Chapitre 2

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Julia, de part son travail, sera amenée à travailler uniquement en dehors de la base, elle est donc obligée de passer par une formation nommée « Happy Camper », le campeur joyeux, afin d'apprendre la survie en milieu polaire. Là, elle va apprendre les risques liés au froid, à l'altitude, l'orientation. J'ai pour excuse d'être amené à me déplacer sur différents sites afin de rédiger des observations et autres rapports, Julia est enthousiaste que je fasse cette activité avec elle, comme elle l'appelle, comme s'il s'agissait d'une activité extra-scolaire. Une fois la théorie assimilée, nous passons à la pratique. Nous sommes plusieurs dans un véhicule nous conduisant jusqu'à la barrière de Ross. Là, en travaillant en équipe, nous allons installer notre campement pour passer la nuit en extérieur. J'ai déjà monté des tentes dans le désert, pour moi, il n'y a rien de bien compliqué, mais Julia devra le faire seule quand elle ira s'aventurer dehors. Je l'assiste, mais la laisse principalement faire, la guidant quand nécessaire, lui conseillant surtout de creuser un peu son abri sous la neige. La tente montée, le mur de protection aussi, elle installe sa cuisine, avec le réchaud.

« Bravo Julia », la félicitais-je en préparant du café. « Ne récupère pas de neige pour la faire fondre pour faire cuire des pâtes ou te faire du café.

— D'accord.

— À la maison, c'est facile, tu ouvres le robinet pour remplir ta casserole, ici, l'eau tu vas devoir te la trimballer, donc calcule tes portions.

— Tu t'inquiètes pour moi ? J'ai l'habitude d'aller dans des milieux hostiles pour faire des photos, j'ai été au Kenya, en Australie, en Islande. J'ai fait des putains de photos d'un volcan en éruption.

— Mais pas ici, c'est très différent. Pâte ou riz ce soir ?

— Pâte », rigole-t-elle.

Oui, je m'inquiète pour toi, tu n'es clairement pas faite pour être ici, seule.

Nous mangeons en discutant sous la tente, je la regarde et je suis réellement inquiète pour elle. Mais si elle est ici, c'est qu'elle a passé les tests d'aptitudes, elle sait à quoi s'attendre. J'essaye de ne pas me focaliser sur son physique et son adorable bouille. Le voyage commence à avoir raison de nous deux et, une fois couchées dans nos sacs de couchage respectifs, nous ne tardons pas à nous endormir, malgré le vent en provenance du plateau qui bouscule joyeusement la tente.

Au petit matin, en lui tendant une tasse de café, elle se réchauffe les mains et boit le breuvage chaud par petites gorgées. Je la félicite pour le montage de la tente et le mur de protection, le vent ne nous a pas trop dérangées, à la différence d'autres campeurs. Julia me sourit en levant le pouce, elle est plus résistante que je l'aurais crue, la glace qui craquait durant la nuit, sous l'effet des forces de pression, ne l'a même pas réveillée. Je regarde Julia sortir un appareil photographique d'une mallette qu'elle sort de son sac, et elle monte rapidement son appareil, sortant de notre abri pour le prendre en photographie, puis de faire un tour d'horizon et de mitrailler. La formation des Happy Camper prend fin, nous démontons tout, nous ramassons tous nos déchets pour laisser le coin aussi propre que nous l'avons trouvé, et même plus. L'endroit doit être immaculé de tout déchet.

De retour dans notre chambre, un courrier m'attend, je vais enfin savoir ce que je fous ici. Je salue Julia, lui expliquant que je vais voir mon boss, et elle m'enlace.

« Merci pour ton soutien, Elizabeth, bonne journée. »

Je suis le plan joint au message pour me retrouver devant une porte sans indication. Si c'est le placard à balais, je vais commettre un meurtre. Je frappe et ouvre la porte, me retrouvant devant un homme dans la cinquantaine ayant une tête de comptable avec ses petites lunettes et sa chemise à carreaux.

Icy assignment - Reaper # 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant