce qui va pas.

-Ton frère. Il va pas bien ton frère, il est lunatique, exaspérant, chiant, égoïste parfois, mais bordel qu'est ce qu'il est attachant. Et quand Camille a dis sa réaction après qu'on se soit embrassé, tsais hier au jeu, ça m'a perturbé. Je comprends jamais ses réactions. Jamais.

-Bon sang de bonsoir, moi c'est vous deux qui me saoulez. Je vous comprends pas, tous les deux. Va le voir, une bonne fois pour toute bonté divine.

Et c'est en rigolant, que je me fais traîner par Cassidy jusque devant la chambre de Dylan. Je toque. J'entends un "entre Abby". J'entre.

-Comment tu savais que c'était moi?
-Viens.

Je le suis. Il me montre une sorte de tuyau d'aération.

-J'entends tout ce qui se passe dans la chambre de ma soeur. Comme elle l'entend pour moi. Elle doit sûrement être entrain d'écouter, la connaissant.

-Oh je vois. Donc tu sais pourquoi je suis là.

-Ouep.

-Et... ?

-Et... ? Répéta-t-il avec son regard interrogateur.

-Fou Dy arrête de tourner autour du pot et explique moi.

-Mais t'expliquer quoi Abby ?

-Pourquoi tu réagis toujours bizarrement?

-Parceque je n'aurai pas dû, tu me l'as très bien fais comprendre ce matin.

-Ne confonds pas tout s'il te plait, je te parle d'hier soir. Pourquoi tu t'es isolé après m'avoir embrassé. Je veux dire, c'est rien, c'est le jeu.

-J'étais soûl, je ne me rappel plus. Dit-il en baissant le regard.

-Et sans mensonge ça donne quoi ?

-T'es ma meilleure amie dans ce putain de village ok Abby, ça se fait pas c'est tout.

-Foutaise. Regarde moi. Il remonte son regard glacial et plonge ses yeux verts dans les miens.

-Je ne voulais pas t'embrasser dans ces conditions.

Silence. Je reste sans voie. Que dire après ça ?

-Tu voulais la vérité ? La voilà, servie sur un plateau d'argent. Ah,madame Abby ne sait plus quoi dire hein.

-Mais pourquoi ?

-Ne m'oblige pas à aller sur ce terrain là Abbigaëlle.

-Pourquoi pas?

-Parce que c'est un sens-retour.

-Vasy. Je suis prête.

-Très bien, tu l'auras voulu.