Juste, dis le.

10

La boule au ventre, et la gorge serrée je m'assois sur son lit.Contrairement à moi, il reste debout, cherchant ses mots.

-Je sais pas trop comment te le dire.

-Juste dis le moi, je t'écoutes.

J'ai peur, terriblement peur. Mais je ne dois rien laisser paraître. Il souffle un coup, me regarde droit dans les yeux. Ce regard. Il peut vous glacer le sang. Il ne m'avait jamais regardé comme cela avant.Et c'est pour cette raison que j'ai d'autant plus peur. Je suis terrifiée.

-Voilà ... Je suis amoureux de toi Abby. Tout simplement. Avoua-t-il en rigolant. Ouais, putain, j'ai craqué pour toi. Oh mon dieu, tu peux pas savoir le bien fou que ça fait de le dire.

Sous mon regard perplexe, il se remet à rire. Malgré le fait que son rire soit communicatif, je ne le rejoins pas. Pas cette fois ci. Je panique. Je me lève. Ouvre la porte. Sors. J'essaie de marcher vite.Mon cœur bat très fort. Je m'en fiche. Je veux juste sortir de cette maison.

-Abby. Qu'est-ce que tu fais ?

Pas de réponses. Je m'arrête. Je suis dos à lui. J'aimerai parler,vraiment, mais une boule est coincée dans ma gorge. J'ai du mal à respirer. Sans me retourner, je lui réponds :

-Je m'enfuis. Du moins, j'essaye.

-Ça je l'avais compris. Mais pourquoi ? Je t'en prie Abby, au moins une fois dans ta vie, ne joue pas la lâche. Ne prends pas la carte de la facilité. Bats toi Abby.

Je me retourne vivement, les larmes aux yeux. Comment a-t-il pu osé...

-Tu te fou de moi ? Depuis le décès de ma mère je me bats constamment,putain, pour ma sœur, pour mon père, pour moi. Je me bats depuis que j'ai ré-ouvert les yeux à l'hosto et ai appris que ma mère ne l'avait pas fais. Je me bats pour essayer de ne pas me sentir coupable. Je me bats pour que ma sœur ne se sente pas seule. Je me bats pour que mon père ne perde pas goût à la vie.

Je m'approche encore plus près de lui. Je le gifle, il ne l'a pas volé celle là! A présent je pleures.

-Et puis toi, t'arrives, comme une fleur, tu me fais passer un été de dingue. Tu me fais oublié tout ça. Je sais pas comment, mais tu y arrives. J'étais bien avec toi, putain, et puis t'as tout gâché. Pas en m'avouant tes sentiments, mais en tombant amoureux de moi.

Je baisse la tête, et sèches mes larmes. Il ne dit toujours rien, j'entends sa respiration, qui est irrégulière.

-Je détruis tout ce que je touche, c'est bien connu. Et d'après toi je ne suis qu'une putain de lâche. Je ne mérite pas ton amour, même pas ton amitié à vrai dire. Alors, tu sais quoi, on va tout oublier. Absolument tout.

Je le regarde droit dans les yeux. Je renifle.

-Je vais demander à mon père de rentrer chez nous plus tôt, et tu n'entendras plus jamais parler de moi, je te le promets. Tu n'auras pas à te battre contre tes sentiments. Tu vois ? Je te donne la carte de la facilité, je te la laisse. Adieu Dylan.

Je rassemble le peu de fierté et de courage qu'il me reste pour partir et rentrer chez moi. Il ne bouge pas, et à mon contentement, me laisse.
Je vais directement faire ma valise, je veux rentrer chez moi. Ce qui est sûre c'est que je n'oublierai pas, jamais.

Je reçois un sms. Cass.

<<Tu es où?>>
<<Chez moi, je fais ma valise.>>
<<QUOI?>>
<<Demande à ton frère>>